150 ans d’histoire au cimetière d’Arcachon (1)

150 ans d’histoire au cimetière d’Arcachon

(Première partie)

 

Le départ de la visite est à l’entrée principale, rue Fénelon.

L’établissement du cimetière fut l’une des toutes premières décisions de la première municipalité arcachonnaise présidée par Lamarque de Plaisance.

Le 28 juin 1857, le maire propose de demander à l’État la concession d’un hectare de terrain qui serait pris dans les forêts du côté de la dune de Bernet, dans l’endroit le moins dommageable et dont le prix serait fixé d’après les bases admises par ces sortes de concessions.

Une décision du ministre des Finances du 5 août 1858 autorisait « la cession à la commune d’Arcachon, pour l’établissement d’un cimetière, d’un hectare de terrain au canton de la forêt domaniale dit Foursoumard ou Hourn Somart, avec abandon de 200 des pins dont elle est peuplée, moyennant le versement dans la caisse des Domaines de la somme de 820 francs ».

Origine étymologique : le four (à goudron ?) de Soumart (nom de personne), ou le four du sommet.

Un décret de l’Empereur du 30 avril 1859 rendait cette cession d’utilité publique (Journal d’Arcachon, 28 août 1859).

Enfin les dernières formalités administratives des 19 juillet et 28 août 1859 terminaient cette affaire. Une délibération municipale du 21 août 1859 fixait les classes et le prix des concessions de terrain.

Les deux premières concessions furent accordées le 14 septembre 1859 à M. Lamarque de Plaisance et à M. Platon Tchihatchef.

Notre-Dame d’Arcachon par André Rebsomen

Le cimetière couvrait à l’origine 1,15 ha ; depuis cette date, trois extensions ont été faites : en 1883, en 1962 et en 1984. Il couvre actuellement environ 8 ha.

Arcachon raconté par ses rues et lieux-dits par Michel Boyé

Il rassemble actuellement près de 6 000 concessions. On note environ 200 sépultures par an. On considère que 20 à 25 000 défunts y reposent.

Le conservateur en est Monsieur Eric MITAUT Tél 05 56 83 65 44

cimetiere@ville-arcachon.fr

Il effectue un énorme travail d’informatisation des concessions et des défunts qui y sont inhumés.

Un certain nombre de tombes sont entretenues et fleuries annuellement par les soins de la Ville.

Le cimetière comporte trois autres entrées.

Prendre l’allée D

(1) Ossuaire des Anglais d’Arcachon (carré 4 à gauche)

Il rassemble les restes des Britanniques qui fréquentaient la Ville d’Hiver

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(2) Docteur Aimé BOURDIER (carré 3, à droite)

Médecin d’Arcachon, né à Mirambeau (17) le 2 novembre 1854, Aimé Bourdier soutint sa thèse de doctorat en médecine (Création d’une colonie maritime d’enfants malades à Arcachon) en 1881 et s’installa rue François Legallais. Conseiller municipal (1888, 1892 à 1896, 1903 à 1925), conseiller d’arrondissement (1892 à 1925), chevalier de la Légion d’honneur (1912), Aimé Bourdier a laissé le souvenir du « médecin des pauvres ». Créateur de l’œuvre de la Pouponnière (transformée en hôpital bénévole n° 163 bis en 1914-1918), médecin-inspecteur des écoles, médecin administratif, médecin du bureau de bienfaisance. Il mourut à Arcachon le 6 juillet 1925. Ses obsèques, prises en charges par la ville, furent suivies le 8 juillet par 4 000 personnes.

Inaugurée en juillet 1909, La pouponnière, fut détruite pour être remplacée par l’école Les Mouettes (aujourd’hui Centre de formation des apprentis).

Arcachon raconté par ses rues et lieux-dits par Michel Boyé

(3) Paquita LAMARQUE (carré 4 à gauche)

Les Lamarque ont séjourné longtemps en Indochine. A la mort de son mari, décédé à Haïphong, Madame Lamarque s’installa définitivement à Arcachon; elle s’associa alors  avec deux de ses tantes qui avaient fondé une maison de couture  de bonne renommée « Husson soeurs » boulevard de la Plage, dont par la suite elle assura seule la direction. Madame Lamarque habitait avec sa fille  allée des Tilleuls dans une maison appelée  Ongi-Emen. Paquita, était fiancée, et devait s’installer après son mariage dans une maison voisine, située également allée des Tilleuls et baptisée Paquita.

Paquita Lamarque était jeune (20 ans), ravissante, riche (elle était fille unique) et fiancée à un jeune officier charmant, Raoul Dupuy (dit Loulou). Sa mort subite, à la suite d’une méningite foudroyante, en mars 1925, suscita une très grande émotion dans Arcachon. Madame Lamarque, écrasée par la douleur tenta d’entrer en contact avec l’au-delà, pour y retrouver  sa fille morte. La chambre de la jeune fille fut transformée en mausolée, où la malheureuse mère et Loulou Dupuy pratiquaient des séances de spiritisme. Ils pensèrent avoir reçu des messages de Paquita par la voie de l’écriture automatique. Ces messages, pieusement réunis  par Madame Lamarque, ont été édités dans un petit livre  devenu  par la suite un classique de la littérature spirite.

Raoul Dupuy, le malheureux fiancé, s’est occupé de son ex future belle mère, jusqu’à sa mort, avec une grande sollicitude, et il ne s’est jamais marié. Madame Lamarque le considérait comme son fils,  et elle en a fait son légataire universel. Il a donc hérité des deux maisons de l’allée des Tilleuls, et d’une villa construite dans les 44 hectares au Cap Ferret, appelée La Pagode, en souvenir des années passées en Indochine. A la fin de sa vie, Loulou Dupuy séjournait très souvent à La Pagode. A cette époque, la villa était située à l’intérieur de la Lugue. Le banc de sable du Mimbeau a depuis beaucoup reculé, et La Pagode se trouve maintenant au  bord de  la plage du Bassin, à l’extérieur de la Lugue.

Raoul Dupuy a rejoint Paquita dans sa tombe en 1984.

La chapelle est de style « Arts-décos ».

Françoise et François Cottin – Histoire et Traditions du Bassin d’Arcachon, forum sur Internet

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Tout droit, allée T

(4) Monument des péris en mer (carré 15, à gauche)

Ce monument fut érigé par les Pêcheries de l’Océan en souvenir des 51 marins noyés lors des naufrages des vapeurs, chaloupes ou chalutiers : l’Albatros, le Pélican, le Héron et la Marie-Françoise, péris en mer de 1868 à 1902.

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(5) Eugène RAVAUX (à gauche, à l’intérieur du carré 15)

Il est né le 19 mars 1832, il était avant son départ pour le service militaire, commis dessinateur aux Ponts et Chaussée. Il connaît alors trente et un ans de brillants et glorieux services militaires qui lui valent de nombreuses décorations et la captivité en 1870-1871.

Citons pour mémoire :

Sous-lieutenant en 1865, lieutenant en 1870, capitaine en 1874, chef de bataillon en 1881 ; à Vionville, il est nommé chevalier de la Légion d’Honneur pour sa belle conduite ; au combat de Peltre, il est cité à l’ordre du Corps d’Armée pour avoir, avec cinq chasseurs, fait prisonnier trente soldats prussiens dont un officier ; il est fait prisonnier à la capitulation de Metz pour être libéré après la signature du traité de paix.

Il a participé aux campagnes d’Italie (1859), d’Afrique (1865 à 1868) et de France (1870). Il a assisté aux batailles de Sarrebruck, Forbach, Borni, Gravelotte, Saint-Privat, Peltre. Admis à la retraite, il vient se fixer à Arcachon.

Maire d’Arcachon du 27 mars 1890 au 15 mai 1892, décédé à Arcachonle 29 mai 1896. Sous son administration furent exécutés les travaux suivants : place des Palmiers dans la Ville d’Hiver, place du Jardin du Casino, avertisseurs d’incendie, amélioration des diverses voies publiques, service téléphonique, etc.

Simple citoyen, il avait en novembre 1889 écrit une lettre au maire d’Arcachon pour demander un arrêté « interdisant l’élevage des porcs sur le territoire de la commune ».

Arcachon raconté par ses rues et lieux-dits par Michel Boyé

La Ville d’Hiver d’Arcachon – Institut Français d’Architecture

(6) Famille PORTAL (carré 14, à droite)

La baronne de Portal née de Bonnemains était propriétaire dans notre ville de la villa Les Flots, 273 boulevard de la Plage. Dans cette famille de Portal, il y avait eu le baron Frédéric de Portal, diplomate qui avait fait partie de l’ambassade extraordinaire envoyée à Moscou pour représenter la France au couronnement du tsar Nicolas. Il avait ensuite occupé au Conseil d’État les fonctions de maître des requêtes avant de se retirer, en 1847 avec le titre de Conseiller d’État honoraire. Son père, le baron Pierre de Portal d’Albarèdes, chef d’une maison d’armement à Bordeaux, avait été, avant lui, maître des requêtes au Conseil d’Etat avant d’être élu député du Tarn-et-Garonne. En 1818, il devenait ministre de la marine et des colonies pour être ensuite nommé, par Louis XVIII, ministre d’État et pair de France.

Jean-Pierre Ardoin Saint Amand

(7) Maréchale de SAINT-ARNAUD (carré 15, à gauche)

Louise-Anne-Marie de Trazégnies, née le 10 novembre 1816 à Ittre (Belgique), avait épousé le général Saint-Arnaud à Paris le 7 mars 1848. veuve, elle se retira à Arcachon, que son mari avait découvert en août 1853 à l’occasion d’une session du conseil général de la Gironde et apprécié pour son « air salubre et le parfum des pins ». Outre la villa Saint-Arnaud, où elle mourut le 8 janvier 1905, elle était propriétaire de la villa L’Alma, près de la jetée de la Chapelle.

Armand-Jacques ARNAUD, dit LE ROY DE Saint-Arnaud, né à Paris le 20 août 1798, démissionnaire de l’armée en 1827 pour cause de dettes, fut réintégré en 1831 et nommé officier d’ordonnance de Bugeaud. Il se distingua lors de la conquête de l’Algérie et fut promu général en 1847. Ministre de la Guerre en octobre 1851, il contribua activement au succès du coup d’état du 2 décembre, ce qui lui valu son bâton de maréchal en 1852. Grand écuyer et sénateur, il prit le commandement des forces françaises en Crimée (1854) et remporta avec lord Raglan la victoire de l’Alma (14 septembre 1854) : malade, il fut remplacé par Canrobert et mourut sur le Berthollet qui le ramenait en France (29 septembre 1854). Il est inhumé dans la crypte de l’église Saint-Louis des Invalides.

Le maréchal était venu à Arcachon en août 1853 et avait assisté, le 28, à une messe célébrée par le cardinal Donnet dans la chapelle N.-D. D’Arcachon.

Arcachon raconté par ses rues et lieux-dits par Michel Boyé

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(8) Roger EXPERT (carré 15, à gauche)

L’architecte Roger-Henri EXPERT est né à Arcachon le 18 avril 1882. Fils de négociants, il fit ses études à l’Ecole Saint-Elme, avant d’entrer aux Beaux-Arts de Bordeaux, d’abord en section « peinture », puis de 1903 à 1905, en section « architecture ». Par l’entremise de son directeur Pierre Perret, il obtient une bourse pour poursuivre son cursus à l’Ecole Nationale des Beaux-Arts de Paris. D’abord inscrit dans l’atelier d’Umbdenstock, puis dans celui de Redon, il termina ses études en 1909.

Son œuvre est d’importance : décoration de l’hôtel de ville de Reims (1924-1927), construction de la légation de France à Belgrade (1928-1933), collaboration avec Granet pour l’élaboration des féeries lumineuses de l’Exposition Coloniale de Paris(1931), aménagement du pont-promenade du célèbre paquebot Normandie, etc. Cinq villas, dans sa ville natale ou au Pyla, portent sa griffe (Téthys, Kipris, Canopé, Lyside, et Vert Logis).

Grand prix de Rome, membre de l’Académie des Beaux-Arts, Roger Expert est décédé le 13 avril 1955 à Cérons et ses obsèques furent célébrées en la Basilique Notre-Dame d’Arcachon. Son épée d’académicien fut remise à la ville d’Arcachon après l’inauguration de sa rue en août 1957.

Arcachon raconté par ses rues et lieux-dits par Michel Boyé

Prendre à gauche, allée K

(remarquer la curieuse tombe de la famille Kulpinski)

(9) François GRENIER (carré 15, à gauche)

Il est né le 2 novembre 1829 à Ville réal (47), décédé à Arcachon le 18 février 1896. Il fut maire d’Arcachon du 19 décembre 1886 au 28 juillet 1888, date à laquelle il démissionna. S’il fut l’un des tous premiers ostréiculteurs d’Arcachon, et nommé à ce titre, officier du Mérite agricole, c’est sous son administration qu’intervint la convention avec le Docteur Armaingaud pour la construction du Sanatorium d’Arcachon, et que les promenoirs de la plage, les poteaux indicateurs de la Ville d’Hiver, les chaises et tentes sur la plage et la place Thiers furent établis. Il réalisa l’emprunt de 55 500 F voté par la précédente administration. La presque totalité de cet emprunt servit à l’extinction des dettes communales, et le surplus, environ 60 000 F, à l’amélioration des voies publiques.

Par ailleurs souscripteur pour la Chapelle Sainte-Cécile, il fut aussi l’un des premiers hôteliers d’Arcachon, puisque l’hôtel de France lui appartenait.

Arcachon raconté par ses rues et lieux-dits par Michel Boyé

La Ville d’Hiver d’Arcachon – Institut Français d’Architecture

(10) Jean-Baptiste-James VEYRIER-MONTAGNERES (carré 15, chapelle à gauche)

Né le 4 octobre 1852 à Saint-Léonard (Haute-Vienne), propriétaire à Arcachon, agent de change à Bordeaux, il fut maire d’Arcachon du 26 juin 1897 au 17 juillet 1922. Il fut aussi conseiller général du canton de La Teste du 31 jillet 1898 au 31 juillet 1904 et conseiller du nouveau canton d’Arcachon du 3 juin 1906 au 19 juillet 1925. Il présida la société de gymnastique et de tir Les Enfants d’Arcachon.

Son action à la tête de l’administration municipale fut remarquable et remarquée. On lui doit notamment les jetées-promenades, l’achat de la forêt des Abatilles, le don à la ville du stade Matéo-Petit et du Dispensaire, l’électrification de l’éclairage public, une intense promotion pour sa ville, la venue des bateaux de la Marine Nationale pour les festivités arcachonnaises.

Il fit construire et habita la villa Risque-tout au Moulleau.

Il est décédé à Arcachon le 13 mars 1934. Une stèle décorée par un médaillon réalisée par Claude Bouscau en 1948, sur des plans de Roger Expert le représente sur le boulevard qui porte son nom, en front de mer.

Arcachon raconté par ses rues et lieux-dits par Michel Boyé

Chapelle veyrier-montagnères

Prendre à gauche, l’allée U

(11) Docteur ARMAINGAUD (sur la droite, carré 18)

Antoine Arthur Armaingaud, fils d’un pharmacien de Bordeaux, est né à Saint-Ciers-Lalande le 30 avril 1842. Docteur en médecine de la Faculté de Paris du 6 août 1867, professeur agrégé à la Faculté de médecine de Bordeaux depuis sa création (1878), médecin du lycée de Bordeaux, lauréat de l’Académie de médecine de Paris, professeur du cours d’hygiène municipale de Bordeaux, fondé par lui en 1872, membre du Conseil d’hygiène de la Gironde, officier de l’Instruction publique, membre correspondant de la Société de médecine de Paris. 

Membre et secrétaire du Comité départemental de surveillance et de protection des enfants du premier âge, ancien médecin aide-major des mobilisés de la Gironde (1870-1871), ancien rédacteur du « Bordeaux Médical » (1872-1877) et du journal « La République Française » pour la revue scientifique (1871 à 1884).

Chargé par le Congrès international d’hygiène de Genève (1882), du rapport général sur la question des hospices et sanatoriums maritimes pour les enfants scrofuleux et rachitiques, institués dans différents pays d’Europe. Ce rapport a été le départ d’un grand mouvement en faveur de la création de nouveaux hôpitaux maritimes. Encouragé par l’adhésion de ses collègues et de toute la presse française, le docteur Armaingaud a, dès 1882, commencé sa propagande à Paris, Bordeaux, Bayonne, Toulouse, Perpignan, Montpellier, etc., et n’a pas tardé à fonder deux hospices maritimes : à Arcachon (Gironde) et à Banyuls-sur-Mer (Pyrénées-Orientales), grâce aux ressources qu’il a créées et libéralités qu’il a fait naître.

À Arcachon, le docteur Louis Lalanne donnait un terrain pendant que Mme Engrémy offrait 47.000 francs pour bâtir le premier pavillon de cet hospice, où un grand nombre d’enfants sont entretenus, les uns aux frais de M. Armaingaud, les autres par la ville de Bordeaux, le département et diverses personnes charitables.

À Banyuls, la fondation du sanatorium qui s’élève sur le bord de la Méditerranée est due à la fois au docteur Armaingaud qui en a préconisé l’idée devant le Conseil d’hygiène et le Conseil général des Pyrénées-Orientales, et a M. Georges Lafargue, un autre Girondin, Préfet de ce département, qui, à la suite de la campagne entreprise par M. Armaingaud à ce sujet, a obtenu du Conseil général un vote de 200.000 francs que sont venues grossir d’importantes libéralités. M. le docteur Armaingaud y entretient dix enfants pendant trois mois.

Il ajoute à cette œuvre d’hygiène sociale, un mode d’enseignement de l’hygiène auquel il a donné une grande extension. Il répand gratuitement par centaines de mille, chaque année, grâce aux annonces qui les accompagnent, des instructions populaires d’hygiène en vue de lutter contre la scrofule et la phtisie. Il a fait dans le même but des conférences sur divers points de la France et, répondant à son appel, de jeunes médecins propagent par des conférences, les précieux conseils qu’on trouve dans ses leçons d’hygiène.

À été depuis l’année 1872, un des principaux promoteurs du mouvement d’opinions suscité dans le corps médical, en vue de l’organisation administrative de la médecine publique et de la création, soit d’un ministère, soit d’une direction de la Santé publique.

Le docteur Armaingaud a publié les travaux suivants, édités chez M. A. Delahaye, à Paris : « De la rumination humaine », 1867. « Hygiène du soldat en campagne », Bordeaux 1870. « Pneumonies et fièvres intermittentes pneumoniques », 1872. « De nos institutions d’hygiène publique et de la nécessité de les réformer », 1ère édition en 1872, 2e édition en 1874. « Du point apophysaire dans les névralgies et de l’irritation spinale », 1872 (mémoire récompensé par l’Institut et l’Académie des Sciences, 1878, et couronné par l’Académie de médecine, 1879, traduit en italien et en allemand). « La ville de Bordeaux est-elle menacée d’une invasion de la fièvre jaune ? » (rapport à la Société de médecine et chirurgie de Bordeaux, juin 1875, qui a servi à faire voter un crédit de 250.000 fr. pour l’agrandissement du lazaret de Pauillac). « Sur une névrose vasomotrice se rattachant à l’état hystérique », 1876 (Mémoire récompensé par l’Institut de l’Académie des sciences, en 1878, et couronné par l’Académie de médecine, en 1879). « De l’angine de poitrine comme cause de la mort subite des nouvelles accouchées », 1877 (Couronné par l’Académie de médecine). Sur un cas de sclérodermie traité avec succès par les courants électriques continus », 1878. « Sur une corrélation pathogénique entre les maladies du cœur d’insuffisance et de rétrécissement aortiques et l’hystérie chez l’homme », 1879. « Recherches cliniques sur les causes de l’hystérie. Relation d’une petite épidémie d’hystérie observée à Bordeaux dans une école de jeunes filles », 1880. « Action rapidement favorable (draps mouillés) dans un cas de fièvre typhoïde, avec température hyperthermique de 42 degrés et pneumonie du sommet », 1880. « Sur un cas de catalepsie chez une hystérique. Monomanie consécutive », 1880. « Des injections hypodermiques de pilocarpine dans la transpiration fétide des pieds » (Communication présentée à l’Académie de médecine de Paris, séance du 27 janvier 1881). « Sur les moyens de faire aboutir les projets d’organisation de la médecine publique » (Communication faite à la Société de médecine publique, séance du 26 janvier 1881). « De la nécessité de rendre la revaccination obligatoire dans les établissements scolaires et les moyens qu’elle fournirait d’instituer une comparaison exacte et méthodique entre le vaccin humain et le vaccin animal au double point de vue de leur action immédiate et de la durée de leur puissance préservatrice », 1882. « De la nécessité de créer à Bordeaux des étuves publiques pour la désinfection dans les maladies transmissibles et contagieuses », 1881. « Des sanatoriums maritimes pour les enfants scrofuleux, rachitiques et débiles » (Congrès de Genève, 1882). « Rapport au congrès de l’Association française pour l’avancement des sciences », 1887. « Sur l’œuvre des hôpitaux maritimes et des nouvelles fondations d’Arcachon et de Banyuls ».

Le docteur A. Armaingaud est mort à Arcachon au Préventorium qui portait son nom, le 7 mars 1935.

Journal d’Arcachon N° 685 du 28 septembre 1957

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(12) Général Amand PINSARD(à gauche, carré 15)

Plus connu sous son grade de capitaine qui était le sien à la fin de la Grande Guerre. Né le 29 mai 1887 à Nercillac (Charente) Décédé le 10 mai 1953 à Ceyzeriat (Ain) au cours d’un repas de l’Association Les Vieilles Tiges.

Brevet de pilote n° 1108 du 8 novembre 1912.

Engagé au 2e régiment de spahis en 1906, il passe dans l’aviation en 1912, avec le grade de maréchal des logis de cavalerie. Puis il débute en qualité d’adjudant à l’escadrille MS 23. Fait prisonnier le 8 février 1917, il avait accompli, le 17 novembre 1914, la première mission spéciale de la guerre. Il s’évade, en 1916, en compagnie du capitaine Ménard après le passage de la frontière suisse. Entre le 15 août 1914 et le 8 février 1915, il accomplit 21 bombardements et 43 reconnaissances.

De retour, il reprend sa place au front et sert successivement aux escadrilles N. 26, N. 78, Spa 3 et, enfin, en juin 1918, il commande la Spa 23. Son premier succès date du 23 août 1916, mais c’est le 5 juin 1917, après sa 16ème victoire qu’il fait une chute qui le blesse grièvement. Ce n’est qu’en 1918 qu’il reprend le combat. Il terminera la guerre avec 27 victoires homologuées.

C’est à lui qu’on confie le tout premier Spad arrivé au front : pilote exceptionnel de courage et de virtuosité comme l’attestent les 19 palmes sur sa croix. Il est Officier de la Légion d’Honneur dès le 7 septembre 1916. Après la guerre, il commande le groupe de chasse du Bourget, et est nommé lieutenant-colonel à la tête de la 7e escadre aérienne.

Au cours de la bataille de France en 1940, en tant que général, il eut sous ses ordres le groupe de chasse 21 à Chantilly-les-Aigles. Le 6 juin, il est grièvement blessé lors du bombardement de la base et subit l’amputation d’une jambe. Pendant l’occupation, ce valeureux soldat discerna mal l’attitude à adopter, ce qui lui valut d’âtre condamné à la Libération. Plus tard, il fut gracié.

Le Capitaine Pinsard est un véritable héros. Il se classe au 13ème rang, derrière Fonck, Guynemer, Nungesser, Madon, par le nombre de ses victoires dans la glorieuse liste des « As » de la Grande Guerre. – Jean-Pierre Ardoin Saint Amand

Il a servi de modèle à Jean Renoir pour le personnage de Maréchal, interprété par Jean Gabin dans son célèbre film « La Grande Illusion » (1937). Voilà ce qu’écrit à ce propos François Truffaut dans sa préface au Cinéromanphoto paru en 1974 chez Balland : «  Si la Grande Illusion n’est pas un film autobiographique, ses racines le sont fortement, car Jean Renoir, qui avait été blessé en 1915, lorsqu’il était chasseur alpin, fut amené ensuite à rejoindre une escadrille d’observation. Pourchassé en plein ciel, au cours d’une mission, par un avion allemand, le vieil appareil Caudron piloté par Jean Renoir, fut sauvé in extremis, par l’intervention d’un avion de chasse français, aux commandes duquel se trouvait l’adjudant Pinsard. Dix huit ans plus tard, Jean Renoir était à Martigues, en train de tourner « Toni » quand le hasard le mit en présence de son sauveur. Le tournage de « Toni » était perturbé par la présence d’un camp d’aviation dont le vacarme compromettait les prises de son du film. Jean Renoir fit une démarche auprès des autorités militaires, et se retrouva ainsi en face de l’ancien adjudant Pinsard, devenu le général Pinsard « Lui et moi avions l’habitude de dîner ensemble chaque fois que nous étions libres. Pendant ces réunions, il me racontait ses aventures de guerre. Il avait été abattu sept fois par les Allemands. Les sept fois, il s’était arrangé pour atterrir sain et sauf. L’histoire de ses évasions me sembla un bon tremplin pour un film d’aventure.. Je pris note des détails qui me semblaient les plus typiques, et rangeai ces feuillets dans mes cartons, avec l’intention d’en faire un film» …

François et Françoise Cottin – Jean Pierre Ardoin Saint Amand

Voir aussi : D. Porret, Les « As » français de la Grande Guerre, Tome 1, pages 85-86, et Pierre Weiss, Pinsard chez les boches, Berger-Levrault, Paris-1925.

Faire demi-tour, Prendre à gauche, l’allée K puis à encore à gauche l’allée H

(13) Général FOULON (tombe remarquable, à gauche, carré 18)

Tombe du général Foulon, de sa fille (l’ange) et de son épouse. Képi, épée, Croix de Guerre avec palmes et étoile, Légion d’honneur. Le général est mort pour la France dans les combats d’Orient.

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Faire demi-tour sur l’allée H

(14) Sépultures des prêtres d’Arcachon (à gauche)

Remarquer la plaque concernant l’abbé Anabitarte

(15) Guy DE PIERREFEUX (à gauche)

Louis Charles Alexis Daniel Auschitzky, né à Bordeaux le 4 janvier 1864, décédé à Arcachon le 14 décembre 1937. Écrivain et journaliste. En littérature : Guy de Pierrefeux.

Il fit ses études au collège de Tivoli. A 24 ans il se lança dans la politique avec le Mouvement Boulangiste et faillit être député d’Avignon. Après cet échec fort honorable, sa vocation le poussa vers la littérature. Il donna de nombreux articles au « Figaro », au « Gaulois », au « XIXe Siècle », et se mit à écrire des comédies et des tracts. Il publia sous l’institution du polémiste Drumond : « L’épiscopat sous le joug », « Le clergé », « Fin de siècle », « Le Triomphe de Lourdes », etc. Les théâtres Marigny, Dejazet, L’Ambigü et le Grand-Guignol à Paris, accueillirent quelques unes de ses pièces : « Le pantalon rouge », « Qu’en mariage seulement », la première en collaboration avec Anthony Mars, la seconde seul, avec Jean Perrier et Cassive pour interprètes. Quantité d’autres pièces de lui furent livrées à l’impression et écrites spécialement pour la jeunesse. Citons : « L’oncle du Canada », « La bombe glacée », l’académicien ». Guy a longtemps collaboré à des revues de fin d’année jouées par la troupe Valmy-Varny. Tous ses romans se déroulent dans la région du Bassin d’Arcachon où il a vécut la plus grande partie de sa vie. En premier lieu : « Terre d’amour » choisit comme personnages M. et Mme Caillaux, pendant un séjour à Arcachon ; dans « La surhomme de la Côte d’Argent », c’est D’Annunzio, en exil au Moulleau, qu’il nous présente, et dans « Madame Quand Même », Sarah Bernard réfugiée pendant la guerre à Andernos.

Pendant de nombreuses années, il fut conseiller municipal d’Arcachon.

Source : http://www.auschitzky.com/

Remarquer, à gauche, la tombe de la famille MELLER. Jacques Meller fut le créateur du champ de courses du Béquet à La Teste-de-Buch.

(16) Commandant SENSEVIN (a gauche)

Jean Léonard Hubert Sensevin est né à Arcachon le 7 mars 1897. Ancien combattant de 14-18) (Croix de guerre), après avoir secondé ses parents, il prit en charge l’épicerie en gros familiale, tout en s’impliquant dans le milieu associatif arcachonnais (il fut notamment l’un des fondateurs d’Arcachon Littoral 13) et dans la vie publique locale puisqu’il devint conseiller municipal en 1935. Chevalier de la Légion d’honneur la même année, rappelé comme capitaine en 1939, démobilisé en juin 1940, il s’engagea dans le réseau Denis Aristide Buckmaster et fut arrêté le 30 juin 1944. Interné au Fort du Hâ jusqu’au 9 août, il fut déporté en Autriche, dans « le train fantôme ». Il mourut le 23 mars 1945 au camp d’Ebensée. Il fut nommé commandant de réserve à titre posthume.

Arcachon raconté par ses rues et lieux-dits par Michel Boyé

(17) Marcel GOUNOUILHOU (à droite, carré 26)

Jean Marcel Gounouilhou est né à Cérons en 1882. Ancien combattant de 1914-1918, capitaine, il fut affecté au 57e R.I. après une blessure, à l’État-major de l’Armée d’Orient, président-directeur-général de La Petite Gironde, élu député du département du Gers en 1919. Il fut maire d’Arcachon du 20 octobre 1929 au 15 avril 1938, avant de devenir conseiller général de la Gironde. On lui doit le fronton de pelote basque, inauguré le 3 juillet 1932 et baptisé par la suite « Abbé Anabitarte », la première jetée du Moulleau et le boulevard-promenade qui porte aujourd’hui son nom.

Commandeur de la Légion d’honneur, il mourut à Mérignac le 28 janvier 1939.

Arcachon raconté par ses rues et lieux-dits par Michel Boyé

Remarquer, à droite, un carré de sépultures israélites.

(18) Docteur CUENOT (à droite, carré 34)

Le docteur Alain Cuénot (1904-1988) était directeur de la clinique orthopédique située à l’emplacement de l’actuelle résidence Maupassant (entre le Boulevard de la Plage et le boulevard Veyrier-Montagnères), appelée « Clinique des Allongés » par les Arcachonnais.

De la mi-mai jusqu’au début de septembre 1963, cette clinique, spécialisée dans le traitement des tuberculoses osseuses, fut harcelée par la projection de cailloux, de morceaux de moellons, de fragments de briques dont l’origine est demeurée inconnue.

La présence de Jacqueline R… semblait avoir une grande importance dans le déroulement des événements. Elle absente, il ne se produisait rien; elle présente, elle était particulièrement visée.

Les Certitudes irrationnelles – Docteur A. Cuenot, préface d’Aimé Michel – Éditions Planète, Paris, 1967. Pages 235 à 258

(19) Enfants LAGAUDIE (à droite, à l’intérieur du carré 34)

Bernard, Marie-Claude, Annick et Nicole Lagaudie d’Audenge, furent assassinés le 8 mars 1959. cette tombe est entretenue par la commune.

Marcel Lagaudie, 45 ans, épicier à Audenge, se présente dans une agence de location arcachonnaise : « Je désire, dit-il, louer une villa pendant un mois. Je viendra m’y établir avec ma femme et mes enfants dès demain ». Le directeur de l’agence lui indiqua alors qu’une maison est disponible, 4 rue Cigarroa et l’affaire est conclue.

Or, deux jours passèrent sans que le nouveau locataire et sa famille eussent donné signe de vie. Le propriétaire habitant dans les environs, intrigué de voir les volets et les portes toujours fermées, se rendit sur les lieux, mardi vers 17 heures. Une forte odeur de gaz s’échappait de la demeure. Saisi d’un sinistre pressentiment, il prévenait aussitôt le commissaireet se rendait en sa compagnie rue Cigarroa.

M. Lagaudie et son épouse, Lucie, 44 ans, gisaient, se tenant par le cou, sur une couverture à même le carreau. Ils semblaient dormir.

À leurs pieds, leurs quatre malheureux enfants, Bernard, 11 ans, Marie-Claude, 10 ans, Annick, 9 ans, et Nicole, 7 ans. La mort avait fait son œuvre. Dans un coin, le tuyau du fourneau, débranché, laissait échapper le gaz, dont la pièce était saturée. Le père avait accompli ce geste criminel après avoir, semble-t-il, absorbé et fait absorber aux siens, un somnifère. Lorsque les corps furent découverts, la mort remontait à 36 heures.

Marcel Lagaudie n’a pas entraîné seul ses enfants dans la mort. Il a été aidé dans sa funeste entreprise par sa femme, Lucie, qui avait consenti à se suicider, en supprimant quatre petits innocents.La lettre que découvrirent, en effet, le commissaire de police et le propriétaire de la villa, était signée de Marcel et de Lucie Lagaudie, preuve plus que suffisante du consentement de cette dernière. La seule hypothèse plausible est celle d’une maladie mentale du mari. Possédant peut-être un grand empire sur sa femme, il réussit à la convaincre de la nécessité d’un « suicide collectif »…

Quotidien Sud-Ouest du 11 au 14 mars 1959

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(20) Lucien DE GRACIA (à gauche)

Né à Arcachon le 25 juin 1896, décédé le 27 décembre 1985, Lucien de gracia, qui avait débuté dans la vie active comme instituteur avant de devenir directeur commercial et administrateur de plusieurs sociétés, a été le premier magistrat de la ville durant un tiers de siècle, du 18 mai 1945 à mars 1977. Il fut d’abord conseiller municipal d’Arcachon de 1938 à juillet 1941, date à laquelle il entra dans la Résistance. A la libération d’Arcachon, il fut désigné comme vice-président de la délégation spéciale du 23 août 1944.

On lui doit notamment la création des ports de pêche et de plaisance actuels, la piscine, le tennis, le golf international…

Conseiller de la République, sénateur de 1948 à 1951, conseiller général jusqu’en 1967, il siégea par deux fois au Palais-Bourbon de 1951 à 1955 et de 1958 à 1962. Il était titulaire de la Croix de guerre 1914-1918, des Médailles militaire et de la Résistance. Il était commandeur de la Légion d’honneur.

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(21) Léon CIGARROA (à gauche)

Né le 31 janvier 1894 à Saint-Jean-de-Luz, reçu au concours de la Banque de France en 1913, mobilisé en 1914 et grièvement blessé à Verdun en 1915 (croix de Guerre avec palme et étoile et médaille Militaire), Léon Pierre Cigarroa fut directeur dès 1938 du bureau arcachonnais de la Banque de France ; à ce titre, en juin 1940, il contrôla à Arcachon le passage des réserves d’or des succursales et des bureaux du Sud-ouest, avant leur concentration à Bordeaux et leur départ vers les Antilles.

Entré dans la Résistance dès 1941 (sous-chef de réseau à l’O.C.M. et l’A.S.S.O.) il fur arrêté par l’équipe de la Gestapo dirigée par Dhose le 5 juillet 1944. Emprisonné au Fort du Hâ, il contracta une grave dysenterie. Opposant son mutisme aux questions de Dhose, il fut embarqué le 9 août dans ce qui deviendra le fameux « train fantôme ». Il mourut de déshydratation et d’épuisement, dans le wagon de ce dernier convoi du sud de la France à destination de Dachau ; son cadavre fut jeté sur la voie, près de la gare de Remoulins (Gard). Reconnu par son frère René, son corps fut d’abord inhumé à Remoulins, puis à Saint-Jean-de-Luz dans le caveau familial, avant d’être ré-inhumé à Arcachon.

Il fut cité à l’ordre de la Brigade dès 1944 et décoré de la Croix de Guerre (1939-1945) ; la médaille de la Résistance (octobre 1945) et la Légion d’honneur (décembre 1945) lui furent conférées à titre posthume.

Arcachon raconté par ses rues et lieux-dits par Michel Boyé

(22) Léo NEVEU (à gauche)

Alexandre dit Léo Neveu, né en 1880, fut l’un des plus célèbres photographes d’art d’Arcachon (1905 – 1944) et de Bordeaux (1929 – 1933).

Lorsqu’en 1905 Léopold Neveu, élève de Renaudeau, ouvre son premier atelier, à Arcachon, c’est une riche carrière qu’il entame et qui, à juste titre, va marquer la mémoire de ses contemporains, dont il est connu et estimé, tant à Arcachon qu’à Bordeaux.

Mobilisé en 1914, dès le mois de septembre, il reviendra de la guerre gravement blessé et restera trois ans durant immobilisé par les séquelles d’un éclat d’obus reçu dans les reins. Cette épreuve une fois surmontée, l’activité qu’il déploie porte sa réputation bien au-delà du Sud-Ouest, puisque, à l’issue du Salon de la photo de Paris en 1930, André Pascal-Lévis (dans Artistes d’aujourd’hui) ne tarit pas d’éloges à l’égard de ses œuvres.

Léo « est un parfait technicien en même temps qu’un pur artiste […] qui sait établir […] une très intime et complète liaison entre métier et goût ». Neveu est un maître des paysages marins, notamment ceux du bassin d’Arcachon. Ses photos de régates, de baigneuses, ses contre-jours, ont longtemps découragé nombre de photographes, tant elles sont magnifiques. Choyé dans les Salons nationaux où ses estampes photographiques remportent un vif succès, il reçoit la faveur d’une clientèle fidèle et sait cultiver son image en organisant des expositions de peinture, et entretenir ainsi une atmosphère d’art autour de son activité de photographe.

Portraitiste des Bordelais en vacances, il décide de se rapprocher de cette clientèle et, en 1929, ouvre un atelier au 62, rue Abbé-de-l’Épée, destiné au portrait et donc muni d’une verrière, Il est certain que cette irruption concurrentielle n’est pas du goût de ses confrères, qui s’emploient à le lui faire comprendre. Quatre ans tard, il cède à leurs pressions et un excellent photographe venu de Lille, Marc Pillot, prend sa suite. Quittant Bordeaux, Neveu laisse sa marque, Léoed (formée par contraction de son prénom et de celui de son frère Edmond, photographe à Villeneuve-sur-Lot). Le studio Léoed vivra ensuite avec Pillot puis Georges Engesser, filleul de Mme Neveu.

Malheureusement, en 1931, un incendie ravage l’atelier d’Arcachon. Léo doit donc se replier à son domicile, 364, boulevard de la Plage, et reprendre à zéro car il a tout perdu, y compris ses archives (qui devaient être considérables). En 1935, peut-être à titre de compensation, en tout cas pour honorer son œuvre photographique, il est fait chevalier de la Légion d’honneur. De 1926 à 1929, il préside aux destinées du syndicat régional des photographes et, par ailleurs, accueille de très nombreux jeunes photographes en stage.

Engagé volontaire en août 1944 dans les F.F.I. du bataillon d’Arcachon, il participe à l’attaque par la brigade Carnot des troupes allemandes retranchées en Médoc. Le 17 novembre 1944, à l’âge de 64 ans, il tombe au lieu-dit des Arrestieux, commune de Vensac1. Une stèle commémorative sera érigée sur le lieu même, le 13 juillet 1947.

1. Le Front du Médoc. Une brigade FFI au combat, Fédération des associations d’anciens combattants du Front du Médoc et de la brigade Carnot, Bordeaux.

Arcachon raconté par ses rues et lieux-dits par Michel Boyé

Photographes en Gironde par Pierre Bardou

Tombe Neveu

(23) Robert MARTIN (à gauche, au bout de l’allée H)

Robert Gaston Jean-Marie Martin est né à Arcachon le 1er septembre 1918 dans la villa Etchéa, boulevard de la Plage. Il effectue sa scolarité au collège Saint-Elme. Bac en poche, il effectue plusieurs séjours en Angleterre et suit des études de lettres à Bordeaux. Il devient professeur de lettres. Il consacre beaucoup de temps à la culture physique et prépare en Angleterre de fin 1944 à 152 une thèse de doctorat. C’est pendant cette période qu’il trouve matière à réflexion pour tout ce qui concerne la guérison des maladies par l’imposition des mains. Il se dit alors « métaphysicien« .

Il ouvre un cabinet de consultation aux Abatilles (villa Hantonia) en 1952 qui fonctionne sans interruption jusqu’en 1966. Très vite, le succès de ses soins sera connu de tout Arcachon et son renommée s’étendra à la France entière, voire au-delà. Il se déclare « Guérisseur selon les Saintes Écritures » ou encore « chef spirituel des guérisseurs ».

Sa clientèle provient principalement des Landes, de Biscarrosse et de Mont-de-Marsan. Ce sont des ruraux, cultivateurs, éleveurs, agriculteurs, propriétaires ou simples fermiers ou maraîchers. le « Professeur » utilise également le traitement à distance : c’est le « World télépsychic service« , au moyen de lettres, mèches de cheveux, gazes portées par le malade ou photographies.

Sa statue est réalisée en juillet 1962 par Claude Bouscau. Elle est actuellement visible dans la parc de la Source des Abatilles. Sa plaque a été fixée sur la tombe.

Le 11 novembre 1965 a lieu sa consécration épiscopale décidée par le Saint Siège ecclésial de Genève (Eglise Gallicane). Il devient alors évêque titulaire de Glastonbury.

La même année, il est cité à comparaître devant le tribunal correctionnel pour exercice illégal de la médecine. Il décède en 1966.

Robert Martin (1918-1966) le guérisseur d’Arcachon par son fils, Grégory Martin – 2004

Faire demi-tour sur l’allée H

(24) Edmond DUJARDIN (à gauche)

De son vrai prénom Arthur, Monsieur Dujardin, était d’origine lilloise. Sourd de naissance, il avait appris à parler grâce à une méthode initiée à la fin du 18e siècle par Jacob Rodrigues Pereire, grand-père d’Emile et Isaac Pereire, qui ont lancé Arcachon.

Il y était imprimeur. Souffrant d’asthme, aux alentours de l’année 1947, il vient en séjour à Arcachon, où il décide de vivre. Dans ses bagages, il emporte son premier jeu, qu’il vient d’inventer : l’Autoroute, qui sera primé au Concours Lépine en 1949. C’était cinq ans avant l’invention du 1000 bornes. Edmond Dujardin meurt en plein succès de son entreprise, en 1964. Son épouse et ses enfants poursuivent l’activité. Après la mort de Madame Dujardin, un des fils reprend, mais dépose le bilan au début des années 1980. La Société est alors rachetée par Regain Galore en 1981.

Le 1000 bornes reste à ce jour le jeu le plus vendu de la Société Dujardin : 200 000 exemplaires par an toutes éditions confondues.

Avant l’installation dans la zone industrielle de La Teste en 1972, les Éditions Dujardin se situaient dans le sous-sol de la maison familiale, face au port de plaisance d’Arcachon

La Dépêche du Bassin N° 448 et 455

Prendre à gauche l’allée N, puis à droite l’allée Y, puis à gauche, l’allée M

(25) Cimetière Militaire

Arcachon n’a jamais été port de guerre, ni ville de garnison. Et bien qu’Arcachon se soit trouvée loin des champs de bataille, la ville est en charge d’un cimetière militaire où s’alignent 443 tombes des soldats des deux guerres. Les tombes de soldats coloniaux voisinent avec celles des métropolitains morts dans les hôpitaux hâtivement installés pendant la guerre 1914-1918.

Le cimetière à la forme de la Croix de Guerre. Il a été dessiné par M. Leyo, directeur des travaux de la ville d’Arcachon, père de Madame Keller.

Pour la Grande Guerre, il accueille 303 tombes de soldats musulmans, 93 de soldats catholiques décédés localement plus 36 tombes de soldats décédés sur les champs de batailles et rapatriés sur demande des familles.Y ont été ajointes des tombes de soldats ou résistants décédé lors de la Seconde Guerre Mondiale.

Il était une fois… Arcachon, la nostalgie… par Cathy Bouchard-Camedescasse

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Tombe de la seule femme inhumée dans le carré militaire
Tombe de la seule femme inhumée dans le carré militaire. Infirmière à l’hôpital Saint-Dominique, elle est décédée de la grippe espagnole.

(26) Lanterne des morts et Héros mourant (en face)

Elle mesure 7,5 m de haut et a été réalisée en pierre reconstituée. On peut lire :

« Heureux ceux qui sont morts

pour une juste cause,

La ville d’Arcachon

Reconnaissante. »

Par Claude Bouscau, grand prix de Rome, né à Arcachon le 15 mai 1909, avenue Lamartine, dans une famille de marins, villa Murcie. Il fit ses études à l’École des Beaux-arts de Bordeaux (1923), à l’École normale supérieure des Arts décoratifs (1928) et aux Beaux-arts de Paris (1930). Il travailla à la Villa Médicis de 1935 à 1939. Chevalier de la Légion d’honneur, Croix de Guerre et du Combattant, chevalier des Palmes académiques. Il est décédé à Paris le 5 avril 1985.

Outre ce monument, la ville d’Arcachon garde de lui de nombreux témoignages :

Tête du Christ (Notre Dame d’Arcachon), Les deux écoliers en pèlerine (Maternelle Victor Duruy), Maria ou La Baigneuse (Parc Mauresque), Femme jouant avec un dauphin (place du 8 mai 1945), Héraclès (Mémorial de la Libération, parc Mauresque), Le Monument des Péris en mer (Port), Bas-reliefs de façade (Lycée de Grand-air), Faune poursuivant des nymphes (ascenseur du Parc Mauresque), Robert Martin (parc de la Source des Abatilles)

Arcachon raconté par ses rues et lieux-dits par Michel Boyé

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(27) Camille TISSOT

Camille Tissot est né à Saint-Pierre-Quilbignon, près de Brest, le 15 octobre 1868. Il entre à l’École navale à l’âge de 16 ans. Après deux années d’apprentissage sur le navire Borda et quatre années de navigation, il devient titulaire d’une des chaires de physique de l’École navale, chaire qu’il conservera jusqu’en 1912.

Homme engagé aux convictions sociales fortes, grand admirateur d’Ernest Renan, ami de Marcel Cachin, il contribue à monter un projet d’université populaire à Brest qui connaît un grand succès. Sensible aux idées féministes, participant à la fondation d’un hebdomadaire socialiste local, ses activités politiques ne l’empêchent pas de réaliser de nombreuses expériences de physique à partir de 1893.

C’est l’époque où la TSF est en train de naître et Camille TISSOT fabrique lui-même son matériel avec le soutien d’Édouard Branly. Il établit la première liaison maritime française en mer le 3 août 1898. Il devient conseiller technique chez l’industriel Ducretet et permet d’augmenter considérablement la portée du matériel fabriqué. En septembre 1899, il réalise une liaison de 22 km entre Ouessant et Brest et pendant des manœuvres navales, il réussit à établir une liaison de 40 milles. Il devient docteur es-sciences physiques en 1905 et officier de la Légion d’honneur en 1909. Il publie plusieurs ouvrages.

En 1910, il est fait officier de l’Instruction publique et son projet d’émission de signaux horaires depuis la Tour Eiffel est inauguré. Il est promu capitaine de frégate en 1912.

Le déclenchement de la première Guerre Mondiale n’interrompt pas ses travaux. Bien qu’il soit affaibli par la tuberculose, il perfectionne sans cesse ses postes de radio. Il met au point un appareil microphonique permettant d’écouter les sous-marins ennemis.

Il décède brutalement le 2 octobre 1917, villa Régine, 2 allée des Dunes à Arcachon, avant d’avoir pu fêter ses cinquante ans. Mort pour la France, il est inhumé au carré militaire du cimetière d’Arcachon.

Un de ses amis écrivait : »Il a voulu demeurer jusqu’au bout ce qu’il a été toute sa vie : un marin vaillant, donnant généreusement l’exemple du devoir. »

www.camille-tissot.fr

 

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