Pour les longues soirées d’hiver…
Bulletin n° 158
de la Société historique et archéologique d’Arcachon et du Pays de Buch.
(novembre 2013)
Aperçu du sommaire.
Éditorial – Le changement dans la continuité
(Armelle Bonin-Kerdon & Madeleine Dessales)
Michel Boyé, président de la Société historique et archéologique d’Arcachon et du Pays de Buch depuis 1987, avait annoncé à l’assemblée générale du 20 janvier 2013 à Biganos son intention de ne plus assurer cette fonction dévoreuse de temps et d’énergie à partir de 2014. Il a néanmoins souhaité quitter son poste un peu plus tôt que prévu, dès le 15 août dernier, et le conseil d’administration a logiquement demandé à ses deux vice-présidentes d’assurer l’intérim à la tête de la Société historique jusqu’à la prochaine assemblée générale du 19 janvier 2014 à La Teste-de-Buch. C’est pourquoi nous avons l’honneur de vous informer de notre coprésidence, en liaison étroite avec le bureau et le conseil d’administration, dans la plus grande collégialité possible.
Michel Boyé a tant œuvré pour la SHAA depuis un quart de siècle et l’a portée à un si haut degré de rayonnement qu’elle est aujourd’hui en pleine expansion. Ses publications, dont il a été le garant scientifique, font autorité. Tous ceux qui ont travaillé à ses côtés ont pu apprécier ses grandes qualités de chercheur, d’écrivain et de conférencier, sans oublier son humour et ses qualités humaines, et nous espérons qu’il continuera à les mettre au service de la SHAA sous la forme et au rythme de son choix. Celle-ci s’efforcera de rester à la hauteur de sa culture et de son intelligence, de sa démarche rigoureuse et lucide. Nous ne manquerons pas en votre nom à tous de lui rendre l’hommage qui lui est dû à la prochaine assemblée générale.
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Les tirailleurs sénégalais au milieu de nulle part
(Jean-Michel Mormone & Patrick Boyer)
Le camp du Courneau : avril 1916 – juillet 1917 – L’approche de l’année 1914 et des commémorations particulières pour le centenaire du début la Grande Guerre associée au possible aboutissement d’un projet pour lequel nous nous sommes battus seuls pendant des années nous incitent à apporter quelques compléments sur le camp du Courneau. Nous allons tenter de fournir quelques éléments sur la mortalité des tirailleurs sénégalais qui y sont passés et sur l’insalubrité de ce camp. Ceci afin d’étudier le problème dans une plus grande globalité et permettre de comprendre pourquoi un grand nombre de tirailleurs ont perdu la vie sans jamais aller au combat. Le lieu d’édification du Camp du Courneau est choisi en fonction de sa situation géographique, logistique et climatique comme lieu d’accueil pour l’hivernage des troupes sénégalaises à partir de 1916. Il est l’une des composantes de l’appel à l’Afrique de plus en plus important pour renforcer les troupes combattantes et combler les pertes énormes du front. L’implantation a nécessité le creusement de 22 km de canaux et 1 200 puisards pour parfaire l’assainissement du terrain car le sol était avant si marécageux et si humide que jadis on y avait établi des rizières. Sur cet endroit on édifie progressivement 400 baraques Adrian pouvant contenir chacune de 60 à 100 hommes. Ce cantonnement va ainsi voir se succéder entre avril 1916 et juillet 1917 des milliers de tirailleurs sénégalais en provenance directement d’Afrique, du Front ou de différents lieux comme les camps de Fréjus-Saint-Raphaël pour lesquels le Camp du Courneau complète le dispositif d’hivernage métropolitain. Les travaux d’aménagement complets du Camp avancent très vite puisque à la fin de l’été 1916 il est à sa capacité maximale d’accueil.
Par contre à la différence de Fréjus installé nettement plus près de la commune et de la mer, le camp du Courneau lui est implanté en pleine lande à sept kilomètres de la première véritable bourgade.
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La fraude sur les produits résineux devant la justice du captalat en 1652
(Patrick Faure)
L’économie de La Teste et de la région environnante est caractérisée, au XVIIe siècle, par la prépondérance des produits résineux qui fournissent le plus clair des revenus et agissent comme stimulants sur de nombreux autres secteurs d’activité. L’exploitation et la commercialisation de ces produits font intervenir de nombreux acteurs qui, à des degrés divers, leur doivent, suivant le cas, de pouvoir subsister ou de bâtir et de consolider leur fortune et leur notoriété. Comme toutes les activités humaines, génératrices de profit, celle-ci n’est pas à l’abri d’agissements délictueux visant à tromper l’acheteur sur la qualité de la marchandise ou à soustraire tout ou partie de la production au contrôle du personnel chargé de la perception des taxes. Les autorités se devaient donc de réagir et d’instaurer une surveillance et une régulation pour combattre et réprimer l’action des fraudeurs. Dans la pratique, deux juridictions différentes ont à connaître des délits portant sur les produits résineux et le renvoi des affaires à l’une ou à l’autre est déterminé non pas tant par la gravité des faits que par le type de fraude et la nature des intérêts qui se trouvent lésés. En 1652, une malversation concernant un lot de résine est portée devant la justice seigneuriale du captalat à la suite d’une plainte déposée par le fermier général des revenus et droits seigneuriaux. L’affaire est jugée séance tenante et la conclusion du procès donne lieu à l’établissement d’une pièce de procédure qui résume et récapitule les différentes phases de l’instruction et de l’audience de condamnation. Ce document est donc très important pour percer le mécanisme de la fraude mais aussi et, peut-être plus encore, pour connaître la pratique judiciaire qui a cours à La Teste au XVIIesiècle. De fait, les archives de la justice seigneuriale du captalat n’ayant pas été conservées pour avoir, peut-être, subi l’autodafé à la Révolution, la transcription du jugement de 1652 constitue un témoignage irremplaçable et, sans doute, unique sur le fonctionnement de cette juridiction et l’action de ses principaux officiers. Un rappel succinct des diverses formes de fraude et de leur traitement judiciaire est nécessaire, tout d’abord, pour situer l’affaire de 1652 dans le contexte pénal et répressif de l’époque. Puis, la présentation des protagonistes et de leur rôle respectif permettra de comprendre l’enjeu du procès qui va les opposer et les différents intérêts qui s’affrontent. Le déroulement de l’instruction et du procès, du dépôt de plainte jusqu’au prononcé et à l’exécution de la sentence, offrira, ensuite, l’occasion d’une instructive incursion dans le fonctionnement interne de la justice du captalat de Buch.
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Le roman vrai du boulevard automobile Arcachon-Biarritz
(Claude & Marie-Christine Rouxel)
Nous l’avons évoqué rapidement dans notre premier article sur les débuts de l’automobile à Arcachon, dans les premières années du XXe siècle l’état des routes est un des grands soucis de tous ceux qui s’intéressent à l’automobile. Le réseau routier n’est réellement pas brillant : les voies principales sont en terre, empierrées ou pavées, et leur mauvais entretien est un cauchemar pour les automobilistes. En octobre 1904, Arthur Escarraguel saisit les autorités compétentes pour demander la réfection de la route de Bordeaux à Arcachon dans toute sa longueur. C’est là une requête tout à fait raisonnable et justifiée… mais elle ne va apparaître que comme une broutille à côté de l’idée à la fois gigantesque et extravagante qui s’empare de l’esprit de certains à la même époque et qui va occuper la galerie pendant un bon moment.
Le 4 décembre 1904, l’Avenir d’Arcachon annonce en effet qu’il est question d’établir une route de Biarritz à Arcachon, à travers les Landes, qui serait exclusivement réservée aux automobiles et aux bicyclettes, ces dernières roulant sur les bas-côtés. Sa longueur serait de 130 km et sa largeur de 8 mètres. Le sol serait fait de ciment et de sable (et) des propriétaires d’exploitation de résine (…) avanceraient les fonds nécessaires, environ trois millions, à l’État. Cette nouvelle voie ferait économiser 50 kilomètres aux usagers et leur éviterait « la mauvaise route en partie pavée de Bordeaux à Bayonne ». En contrepartie, un droit de péage serait institué : 20 F pour une automobile, 1 F pour un cycle.
Le projet a été soumis à MM. Ballif, du Touring-Club de France, et de Dion, de l’Automobile-Club de France. On pense en effet y intéresser ce club étant donné que cette route ne traversera aucune agglomération, que toutes les issues en seront gardées par des cantonniers chargés de son entretien, et que l’on pourra donc y donner des courses d’automobiles.
Même s’il est en avance sur son temps et peut paraître utopiste en 1904, ce projet va passionner beaucoup de gens. La presse, notamment l’Avenir d’Arcachon, va en retracer fidèlement tous les aléas et un livre vantant les charmes de la Côte d’Argent rapportera quelques aspects de cette aventure. À travers ces différentes sources, nous allons tenter de faire revivre cet épisode de l’histoire d’Arcachon et du pays de Buch.
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Les ailes brisées du Cap-Ferret
(Raphaël Vialard)
Il y a soixante-neuf ans, des avions survolent la plage de la côte océane ; ils ne tractent pas les banderoles d’Aqualand ou autre Casino mais sont bel et bien en perdition.
Nos aviateurs ne savent pas identifier la baie qui est sous leurs pieds ; elle ne correspond en rien à ce qu’ils imaginent… Ils n’ont même pas le phare pour repère : il vient d’être dynamité…
Pris de court, ils finissent en culbute à proximité du Cap-Ferret.
Heureusement pour eux, le comité d’accueil des « Frisés » vient à peine de déserter les casemates…
Entre deux vins – Dans Fantômes dans le sable, Philip Wright raconte que lors d’un séjour dans le Sud-Ouest de la France, en 1986, l’amour des vins renommés le met en relation avec Guy Schÿler, consultant au Château Lafite-Rothschild, probablement – même sûrement – le meilleur cru du Médoc.
Les Schÿler sont des notables du commerce du vin de Bordeaux depuis 1739 ; ils sont connus pour appartenir à la maison de négoce réputée du Pavé des Chartrons Alfred Schÿler Fils & Cie, et dont les entrepôts et l’hôtel particulier (entre l’Hôtel Fenwick et ses deux clochetons en pagode, à gauche, et la Bourse maritime à droite) longent la Garonne.
De plus, Madame Guy Schÿler, née Nicole Wallace, que Maurice Druon appelle la Reine des Chartrons, est la petite-fille du mécène connu pour ses fontaines ; en 1873, Daniel Osiris, bien connu des Arcachonnais, en commanda six pour la ville de Bordeaux, dont celle du Pavé des Chartrons (actuellement cours Xavier-Arnozan). En mai 2012, Nicole a vu – si l’on peut dire cela d’une défunte – attribuer son nom au square situé à l’extrémité du cours Xavier-Arnozan, où elle a vécu, pour son action en faveur de la sauvegarde du patrimoine bordelais, en particulier l’Entrepôt réel des denrées coloniales (c’est-à-dire placé sous le contrôle direct de la Douane) mieux connu sous le vocable des Entrepôts Lainé.
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Quand Arcachon séduisant des voix (I) – Alice Kervan : une divette belge
(Michel Boyé)
L’évocation du passé arcachonnais s’est souvent limitée aux passages de têtes plus ou moins bien couronnées et aux séjours plus ou moins prolongés d’aristocrates et de grands bourgeois, parfois d’artistes et d’écrivains. Mon propos visera à combler une lacune : faire revivre des « célébrités de l’art lyrique », aujourd’hui oubliées, qui ont osé investir dans la pierre et se « poser » à Arcachon… ou dans ses environs.
Nous sommes en mars 1907. L’hebdomadaire L’Avenir d’Arcachon publie, comme à l’accoutumée, la transaction qui vient d’être réalisée sur une villa arcachonnaise, occasion pour lui de réclamer une initiative « musicale » :
« L’ancienne villa La Lorraine qui appartenait à M. Schwartz, ancien professeur à l’école Saint-Elme, et qu’habitait autrefois M. le commandant Ravaux, ancien maire d’Arcachon, vient d’être acquise par Madame Kervan, divette applaudie pendant deux ans au Théâtre Français de Bordeaux comme première chanteuse d’opérette et très appréciée par le public cosmopolite qui se la dispute. Actuellement au Théâtre Molière de Bruxelles, elle vient de signer un brillant engagement pour l’Olympia de Nice.
« Comme elle passera toute la saison estivale à Arcachon, nous ne doutons pas que l’administration des Casinos, connaissant la générosité et le grand cœur de l’artiste, ne fasse auprès d’elle les démarches nécessaires pour qu’il nous soit donné de l’applaudir, au profit d’une bonne œuvre, sur notre élégante scène arcachonnaise ».
Qui était cette « artiste lyrique » qui s’était produite à Bordeaux, se produisait à Bruxelles avant d’aller se produire à Nice ? Alice Louise Joséphine Kinapen, alias Alice Kervan, était née à Liège le 30 juin 1878. Elle avait fait ses études musicales au conservatoire royal de Bruxelles, dans la classe de « l’excellent proesseur de chant » Henry Warnots (Saint-Trond, 11 juillet 1832 – Saint-Josse-Ten-Noode, 27 février 1893). Sa première apparition en France semble dater de la saison estivale 1903, au Casino de Vittel alors dirigé par A. Trétel, où elle se fit remarquer dans La Fille de Madame Angot et dans Miss Helyett. À l’été 1906, on la retrouve au Théâtre royal d’Ostende : elle faisait alors partie de la « troupe pour l’opérette et l’opéra-bouffe », comme première chanteuse… Il semble donc qu’elle fut Bordelaise, puis Bruxelloise, pour la saison d’opérette 1906-1907, ce qui, apparemment, lui permit de découvrir le Bassin d’Arcachon et de connaître plus précisément Arcachon.
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La paroisse du Teich après la Révolution de 1789 (I)
(Jean Villetorte & Raymond Lafargue)
Dans le Bulletin n° 148 de notre Société, Bernard Dutein décrit la vieille église du Teich sous l’Ancien Régime. Il nous a paru opportun d’évoquer les transformations de cette église au cours du XIXesiècle et sa « reconstruction ».
Nous avons essayé de faire revivre la paroisse de nos ancêtres après 1789. Nous avons constaté qu’avant la Révolution de 1789 les curés exercent leurs ministères durant de nombreuses années et qu’au contraire après cette date les curés ne restent que peu de temps dans la paroisse. Pourquoi ?
Sous l’Ancien Régime – Les curés du Teich, comme les curés de La Teste, de Sanguinet et de Lacanau, achètent leur cure et prélèvent directement la dîme. Au Teich, les curés en reversent seulement un cinquième à la Dame de Ruat et un dixième au chanoine de Saint-André de Bordeaux. De ce fait, ils y restent de longues années.
Au XVIIe siècle, le prêtre Charles de Lagrange, bachelier en théologie exerce au moins durant 22 ans entre 1692 et 1714.
Au XVIIIe siècle, le curé Baron reste au Teich 17 ans, Jean Michel Loyens, 26 ans, Serieys, 6 ans. Après Serieys, de 1765 à 1767 signent les curés Baulos, Journau, Course et Banos. Ils signent simplement après leur nom en indiquant le terme “curé” et non “curé du Teich” comme signaient les Lagrange, Baron, Loyens, Serieys.
De 1767 à 1776, c’est Baulos qui est curé. Il signe simplement, pendant dix ans, « Baulos curé ».
Du 21 Février au 29 Juillet 1776, signe le desservant « fr. Récollet loco rectory » (loco rectory signifiant « au lieu du recteur » dans le sens « en remplacement du prêtre chargé de la paroisse »).
Durant les dix années suivantes, Dubouilh signe « Dubouilh, curé du Teich » le noble de Cajus arrive au Teich en 1786. Il émigre en 1790… Durant ces quatre années, il participe à la construction du presbytère en payant de ses deniers l’édification des murs et la décoration.
Ces curés, au cours du XVIIIesiècle, exercent pendant de nombreuses années leurs ministères. Pendant et après la Révolution, les prêtres sont remplacés plus rapidement.
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Textes et documents :
– Installations de résinage dans la montagne de La Teste en 1573
(Patrick Faure)
Dans un bail de 1573, un habitant de La Teste, ayant pins, concède à deux résiniers la jouissance d’une pièce de pignadar qui lui appartient dans la forêt usagère et les autorise à construire un four gemmier ainsi que les équipements nécessaires au traitement de la résine. Le sens du texte n’est pas toujours très clair mais il semble qu’à l’inverse des conditions habituelles de ce type de contrat, les preneurs soient en position de force vis-à-vis du bailleur. D’ordinaire, le bailleur fournit le terrain complanté de pins, la cabane et le matériel nécessaire et il accorde au résinier un droit d’exploitation pour une durée déterminée, généralement assez courte, en échange du versement d’une partie de la production, souvent la moitié. Ici, ce sont, certes, les preneurs qui doivent construire le four et la cabane mais ils obtiennent une concession à perpétuité et le loyer qu’ils doivent verser annuellement est modique puisqu’il ne s’élève qu’à 50 livres poids de résine. Ce qui est encore plus surprenant c’est que les obligations du contrat s’imposent aussi aux héritiers du bailleur comme à ceux des preneurs qui devront, les uns comme les autres, honorer les engagements de leurs devanciers. En fait, ce contrat présente certaines similitudes avec une vente en viager, à ceci près que le bailleur n’aura même plus la jouissance du terrain de son vivant. Lire la suite dans le Bulletin.
– Le Porge : première célébration de la mort de Louis XVI
(Jean-Jacques Meyre)
Depuis l’exécution du Roi Louis XVI, en 1793, et l’avènement de son frère, Louis XVIII sur le trône de France, après l’Empire, c’est vraiment la première fois que la mémoire de cet événement douloureux pour les Bourbons peut être célébrée. Les autorités préfectorales ont demandé à ce que ce souvenir soit particulièrement fêté dans les paroisses dans un esprit de mémoire et de recueillement. Au Porge, Dominique Laville, le maire, le signale, il n’y a plus de prêtre depuis plus d’un an, un service religieux est assuré de temps en temps par le curé du Temple qui, ce jour-là, doit assurer aussi le service dans sa paroisse pour la même cérémonie.
Malgré cette absence, Dominique Laville a voulu donner le plus grand cérémonial possible à cette commémoration, certains pourront même penser qu’il en rajoute un peu. Il faut dire qu’il a traversé des régimes gouvernementaux différents de la Révolution à 1815. On peut imaginer sa faculté d’adaptation aux circonstances. Lire la suite dans le Bulletin.
Vie de la Société
(Aimé Nouailhas)