Bulletin n°161 d’août 2014
Toujours des histoires…
Bulletin n° 161
de la Société historique et archéologique d’Arcachon et du Pays de Buch.
(août 2014)
Aperçu du sommaire.
Éditorial – Mobilisation générale !
(Armelle Bonin-Kerdon – Madeleine Dessales)
Non, cette fois, pas celle de 1914 dont on commémorera sans doute le souvenir partout cet été… même si bien sûr la SHAA continuera ses actions sur ce thème, et en particulier sa chronique mensuelle dans la lettre électronique…
Mais mobilisation jusqu’en novembre au moins pour tous les adhérents et sympathisants : les manifestations se multiplient et il nous faut être présents, à la hauteur des ambitions relationnelles de la SHAA.
Après les visites de sites, les parcours historiques (Notre-Dame des Passes au Moulleau, la Ville d’Hiver, l’Aiguillon-Saint-Ferdinand, Notre-Dame d’Arcachon, Graveyron, La Teste-de-Buch…), les conférences toujours appréciées (à Arès, Audenge, Lanton…), les expositions, les séances de dédicaces, la préparation d’ouvrages (suite de la collection des communes racontées par leurs rues et lieux-dits), la rénovation en cours de notre site Internet, voilà venus de grands rendez-vous : accompagnement de l’exposition à l’Hôtel de la Ville d’Hiver, Fête de la ruralité à Biganos, communication au congrès de la Fédération historique du Sud-ouest à Saint-Émilion, forums des associations, participation aux Journées européennes du patrimoine…
L’agenda publié dans ce bulletin est chargé et appelle tous les bénévoles disponibles pour assurer une présence cordiale et accueillir les visiteurs.
Ces visiteurs, qui sont-ils ?
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Découvertes archéologiques au port de Cassy (2300 à 2200 avant J.-C.)
(Raymond Lafargue)
Toujours attiré par l’histoire, j’ai suivi avec intérêt les découvertes réalisées par mes prédécesseurs. C’est surtout l’abbé Marc Boudreau qui m’a communiqué le virus, lui qui, lorsque nous étions enfants au catéchisme, nous faisait part de ses recherches et nous conduisait sur le terrain certains jeudis après-midi.
En 1970, je participai avec M. Perez à la fouille du Fanum de Lamothe. La Société historique et archéologique d’Arcachon et du Pays de Buch venait d’être créée sous la présidence d’Henri Marchou, création à laquelle je participai avec l’abbé Marc Boudreau.
À partir de cette période, je pris connaissance de certains ouvrages, en particulier celui concernant les découvertes réalisées à Andernos-les-Bains sur le site du Bétey. C’est en me rendant sur ce site, passant à Cassy, sur le pont enjambant le ruisseau du Renet qui se jette dans le Bassin et dans l’embouchure duquel fut creusé et réalisé le port de plaisance de ce quartier de la commune de Lanton, que je remarquai une grande similitude avec le Bétey.
Par curiosité, je m’arrêtai et prospectai la plage de ce quartier où les rejets de sable provenant du lit du ruisseau lors du creusement du port de plaisance avaient été projetés. Dès ma première visite, au cours de cette reconnaissance, je ramassai, parsemés sur le sable de la plage et sur les mamelons formés par les rejets de la drague, quelques silex ouvragés et des tessons de poterie de couleur noire et non tournés.
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À propos du collège dominicain Saint-Elme d’Arcachon
(Bernard Dutein)
J’ai découvert à Séville un magnifique bâtiment de style baroque, le « Palais de San-Telmo » bâti en 1682 et achevé en 1734. Le parc de « Maria Louisa » (d’Orléans) faisait partie de ce Palais. Le Palais de San-Telmo est aujourd’hui le siège de la région Andalousie.
Ce palais de San-Telmo, Saint-Elme en français, ancien institut naval de la ville de Séville, est situé hors les murs de cette ville à côté de la porte de Jerez, sur l’avenue Roma, le long du Guadalquivir, implanté sur un terrain ayant appartenu au tribunal de l’Inquisition et sa façade donne sur l’avenue Palos de la Frontera. Il avait été construit pour abriter une école chargée de former des marins, et placé sous la protection de San-Telmo, patron des marins, dont une statue est située dans sa façade principale. Il tient dans une main une lettre de navigation et dans l’autre un bateau. Il est entouré de deux autres statues, celle de droite représente Saint Fernando III de Castille et celle de gauche Saint Hermenegildo, premier roi catholique d’Andalousie au VIe siècle, prince wisigoth, patron des convertis.
J’ai tout de suite fait le rapprochement entre ce bâtiment sévillan et notre collège Saint-Elme d’Arcachon ; je me suis demandé si ces deux écoles chargées de la formation des marins avaient des liens étroits.
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L’église Saint-Jean de Lamothe et sa paroisse, toutes deux disparues aujourd’hui
(Jean Villetorte)
Nous examinerons cette disparition en différentes étapes, mais commençons tout d’abord par les origines.
En 1097 le prieur de Comprian ordonne la création des trois paroisses et la construction des trois églises de Lanton, Biganos et Lamothe. Dans les comptes rendus de l’archevêché de 1339-1340, on cite l’église de Lamothe sous le vocable de Saint-Jean1. Dans l’énumération des douze églises du Pays de Buch, en 1398, cette église apparaît sous le vocable latin de Saint-Julianus. Dans les autres textes de 1657 et 1692 et jusqu’à la Révolution, on ne parle plus que de l’église Saint-Jean.
Le site de Lamothe est situé sur la rive droite de la rivière l’Eyre : c’est une véritable île, limitée au nord par l’Eyga et le ruisseau de l’Ameyre, à l’ouest par l’Eyre et à l’est par l’affluent de l’Eyre, le Canau de Mios. La paroisse s’étend également sur la rive gauche de l’Eyre, sur un vaste territoire peu peuplé (le village de Balanos et la métairie de Lescaret).
Elle est limitrophe à l’est et au sud des paroisses de Mios et de Sanguinet et à l’ouest de la paroisse du Teich à droite de la Liouade, l’ancienne levée de terre, route qui reliait Burdigala à Losa. Plus au nord de cette limite, les bouleversements dus au creusement de la craste « Baneyre » (« banale », du nom du droit de ban) et à la construction des lignes du chemin de fer ne permettent pas d’être précis.
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Baïne, bâche : des mots venus du nord
(Jacques Clémens)
Le mot baïne revient très souvent à la une des journaux locaux pour évoquer les risques de noyade. En 1958, Jean Saccheti qui a sauvé deux jeunes filles de la noyade a péri au Grand-Crohot. Sud-Ouest du 11 juin 2011 rappelle que « dans l’eau, le danger n’est jamais bien loin. Les plages de la façade atlantique sont aussi les plus dangereuses de France, avec vagues et baïnes. Le courant des baïnes, le principal danger des plages de l’Atlantique est connu, mais fait pourtant chaque année des victimes. Il s’agit du phénomène des baïnes, un courant très fort qui se forme sous l’eau, entre deux monticules de sable, et entraîne les baigneurs au large ». Le terme de baïne est aussi associé à des manifestations festives : ainsi la Foulée des baïnes depuis l’an 2000 au Cap-Ferret, jusqu’à sa 12e édition en 2011.
La plus ancienne mention de baïne en 1870 sur le Bassin – La plus ancienne noyade sans doute provoquée par un courant de baïne a eu lieu en 1846. À cette date, une noyade au Cap-Ferret est l’objet d’un fait-divers sur le plan national2. Ainsi selon le Journal des débats politiques et littéraires du 14 août 1846 : « On écrit de Bordeaux, le 10 août. Hier une foule considérable de touristes s’est abattue sur les bords du bassin d’Arcachon, où les avait amenés un convoi du chemin de fer composé de quinze ou seize wagons.
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Les débuts de l’automobile à Arcachon (suite et fin – 1919-1930)
(Marie-Christine et Claude Rouxel)
1919-1930 – Un après-guerre difficile et les Années Folles – Les années 1919-1930 sont celles du grand démarrage de l’automobile… même s’il faut attendre l’après seconde guerre mondiale pour qu’elle se démocratise réellement. Assez paradoxalement, elle a été « boostée » par la guerre 1914-1918 et elle va connaître un développement spectaculaire au cours de cette période que l’on a coutume d’appeler « les années folles » : elle rentre dans les mœurs.
Même ramené aux limites d’Arcachon et du Pays de Buch, il faudrait plusieurs numéros de notre Bulletin pour envisager de traiter ce phénomène sous tous ses aspects, nous nous limiterons donc à certains d’entre eux.
L’automobile s’installe… Les métiers tournant autour de l’automobile se transforment : garagistes, carrossiers, loueurs, taxis, etc. De plus en plus de professions vont y avoir recours : les transporteurs naturellement, mais aussi les commerçants, les artisans… en bref tous les acteurs du commerce et de l’industrie et même les professions libérales. Leur mode de travail s’en trouve largement modifié. Nous nous intéresserons aussi à l’évolution que le phénomène de l’automobile entraîne pour les activités de tourisme, ce qui concerne directement Arcachon et les autres communes du Bassin.
Au lendemain de la guerre, Arcachon ne dispose toujours pas de services automobiles de transport en commun. La ligne de tramway créée en 1912 se développe et 327 000 passagers y seront enregistrés en 1927. Son parc de machines sera cette année-là composé de cinq motrices et trois remorques. Au cours des années 1920, le tramway commence à rencontrer la concurrence des autobus qui le remplaceront en 1932.
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Naissance des foires et marchés en Pays de Buch
(Alain Contis)
La Teste est le principal bourg de l’étendue de cette carte où l’on compte environ 200 feux… Il s’y trouve de bons marchands dont le principal négoce est en brai, résine et goudron que l’on tire des bois de pins1. En s’appuyant sur ce mémoire de 1708, rédigé par l’ingénieur ordinaire du Roi, Claude Masse, on peut affirmer que le commerce maritime testerin connaît un réel dynamisme dès le règne de Louis XIV. Mais si plusieurs chercheurs, comme Patrick Faure se sont intéressés aux négociants testerins, l’étude des foires et marchés, sous l’Ancien Régime et durant la Révolution, semble avoir été délaissée par les historiens du Bassin d’Arcachon. De fait, le pays de Buch paraît encore ignorer la tenue de marchés hebdomadaires durant l’intendance du marquis de Tourny, entre 1743 et 1757. Quelques documents extraits du fonds de l’intendance de Guyenne (série C) et de la série contemporaine (8 M) nous permettent néanmoins de découvrir les premières implantations géographiques de ce type, d’abord à La Teste puis à Certes, à proximité d’Audenge. Il est intéressant, dans un premier temps, de découvrir les circonstances qui ont abouti à la création de ces lieux d’échanges et de s’intéresser aux requêtes des communautés ou de leurs seigneurs. La seconde étape de cette étude vise à découvrir la pérennité de ces foires et marchés sous la Révolution et l’Empire ainsi que leurs éventuelles transformations. En effet, plusieurs municipalités ont voulu tirer profit des bouleversements révolutionnaires pour essayer de créer ou de développer l’activité marchande. En outre, les nouvelles institutions napoléoniennes, tant sous le Consulat que sous l’Empire, entendent réglementer les lieux d’échanges.
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Les amants du cours Tartas
(Alain Espinasseau)
Mes pérégrinations, en compagnie de deux amies dans la partie ancienne du cimetière de La Teste-de-Buch à la recherche de figures testerines oubliées et de symboles funéraires remarquables, m’ont amené devant une tombe un peu mystérieuse, où dorment côte à côte Hélène Antoinette de Faramond de Lafajole et le comte Fernand Louis de Laparre de Saint- Sernin.
Qui étaient ces personnes ? Quel lien les unissait ?
Le voile de la relation entre ces deux personnes levé, mes vieux réflexes de généalogiste me font remonter leur ascendance ; et là, de découvertes en découvertes, que de personnages qui ont marqué la grande et la petite histoire ! Au final, après avoir déroulé le fil des générations, une interrogation : que s’est-il passé pour qu’ils soient rayés de l’histoire locale ?
Je débute par la famille Faramond de Lafajole, famille noble du Quercy, avec sa grande lignée de guerriers qui ont adopté pour devise Luceat omnibus et pour armes de gueules à lion d’or, armé et lampassé de gueules ; au chef cousu d’azur chargé de trois étoiles. La source de la famillesemble être le village de Salmiech en Rouergue (Aveyron) où elle est propriétaire du château-fort de la Faramondie (aujourd’hui totalement disparu), qu’elle quitte à la fin du XIVe siècle pour habiter le château de Capplongue. Le Dictionnaire des familles françaises signale des traces de cette famille dès 1079. La branche aînée des Faramond s’est installée en Gévaudan dès la fin du XVIe siècle ; c’est de la branche cadette que la demoiselle qui nous intéresse est issue.
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Le chemin de fer de La Teste à Cazaux
(Claude Robin)
La ligne à voie normale de La Teste à Cazaux est une des plus anciennes voies ferrées d’intérêt local encore existantes, bien qu’elle ait connu des débuts difficiles et que son statut actuel n’ait plus rien à voir avec celui d’origine.
Cette ligne a, par ailleurs, fait l’objet d’articles dans différents ouvrages et notre propos sera surtout de relater son évolution. Nous abordons cependant cette étude par un rappel historique.
Les péripéties chronologiques de la ligne – Concédée tout d’abord en 1873 à M. Bonnet, chef de gare de La Teste de la Compagnie du Midi, la ligne est rétrocédée en 1874 à M. Codur, entrepreneur et homme politique parisien, possédant des installations forestières dans la région et que l’on retrouve à l’origine des Voies ferrées des Landes ; il crée la Société anonyme du chemin de fer de La Teste à l’étang de Cazaux, de navigation et d’exploitation des bois des Landes, tout un programme ! Déclarée d’utilité publique le 2 août 1874, la ligne est inaugurée le 20 juin 1876 en présence, notamment, du cardinal Donnet, archevêque de Bordeaux !
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Textes et documents – Un « prêcheur hérétique » à Cazaux en 1566
(Patrick Faure)
Le 16 avril 1566, le procureur d’office du captalat de Buch, Guiraud du Mesteyrau, accompagné du notaire Arnaud Laville, se déplace à Cazaux où réside un prédicateur protestant, Pierre Desprian, pour lui intimer l’ordre formel, émanant du captal Frédéric de Foix Candale, de quitter immédiatement ses terres sous peine de s’exposer aux pires sanctions et, en particulier à l’ablation de la langue. Le captal considère qu’il est comptable, vis-à-vis de Dieu et de sa conscience, de tous les agissements contraires à la vraie foi, sous-entendu la foi catholique, qui ont pour cadre sa seigneurie et il fait grief à Pierre Desprian de conduire des prêches qu’il assimile à une « infection » des esprits.
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Retour sur Notre-Dame des Passes
(Dominique Chevallier)
L’article intitulé L’église de Notre-Dame des Passes qui a été publié dans le dernier Bulletin (n° 160, pages 89 à 103) comporte quelques erreurs ou interrogations qui sont rectifiées ou précisées ci-dessous…
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Courrier des lecteurs – La Léda de Claude Bouscau à Roubaix
(Association des amis de Claude Bouscau)
Chers Amis, notre Association a pour but de faire connaître l’œuvre de Claude Bouscau et de la faire rayonner. Nous travaillons actuellement à l’inventaire des sculptures, des dessins, des peintures… avec références et photos pour chaque œuvre dans le but d’établir un premier catalogue raisonné…
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Revue des revues
(Olivier de Marliave)
Nous inaugurons, dans cette livraison du bulletin, une présentation de quelques articles parus dans les publications de nos partenaires et amis. Il s’agit de chroniques ayant trait à la Gascogne ou à l’Aquitaine et, naturellement, susceptibles d’intéresser nos lecteurs.
(2 pages)
Vie de la Société
(Aimé Nouailhas) (5 pages)