Bulletin n°169 d’août 2016
Au sommaire
Éditorial – Des nouvelles du parc marin… en regard de la Société historique, page 1 (Armelle Bonin-Kerdon et Madeleine Dessales)
Comme nous l’avions annoncé en assemblée générale, le conseil de gestion du Parc, où siège la Société historique au titre du patrimoine culturel, a mis en place depuis octobre 2015 des commissions et des groupes de travail, afin d’élaborer le plan de gestion qui sera approuvé en juin 2017, et décliné ensuite en plan d’actions. L’année 2016 est donc très importante, c’est celle de la définition des finalités à quinze ans proposées pour le plan d’eau du Bassin d’Arcachon et de son ouvert : les six premiers mois ont été consacrés à la structuration de leurs grandes lignes, validées en conseil de gestion le 4 juillet.
Au cas où certains se demanderaient encore ce que la SHAA « vient faire dans cette galère », ou plutôt dans cette pinasse…, nous les invitons à relire notre éditorial du bulletin n° 164 de mai 2015, précisant notre légitimité, et détaillant ce que pourrait être notre rôle pour répondre aux grandes orientations du Parc. C’est dans cette logique que, en tant que coprésidentes, nous avons travaillé cet hiver et ce printemps au sein de trois commissions : deux commissions transversales « support » – concernant les connaissances en général et la sensibilisation des publics – et la commission de fond nous correspondant le mieux, c’est-à-dire celle des activités humaines en liaison avec l’identité maritime du Bassin. Lire la suite dans le Bulletin.
Arrimec, une maison en bois du Cap Ferret – Deuxième partie – Arrimec, une villa bâtie avec le bois des Américains, page 3 (Marie-Christine Rouxel)
La base d’hydravions – Revenons à la Première Guerre mondiale. Les États-Unis entrant dans la guerre en 1917 veulent participer à la défense du golfe de Gascogne et, en accord avec la Marine française, décident d’installer au Cap Ferret une hydrobase (une des 19 stations d’aviation navale qu’ils ont prévues en Europe). Les hydravions seront chargés de protéger les convois de navires, de poursuivre les sous-marins et de faire exploser les mines sous-marines. Le camp sera bâti au lieu-dit Le Boque, à l’est de Bélisaire. Des Français débutent les travaux en novembre 1917. De nombreux baraquements en bois sont à prévoir et à La Teste-de-Buch, on n’arrive pas à livrer les matériaux de construction nécessaires par manque de moyens de transport maritime.
Lorsque le contingent américain composé de 330 hommes et 28 officiers arrive à la fin du mois de janvier 1918, ils se font livrer une grande quantité de bois de pin. Les uns disent que ce bois vient du Canada mais il est plus généralement reconnu que c’est en fait du pin scandinave de qualité très supérieure à celle du pin local. Les autres matériaux ne sont pas fournis à temps et la construction prend du retard. Lire la suite dans le Bulletin.
Jules Caron (1806-1881) premier peintre arcachonnais (II), page 17 (Christel Haffner Lance)
La décennie qui s’achève en 1859 a laissé plusieurs traces de l’œuvre peint de Jules Caron à Arcachon. Nous n’avons pas trouvé l’indication de son nom ou de son travail dans la presse locale contemporaine : le Journal d’Arcachon et du littoral du Bassin, créé par Lamarque en 1856, et le Phare d’Arcachon, par Jean Lacou en 1858. Les quelques guides touristiques d’Arcachon ne les mentionnent pas davantage. Aucun commentaire. Les œuvres, qu’elles soient seulement citées par d’autres sources ou parvenues jusqu’à nous, restent donc les meilleurs témoignages qui ponctuent son activité de peintre.
Caron peintre – Jules Caron expose au Salon de la Société des Amis des Arts de Bordeaux67 dès sa première édition en 1851 et jusqu’en 1880, à la veille de sa mort. Il fait preuve de régularité pendant près de trente ans, sans aucune interruption. Sur un total de trente-trois sujets arcachonnais relevés au Salon bordelais entre 1851 et 1859, Caron en présente treize à lui seul (soit plus du tiers) qui le placent, pour cette période, aux premiers rangs des peintres ayant œuvré sur le Bassin. Lire la suite dans le Bulletin.
La quête de l’eau potable à Arcachon (I), page 39 (Raphaël Vialard)
Au moment où se développe l’attrait pour les bains de mer, la ville d’Arcachon naît de toutes pièces au milieu du XIXe siècle. « Arcachon ressemble d’une manière étonnante à ces villes américaines qui s’installent en pleine forêt vierge et projettent leurs rues dans la solitude, sans se préoccuper des obstacles ».
Ville champignon, Arcachon ne possède aucune infrastructure ; comme dans le reste des Landes, l’eau potable, en particulier, est une denrée introuvable : « il est rare que les puits soient creusés assez profondément et avec assez de précaution pour procurer des eaux potables, et le grand nombre de marais qui avoisinent les bourgs et les hameaux y entretient des fièvres endémiques et y répand la mortalité ».
Avec quelques balbutiements, en faisant appel aux techniques de l’époque, les habitants font preuve d’ingéniosité afin de s’en pourvoir.
Détachée de La Teste-de-Buch pour être érigée en commune, le 2 mai 1857, la commune d’Arcachon, avec ses 283 maisons, chalets ou chaumières et ses 383 habitants doit satisfaire différents besoins, en particulier ceux en eau. Lire la suite dans le Bulletin.
Le conseil municipal d’Arès pendant la guerre 1914 – 1918 (I), page 61 (Jean Marie Blondy)
Même loin du Front et des combats, il n’est pas de commune qui n’ait été affectée par la durée et les conséquences du conflit. Que ce soit pour des aides à la population démunie, aux familles des combattants, à la solidarité apportée au nom de l’effort de guerre ou à l’heure du recueillement après l’annonce redoutée d’un nouveau « Mort pour la France », cette tragédie a forcément eu un retentissement chaque fois qu’un conseil municipal se réunissait.
Á Arès, qui comptait quelque 1950 habitants en 1914, il n’est que de parcourir les registres des délibérations du conseil municipal de la commune pour mesurer les incidences de la guerre, séance après séance.
Il faut rappeler qu’Arès est une commune active, forte d’abord de son ostréiculture, sans oublier la pêche, ainsi que des produits de la forêt et du gemmage, bien desservie par une gare de 1ère catégorie qui, via Facture, lui facilite la liaison avec Bordeaux et au delà. Le maire de l’époque Chéri Ducamin, un propriétaire parqueur, exerce son mandat (1900-1920) avec beaucoup de clairvoyance. C’est ainsi qu’il convainc ses conseillers de l’intérêt qu’il y a d’adhérer au souhait de Sophie Wallerstein, la propriétaire du Domaine d’Arès, de construire, après la Maison de Santé, un Aérium qui ouvre en 1913 et va durablement marquer la commune. Lire la suite dans le Bulletin.
Le curé Butet de Gujan et la trombe du 24 mars 1774 sur Audenge, page 71 (Bernard Dutein)
À la recherche de détails sur la vie de mes ancêtres marins et en relisant attentivement le tome VI des Variétés Bordelaises de l’abbé Baurein ou Essai historique et critique sur la topographie ancienne et moderne du diocèse de Bordeaux, paru en 1786, je me suis aperçu que l’auteur de la description très précise des différentes pêches qui se faisaient dans le Bassin d’Arcachon et en mer, dans ce milieu du XVIIIe siècle, était en réalité le curé Butet, ancien curé de Gujan.
L’abbé Baurein, auteur rigoureux, donne les références de ses sources mais n’hésite pas à inclure dans son ouvrage des paragraphes entiers de ses correspondants. Mais pour cette partie, il fait mieux, car il nous informe que c’est le curé Butet, ancien curé de Gujan, puis curé en place de la paroisse de Croignon, dans l’Entre-Deux-Mers, qui est l’auteur de ce mémoire.
Cet article se propose de présenter d’abord, la trombe d’Audenge, telle que le curé Butet l’a décrite, et ensuite de s’intéresser à cet ancien curé de Gujan dont les habitants d’aujourd’hui ont quasiment oublié l’existence.
La trombe d’Audenge – Guillaume Butet est un très bon observateur, comme le prouve la narration qu’il fait d’un phénomène nuageux, dont il est le témoin depuis Gujan au mois de mars 1774, à l’Académie royale des belles lettres, sciences et arts de Bordeaux. Lire la suite dans le Bulletin.
Les tempêtes de décembre 1951 sur le bassin d’Arcachon, page 87 (Jean-Marie Froidefond)
Les tempêtes de la fin du mois de décembre 1951 qui ont sévi sur la côte sud du Bassin d’Arcachon peuvent apporter quelques éclaircissements sur les risques de submersion marine. D’après la station Météo-France de Cazaux et le journal Sud Ouest des 28, 29 et 30 décembre, trois tempêtes se sont succédé à un jour d’intervalle. La première d’entre elles a surtout touché la mer d’Irlande et la partie nord du golfe de Gascogne les 25 et 26 décembre, puis le 27 décembre le golfe de Gascogne lui-même et enfin la dernière le 29 décembre, la partie sud du golfe.
Les données météorologiques – À cette époque, la station de Météo-France était celle de l’aéroport de Cazaux. Les données montrent une température de saison qui a fluctué de 6 °C à 13 °C entre le mardi 25 et le dimanche 30 décembre. Les vitesses de vent ont été mesurées à partir des oscillations enregistrées sur un diagramme cylindrique (enregistreur anémométrique type papillon). La pression a présenté un premier point bas le 25 décembre à 15 h (1 002,5 hectopascals) avec un maximum de vent dans la nuit entre 18 h et 3 h du matin (108 km/h), coïncidant avec la pleine mer à 3 h du matin. La seconde dépression, enregistrée le 27 décembre à 6 h (1 007,2 hPa), a provoqué des vents moins violents (72 km/h). Lire la suite dans le Bulletin.
Les paroissiens d’Audenge en révolte, page 93 (Pierre Labat)
Au début de l’année 1705, « Monseigneur l’Illustrissime et Révérendissime Armand Bazin de Bezons, Archevêque de Bordeaux », nomme un nouveau curé pour la paroisse d’Audenge ; plus exactement, un vicaire perpétuel, comme on disait alors.
L’affaire est banale. Bien que modeste avec ses 500 habitants, la paroisse d’Audenge possède une triple originalité. Elle est, en effet, formée de deux agglomérations : le village d’Audenge, d’une part, où se trouvent l’église et le cimetière communs, le village de Certes, d’autre part, qui n’a ni église, ni cimetière. En second lieu, chaque village a son seigneur. Celui d’Audenge est Messire Jean-Baptiste Amanieu de Ruat qui est conseiller au Parlement de Bordeaux et possède un droit très ancien sur les produits de la dîme de la paroisse. Celui de Certes est Marie Henriette Françoise de Durfort que l’on voit très peu dans son château de Certes. Enfin, Audenge est depuis longtemps un lieu de pèlerinage d’importance régionale qui attire à la chapelle Saint-Yves des foules de pèlerins. Cette chapelle Saint-Yves est une source de gros revenus, tant pour le curé que pour la fabrique d’Audenge qui se partagent les offrandes par moitié. Lire la suite dans le Bulletin.
Souvenirs – Une enfance durant la Seconde Guerre mondiale, page 99 (Jacques Colombani)
Né en 1932, j’ai donc eu huit ans en 1940. Mes parents avaient « migré » de Paris à Arcachon en 1939, sur les conseils de médecins pour essayer de soigner un asthme qui m’accablait constamment. Le climat d’Arcachon était réputé depuis longtemps pour aider au traitement des maladies pulmonaires. Et notamment dans la Ville d’Hiver où se trouvait une annexe du lycée Michel-Montaigne de Bordeaux, hébergée dans la Villa Graigcrostan, créée à titre provisoire pour la durée de la guerre afin d’accueillir les enfants des réfugiés et aussi les enfants d’Arcachon. J’ai donc fait toutes mes études secondaires dans cette belle villa.
Les difficultés quotidiennes… – Ma mère, institutrice, fut d’abord chargée de cours commerciaux qui se donnaient dans une villa au rond-point Deganne (aujourd’hui place de Verdun). C’est de là que datent mes premiers souvenirs de cette époque : l’arrivée des soldats rescapés du désastre de 1940, en désordre, souvent blessés, toujours épuisés. Ma mère s’efforçait de leur offrir boisson et nourriture dans la limite de nos moyens. Il y avait aussi des civils fuyant l’avance des troupes allemandes, comme mes grands-parents paternels venus de Clamart. Lire la suite dans le Bulletin.
Rubriques :
Revue des revues, page 104
Courrier des lecteurs – Note sur Jules Caron, peintre arcachonnais, page 106
Anniversaires
– Il y a cent ans, Claude Debussy au Moulleau, page 107
– Il y a 50 ans, un projet de camp naturiste au Cap-Ferret, page 108
Vie de la Société, page 108
Agenda, page 110
À lire dans les prochains numéros, page 112