Robert FLEURY

Nous laisserons à d’autres le soin de retracer sa carrière professionnelle et son engagement politique au service de la ville d’Arcachon et du département de la Gironde.

Adhérent de longue date de notre société, M. Fleury a toujours été à nos côtés, dans les bons comme dans les mauvais moments qui émaillent la vie de toute association un tant soit peu active.

Sans souci d’exhaustivité, rappelons quelques faits. Le docteur Robert Fleury a participé ainsi à l’aventure éditoriale qui a abouti, en 1995, au bel ouvrage Une histoire du Bassin. Arcachon entre landes et Océan. Depuis l’an 2000, il n’a pas ménagé ses efforts d’auteur pour le bulletin, puis de conférencier lorsqu’il s’est agi de célébrer le 150è anniversaire de la création d’Arcachon. Il a été, jusqu’à ce que sa santé le trahisse, une des chevilles ouvrières du dépouillement du legs Frondaie ; la présente revue s’ouvre sur sa dernière communication pour laquelle il avait donné le bon à tirer à la mi-mars.

Lorsque la SHAA et deux de ses auteurs se sont trouvés traînés devant les tribunaux, Robert Fleury fut de ceux qui, sans la moindre hésitation, nous aidèrent à faire face : son témoignage permit de faire un sort aux certificats de complaisance et ses conseils réorientèrent les recherches pour conforter notre défense. Pour que nul n’ignore quel camp il avait choisi, alors qu’il avait la lourde charge de diriger la vénérable Société scientifique, il accepta d’être notre vice-président ; à ce titre, avec Anne Guillot de Suduiraut, il réussit à mettre un terme à nos démêlés judiciaires.

La Société historique ne pouvait rester insensible à cet engagement sans faille. Lorsqu’en juin 2005, Robert Fleury, opposé au déménagement du Musée-aquarium, sollicita le soutien de la SHAA, le conseil d’administration unanime adopta la motion qu’il nous présenta et l’adressa aux présidents du conseil régional d’Aquitaine et de l’université de Bordeaux I, en leur rappelant les engagements précédemment pris.

Personnellement, c’est au tout début des années quatre-vingt, au retour d’un « exil » parisien, que j’avais refait connaissance avec le docteur Robert Fleury, d’abord par le biais de la SHAA, ensuite et surtout à l’occasion d’expositions conçues pour le musée des Douanes de Bordeaux. Je garderai une éternelle gratitude au biographe de Pierre Louÿs et de Marie de Régnier dont le concours m’a ouvert les portes de la Bibliothèque de l’Arsenal, de l’Académie Française et celles du Musée d’Orsay.

Et comment pourrais-je oublier tous ces lundis après-midi, quatre années durant, où nous mettions de côté, de temps en temps, Pierre Frondaie et ses femmes, les villas de la Ville d’Hiver ou les bâtiments publics arcachonnais, pour évoquer personnages et événements des années 30, 40, 50…, ces années dont il ne faut guère parler mais sur lesquelles Robert Fleury avait beaucoup à raconter !

Sauverons-nous le Musée-aquarium ? Peut-être. Frondaie nous livrera-t-il tous ses secrets ? Pourquoi pas. Les années taboues trouveront-elles quelques défricheurs ? On peut le supposer…

Docteur, Monsieur le Maire, Monsieur le Président – puisque nous ne savions quel titre avait votre préférence -, votre souvenir n’est pas près de s’effacer au sein de la SHAA, tant nous avons de chantiers que vous avez ouverts pour nous !

Michel BOYÉ

Extrait du Bulletin de la Société historique et archéologique d’Arcachon et du Pays de Buch n) 144

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