Arcachon se montre
Revue locale, vocale et instrumentale
25 août 1907
Aux Présidentes d’Honneur de l’Assistance Maternelle d’Arcachon.
« C’est un enfant, un tout jeune homme,
Qui vous parle au nom des bambins ;
Pour s’exprimer il prend, en somme,
L’âme de vos purs chérubins.
S’il a commis quelque bévue,
C’est, comme eux, sans méchanceté,
Car s’il a fait cette revue
C’était surtout… par charité.
Vous n’y verrez nulle malice,
Nul sel, nulle grossièreté;
C’est un hochet que, par caprice,
Devant vous il veut agiter.
Sa muse en déchirant le voile
Qu’elle n’avait jamais quitté,
Ne voit pas de meilleure étoile
Que celle de votre bonté.
Ayez pitié du tout jeune homme
Qui vous parle au nom des bambins ;
Il est encor maladroit comme
Le plus pur de vos chérubins.
René BOURDIER.
Arcachon, 25 août 1907.
PREMIER ACTE
Les Trains de plaisir.
Air : La Marche de nuit.
Quatre heures du matin, l’heure du départ sonne ;
Debout, les voyageurs qui veul’nt quitter Bordeaux.
Tout l’mond’ répond présent ; y n’ veut rester personne ;
Mais, bon Dieu, qu’il fait chaud pour traîner les marmots.
Il fait à peine jour; mais tout l’ mond’ se défile ;
Chacun pour Arcachon veut aujourd’hui partir ;
L’ dimanche on est content de déserter la ville
Et pour ses trente sous de prendr’ le train d’plaisir.
C’est ce tantôt
Jour de repos;
Au lieu d’travailler on s’ promène ;
Levons en l’air nos gais chapeaux
Et chantons trêve à notre peine ;
C’est ce tantôt
Jour de repos,
Mais d’main matin on nous f’ra r’faire
Le travail comme à l’ordinaire
Et rengainer nos gais chapeaux.
Chœur des Trains de plaisir.
Air : T’en souviens-tu ?
Après avoir pendant tout’ la semaine
Peiné, trimé comme de vieux chevaux,
L’ dimanche vient ; il faut qu’on se promène,
Et qu’ pour un jour l’ Bordelais vienne aux eaux.
Il part d’ grand matin pour s’ trouver à la gare
Une heure avant le départ de son train,
Car au moment la foule fait bagarre,
On s’y débat comme dans un pétrin.(bis)
Sur le filet, il range ses bagages
Et dans un coin s’installe pour dormir;
Car il connaît par cœur les paysages :
Rien que des pins, du sable et… l’avenir.
Le sifflet crie ; une gross’ dam’ toute rouge
Se précipite, a l’air d’être aux cent coups ;
Tout est complet; comm’ personne ne bouge,
Le Bordelais la prend sur ses genoux. (bis)
La dame est lourde; au premier kilomètre,
Le Bordelais se sent tout en sueur,
Et, sur ses pieds, profitant d’la fenêtre,
Bébé essaie de soulager son cœur.
Il a près d’lui un’ jeun’ fille qui louche,
Lui tap’ la tête avec un éventail ;
Plus loin un m’sieur qui se remplit la bouche
De beurre rance et d’saucisson à l’ail. (bis)
Les courants d’air volent comme la peste
Et lui logent des postillons dans l’œil ;
Mais malgré tout 1’ compartiment empeste ;
Il y fait chaud comme dans un cercueil.
Ça ne fait rien ; rien ne le décourage,
Car Arcachon est l’ but de son désir :
Dimanch’ prochain il ref’ra le voyage,
Et qui plus est par le train de plaisir. (bis)
Arcachon
Air : Paris qui chante.
Je suis Arcachon l’élégante,
La ville que tu choisiras,
Quand tu sauras que je présente
Bien des attraits, peu d’embarras.
Je suis la plus simple des plages ;
J’ai pour tout bien mon horizon
Et je change de paysages
Au moins une fois par saison.
Refrain :
Voulez-vous vous jeter
Dans l’onde captivante,
Ou de mes pins goûter
La sève bienfaisante ?
Venez tous visiter
Cette hôtesse charmante ;
Oui, venez habiter
Arcachon l’élégante.
DEUXIÈME COUPLET
De mes mains jeunes et volages
Le sable d’or s’écoule à flots.
J’ai pour bijoux les coquillages
Et pour pages les matelots.
À mes pieds dort une eau troublante
Et dans mes cheveux tout dorés
Un dieu qui m’aime et que je chante
Mit pour diadème une forêt.
(Au refrain)
La Ville d’hiver.
Dès que l’hiver souffle un peu fort,
Moi, frileuse comme une chatte,
Je me blottis sans un effort
Contre mes dunes à la hâte,
Ou bien je me chauffe au soleil,
Qui donne des tons d’émeraude
À ma forêt toujours bien chaude,
J’ai l’air d’un lézard en sommeil.
Au printemps, je pars en maraude ;
Le front couronné de genêts,
Dans un sourire je renais…
La Ville d’été et la Ville d’hiver.
Air : Tous les deux.
La Ville d’été
Je suis jeune comme le jour;
Le soleil court sur mon visage ;
J’ai pour domaine le rivage
Et le bassin bleu pour amour.
La Ville d’hiver
C’est moi la reine des hivers ;
Je suis plutôt d’humeur rêveuse ;
J’offre dans ma forêt ombreuse
L’abri de mes pins toujours verts.
ENSEMBLE
Nous avons pour père et pour seul dieu l’espoir,
Princesses d’Arcachon, les deux sœurs jumelles,
Fières toutes deux de nous sentir belles,
Vous nous voyez prêt’s à vous recevoir.
Le Boulevard.
Air : C’est le radium.
Belle dame, freluquet,
Qui portez grande toilette,
Pour vous faire reluquer
Je vous donne la recette :
C’est de faire le boul’vard
Sur le tard ;
Car, lorsque tombe la nuit,
Tout le monde s’y produit;
Dans Arcachon cet été
Qui n’a pas été ?
Refrain :
Sur l’boul’vard
L’ boul’vard de la plage,
Sur l’ boul’vard
Où l’on s’ dévisage,
Chez Royère ou Foulon,
Ou chez Répetteau, 1’ café d’Arcachon ?
Place Thiers.
Air : L’Étudiante.
J’ai vu bien des fois la marée
M’enlacer de ses flots aimés ;
Je possède comme une fée
Le don de ne vieillir jamais.
J’aime le monde et la musique ;
J’ai protégé bien des amours;
Je ressemble à la République : ,
J’ai les bras grands ouverts toujours.
Toujours souriante,
C’est moi la plac’ Thiers,
Qui suis séduisante
Auprès des plus fiers ;
Je ris et je chante
À l’écho des mers ;
Tout 1’ mond’ me fréquente :
Je suis la plac’ Thiers.
Le Kiosque à musique de la place Thiers.
Air : La Petite Tonkinoise.
La cigale
M’nicipale
Se gelait souvent les doigts,
En jouant flûte et hautbois
Sous le kiosque d’autrefois ;
Pour lui plaire,
M’sieur le maire
Dit à l’architect’ chéri :
« Faut faire un meilleur abri
À notre charivari. »
Refrain :
Sous le kiosq’ de la plac’ Thierrrres
On f ra 1’ p”p” (bis), 1’ pied d’grue, ma chère :
Ce sera le rendez-vous
Des gens qu’aiment les dessous ;
J’ veux que chacun y finisse
Son p’tit c”c” (bis), son p’tit caprice,
Et qu’on se sente en partant
Guilleret, le cœur content.
DEUXIÈME COUPLET
D’ notre terre H’spitaliére
On s’plaignait souvent jadis;
C’était pas le paradis
Pour ceux qui… Tous les jeudis
Les nobl’s âmes,
Les bell’s dames,
Passeront de doux moments
Au son des clairs instruments
À queue, à corde ou à vent…
(Au refrain.)
TROISIÈME COUPLET
La musique
Sympathique
Vous appelle autour de moi ;
Venez sans craindre l’émoi,
Si ça vous prend d’rester coi :
J’ suis pas timide ;
J’ suis solide,
Et je m’expose à tout vent ;
Cont’ tout’ attaq’ je m’ défends,
Par derrière et par devant…
(Au refrain.)
La Muse du Grand-Hôtel.
Air : Les Pêcheurs de lune.
Le soleil qui rougit ardent chaque fenêtre
Semble le feu fatal qui revient m’embraser ;
Mes grands murs amaigris et muets m’ont l’air d’être
Quatre géants sans cœur qui veulent m’écraser.
Triste, je me souviens encore
Du temps où sous de grands rideaux
Je me jouais des feux trop brillants de l’aurore
Et de leurs reflets sur les eaux.
J’écoute les chansons lointaines
Des rêveurs et des matelots ;
Je surprends l’écho de mes peines
Dans la sourde plainte des flots.
Le soir, lorsque tout dort, que la nuit, le silence
Ont éloigné de moi les indiscrets, je pars
Pour chercher le baiser blanc du vent qui balance
Les feuilles du jardin et mes cheveux épars.
Mes arbres, seuls amis qui sont restés fidèles,
Me caressent longtemps dans les ombres du soir ;
Parfois la lune aussi sème des étincelles
Sur le bassin moiré, comme des points d’espoir.
J’écoute dans la nuit :
Est-ce le ciel qui chante ?
Est-ce une amante
Tremblante
Qui fuit ?
Mais non! Je vois le vol du plaisir, de la fête
Qui s’échappe de moi, car ma robe est en feu.
J’ai des bourdonnements terribles plein la tête :
Tout mon royaume brûle… et je le vois… adieu.
Oui, c’est votre dernier écho… faut-il qu’il meure
Et qu’il soit étouffé par ce soufle puissant ?
Parlez… chantez… j’écoute… Ah! vous criez… je pleure.
Mon deuil est éternel, inutile, innocent.
Je souffre trop… La peine
Scelle mes yeux fermés ;
J’ai la lumière en haine :
Je ne la reverrai… jamais…
Le Casino de la Plage
Air : Washington-Post.
Je suis l’ casino, sino, d’la plage
Et je viens pour vous
Fair’ les yeux doux.
J’ viens vous chercher,
Vous dénicher.
J’ai ma troupe,
Des tournées d’passage,
L’électricité,
L’ bassin à côté,
Du chic rnond’ l’été,
Oui, tout l’été.
DEUXIÈME ACTE
Les Journaux.
« Arcachon-Journal »
C’est nous qui sommes les journaux ;
Nous allons, tels des chemineaux,
Courir les rues ;
Nous découvrons tous les dessous
Pour tâcher d’arracher leurs sous
Aux mains cossues.
« La Vigie »
Nous avons le verbe assez haut
Et fustigeons chaque défaut
Avec nos verges ;
Nous allons au gré des hasards,
Plus médisants et plus bavards
Que des concierges.
« L’Avenir d’Arcachon »
Nous ne nous donnons â personne,
Sûrs de passer, quand l’heure sonne,
Dans d’autres mains;
Notre conviction est légère,
De peur d’affirmer le contraire
Le lendemain.
Le Bassin.
Air : Les Bains de mer
J’ suis le bassin, l’ frèr’ de la plage;
J’ai l’ minois blond et les yeux bleus ;
Je collectionn’ les coquillages
Et je fais la risette aux yeux.
Quelquefois je m’ mets en colère,
Comme mon père l’Océan;
Je prends une voix de tonnerre
Et je grossis tel un géant.
Refrain :
Je suis séduisant
Et plaisant (bis) ;
J’ai des p’tits coins pour la pêche,
Des bateaux, une onde fraîche ;
Je suis séduisant
Et plaisant (bis);
Et qu’ Ton soit p’tit, qu’ l’on soit grand’,
Je suis séduisant
Et plaisant.
Le Vieux Ponton de la rue de la Mairie.
Air : Le Vieux mendiant.
Je suis un vieux ponton perclus
Qu’avait édifié quelque maire,
Un grand ponton qui brillait plus
Que tous les pontons de la terre.
Refrain :
À ce ponton qu’avez-vous fait,
Qu’avez-vous fait, vagues amères ?
Détruit, emporté… c’est parfait,
Et chantons : « Vive Montagnères ! »
J’avais des bancs, faits pour s’asseoir,
Enlacés dans ma balustrade,
Et je servais souvent le soir
De repos ou de promenade.
(Au refrain.)
Oui, plaignons-nous, mais espérons ;
La mer ne peut pas tout détruire,
Je crois qu’on a voté les fonds
Exigés pour me reconstruire.
Refrain :
Alors le vieux ponton refait
Rira de vous, vagues amères ;
Tout neuf, reconstruit… c’est parfait,
Et chantons : « Vive Montagnères ! »
Le Ballon.
Air : Le Jeune homme et le Trottin.
Par ce temps de ballon et d’automobile,
Com’ Marsile,
Je me mets
À débaucher au fond des eaux les coquilles
Très gentilles,
Qui jamais
Avant n’osèrent quitter 1’ parc d’leur famille;
J’ les entortille ;
Je m’en vais ;
J’ les enlève fanfaron,
Et quand les autres nous verront,
Les coquillages en chœur chanteront :
Refrain :
« C’était une petite huître ;
C’était un petit ballon ;
Il lui fit son p’tit chapitre
Et lui dit : Mon p’tit mignon,
Si tu veux que je t’en tire,
Je t’enlève d’Arcachon;
Car c’est ainsi que s’en vont
La p’tite huître
Et le ballon. »
Le Pétroleur.
Air : Elle se taisait.
Je suis le canot à pétrole ;
Je vais plus vite que le vent ;
Je fais autant de bruit qu’un drôle ;
J’ai des pannes, mais pas souvent.
Je répands une odeur exquise;
Je m’agite Comme un brûlé;
Je fends l’air et je fends la brise
Sans être jamais troublé.
Rien n’est plus doux, ne va plus vite
Que l’ pétroleur ;
Il vous emporte, il vous agite,
Le pétroleur ;
Il dépasse tout d’un air crâne,
Le pétroleur ;
Quelquefois, il vous laisse en panne,
Le pétroleur.
La Côte d’Argent.
Je suis la Côte d’Argent :
Je naquis près de vous sous un ciel d’espérance ;
Votre sourire fut pour moi le doux appel
Qui me fit me lever sur la Côte de France
Où je semblais dormir d’un sommeil éternel.
Mes dunes aussitôt se sont mises en fête ;
Du sable elles ont fait un manteau rutilant.
Les vagues de la mer ont placé sur ma tête
Dans leur écume en fleur des paillettes d’argent.
Je me suis fait des pins, de leur tendre murmure,
Des orgues dont les musiciens semblent cachés.
Dans le fond de mon grand palais de la nature
Le soleil a tendu la pourpre des couchers.
Biarritz, Saint-Jean-de-Luz, Saint-Sébastien, mes filles,
Ont entonné le chant triomphal en mon nom ;
Et l’Océan farouche a roulé ses coquilles
À mes pieds, et m’a fait entendre son canon.
Bonne fée, Arcachon, je vous salue, ô Reine !
Le soleil a paré votre minois changeant ;
J’aime à vous saluer comme la souveraine,
Souriante à jamais de la « Côte d’Argent ».
La Grande Semaine.
Je suis la Grande Semaine,
La fière semaine des sports ;
Les coureurs m’ont prise pour reine,
Car j’ai battu tous les records.
J’aime le vent et, sur la brise,
Comme un oiseau je veux voler :
Elle gonfle, quand je l’ai prise,
Ma voile, ainsi qu’un blanc filet.
Je m’entoure, comme une dame,
D’une troupe de matelots ;
J’adore sentir sous ma rame
Gronder et s’agiter les flots.
Je suis moderne, et je suis folle
De la vitesse, du vertige, de l’éclair ;
Je fais courir mon canot à pétrole
Plus vite que l’onde et que l’air.
Je viens jouer dans votre arène,
Madame, pour cette saison :
C’est à votre appel de sirène
Que vient la Grande Semaine
D’Arcachon.
Le Syndicat d’Initiative.
Il ne suffit pas de nos jours
D’avoir-les charmes pour cortège,
D’être blanche comme la neige,
Ou rose comme les amours ;
Il ne suffit pas, noble dame,
De regarder vers l’avenir ;
Non, ce qu’il faut pour réussir :
C’est un petit rien de réclame.
Les médecins ont inventé
De notre temps plus d’une drogue ;
Chacune à son tour est en vogue,
Mais ne fait rien à la santé ;
Ne croyez pas qu’on les réclame
Parce qu’elles peuvent guérir ;
Non, ce qu’il faut pour réussir :
C’est un petit rien de réclame.
Qu’il s’agisse de sport, de jeu,
De théâtre ou d’automobile,
A la campagne comme en ville,
Avoir de la valeur, c’est peu ;
Être bien fait de corps ou d’âme,
Cela pourra-t-il vous servir ?
Non, ce qu’il faut pour réussir :
C’est un petit rien de réclame.
On en fait pour tout : l’eau de mer,
L’eau douce, et pour l’eau purgative ;
Le Syndicat d’initiative
Vous en fait sans en avoir l’air ;
Grâce à lui vous avez, Madame,
Ce qu’il vous offre avec plaisir,
Le vrai moyen de réussir,
Le tout petit rien de réclame.
Le Boulevard automobile
Air : Quand on aime.
Si vous êt’s amateur d’l’auto,
Vous réclamerez tôt,
D’ Biarritz à Arcachon,
L’ boul’vard larg’ et long,
Ce s’ra l’élégant rendez-vous
Des chauffeurs les plus fous,
Des chauffeus’s aux yeux doux,
Qui chauff’ront tous…
Je n’ puis pas souffrir les chevaux;
J’ trait’ les piétons d’chameaux ;
J’ leur frai subir des maux
Cruels plus d’mille ;
Pour moi la vitesse est un art ;
J’ veux qu’on coure à tout hasard ;
Du bruit, du feu; je suis l’ boulevard
Automobile.
Refrain :
Ah ! quand on aime,
Quand on aime
Avoir le vertige de l’air,
Le traverser comme un éclair
Sous l’orage ou par un ciel clair,
On veut avoir sans r’tard
Son p’tit boul’vard ;
Pour qu’ l’auto file, sans retard,
On veut avoir son p’tit boul’vard
Automobile.
TROISIÈME ACTE
Chœur des Électeurs.
Air : Balsamine.
Nous somm’s les électeurs,
De joyeux viveurs
Et de gais compères;
Nous venons d’voter
Pour monsieur le maire ;
Partons pour le Moulleau :
Ça s’ra rigolo
De l’ fêter tantôt,
Car ici tous le veul’nt
Et d’ailleurs il est seul.
Vive Veyrier !
Vive notre conseiller!
C’est plus qu’un père :
C’est notre maire.
Nous le chantons
Le cœur plein d’espérance,
Vive la France!
Et vive Arcachon !
Arcachon
Air : Sous l‘en-tout-cas.
J’ vous ai montré l’ boul’vard, les rues,
Les places et les monuments ;
Nous allons loin de la cohue
Nous reposer un p’tit moment.
Nous aurons dans cette mairie
Des visites assurément;
Asseyez-vous, je vous en prie ;
Nous allons causer un moment.
J’ suis Arcachon,
Lieu folichon,
Où jeun’, barbon,
Viendront, viendront
À tout’ saison.
La taille fine,
La min’ mutine,
Lieu folichon
À tout’ saison,
J’ suis Arcachon.
Les Kiosques à journaux.
Air : L’Ile ou l’on aime.
Autrefois à toute saison
Les pauvres journaux d’Arcachon
Marchaient sous 1’ vent, marchaient sous l’eau
Et couraient com’ des camelots ;
Mais aujourd’hui tout est changé :
Ce seront des garçons rangés ;
Ils vont avoir leur domicile
Et n’ couch’ront plus dans les rues d’la ville
Grâce aux soins de Monsieur Veyrier,
Monsieur Veyrier,
Nous leur serons hospitaliers,
Hospitaliers.
Nous som’s les frèr’s jumeaux,
Les kiosques à journaux;
J’habit’ boul’vard d’Haussez ; il habit’ la plac’ Thiers.
Nous ne sommes pas vieux, nous sommes nés d’hier,
Mais nous abriterons
Les journaux d’Arcachon.
Les Colonnes de la Mairie.
Première colonne.
Nous sommes les quatre colonnes,
Les quatre piliers d’Arcachon ;
Car nous abritons les personnes
Les plus notoires du canton.
Deuxième colonne.
Nous trouvez-vous l’air ridicule
Comme quelques-uns l’ont chanté ?
Nous valons bien celles d’Hercule,
Et mieux, sauf leur antiquité.
Troisième colonne.
Car nous avons rude besogne
Et ce n’est déjà pas si mal
D’avoir résisté sans vergogne
Aux assauts d’Arcachon-Journal ;
Quatrième colonne.
Et d’avoir pu la mine fière
Écouter d’un air martial,
Sans en tomber sur le derrière,
Notre Conseil municipal.
La Boîte à Joujoux.
(Parodie de l’Aiglon, acte II, scène VI.)
Mes joujoux sont exquis ; les dessins sont fidèles :
Dunes de sable, un petit phare, des dentelles
Pour figurer les trous divers qu’y font les flots ;
Le sémaphore, et quelques jolis matelots ;
Leurs cols sont blancs et bleus, mais leur figure est rouge,
Ils sont bien alignés, voyez, pas un ne bouge…
Ces deux pointes : du sud, pointe de l’Aiguillon ;
Le cap Ferret ici ; puis tout un bataillon :
Ce sont les résiniers, les parqueurs, les parqueuses,
Avec leurs pantalons rouges et leurs vareuses,
Et là, braqué sur l’horizon, au bord de l’eau,
Rouillé comme un vieillard, le canon de Moulleau.
Sortons-les tous ; la table en est toute couverte ;
Voici les pins géants à la couronne verte ;
Voilà les monuments, hôtels, villas, chalets ;
Sortons tout à la fois, sortons-les, sortons-les.
Oh ! regardez, Monsieur, dans la boîte enfermée,
Regardez, on a mis pour moi toute une armée ;
Ce sont les conseillers ; tiens, je les reconnais,
Les Millien, les Canton, les Taffard, les Bourdier ;
Voici les adjoints, les Fargeaudoux, les Fages;
Enfin voici le roi de toutes ces images,
Le maire d’Arcachon, et l’hôte du Moulleau,
Le roi de notre terre et l’élu de notre eau.
Les voici tous, mes beaux joujoux, mes chers bonshommes,
Qui prennent à mes yeux des gestes de fantômes.
Pareil à l’électeur ivre qui se ferait
Des promesses du candidat une forêt,
Avec tous les pantins d’une boîte à poupée
J’ fais mon conseil municipal, une épopée.
Mais c’est vrai, mais déjà je ne vois plus du tout
La rondelle de bois qui les maintient debout.
Ce conseil, on dirait, Monsieur, qu’il se remue,
Qu’il va parler, qu’il se dispute, qu’on le hue ;
Écoutez-les chanter leurs airs au populo.
Tiens, ne dirait-on pas que tout tombe dans l’eau ?
On veut un boulevard qui longerait la plage,
Un casino au bout d’la j’tée… Oh ! doux mirage ;
Passez-moi deux ou trois conseillers empressés ;
Il m’en faut tout un rang, un long rang c’est assez…
Maintenant un seul coup de doigt de main légère
Suffit pour les…
LE COMPÈRE
Pour les ?…
LA COMMÈRE
Pour les flanquer par terre.
Le Malade.
Air : Le Vieux Voyou.
Je m’ vois fichu, j’ suis poitrinaire;
J’ n’ai plus de graisse sur les os;
Je m’essouffl’ tel un prêtre en chaire ;
J’ai les jamb’s comme des roseaux.
C’est Arcachon ma seul’ ressource,
Le dernier écu de ma bourse ;
Mon p’tit coin à moi, c’est 1’ crachoir ;
Mes liqueurs, ce sont les remèdes ;
J’ai la forêt pour promenoir
Et cent œufs frais par jour pour aides.
Les Médecins.
Air : Marche des Cambrioleurs.
Tous les médecins
Sont des assassins
Et de pâles morticoles.
Ces individus
Sont les résidus
Démodés des écoles.
Le roi pour l’instant
C’est le charlatan
Avec son air de Satan,
Qui fait sauter le pas
Aux homm’s délicats,
Et qui vivement
Saigne son client
Et lui chaparde son argent.
Nous n’ som’s pas des savants ;
Vraiment c’est trop bête, bête ;
Nous som’s des charlatans,
Ça c’est bien plus chouette, chouette ;
C’est nous qui ficelons
Et qui expédions
L’ mond’ chez Pluton
Sans plus d’façon,
Car pour être de son temps
Et n’avoir plus d’embêt’ments
Il faut tout carrément
Se dire charlatan.
Les Désinfecteurs.
Air : Marche des Cambrioleurs.
Nous n’ som’s pas des voleurs,
Vraiment c’est trop bête, bête;
Nous som’s désinfecteurs,
Ça c’est bien plus chouette, chouette ;
C’est nous qui visitons
Et qui désinfectons
Tout’s les maisons
Dans Arcachon ;
Car pour bien désinfecter,
Il nous faut tout emporter.
Les objets de valeur
Sont aux désinfecteurs.
Le Résinier.
J’aime passionnément ma vieille forêt, pleine de ses pins géants qui ont l’air de vouloir défoncer le ciel avec leurs têtes noires ; ils sont très vieux, très vieux, ces pins ; mon père, mon grand-père ont vécu et sont morts près d’eux; il me semble que si leurs corps dorment sous terre, leurs âmes se sont réfugiées sous les écorces sombres. Quand j’appuie ma tête contre eux, le murmure qui descend de leur faîte m’a l’air d’un battement de cœur ; il me fait presque mal. Quand le printemps vient, c’est une orgie de couleurs; je m’en grise. Les genêts étalent leur champ d’or, mon or à moi, celui-là; les bruyères tachent la mousse de points mauves; je hume tout cela avec énergie, et je voudrais être grand et fort comme mes pins pour jouir pleinement de la griserie de la forêt.
La Forêt
Air : Chanson des Heures.
Pour les amoureux
Je suis caressante;
Mes oiseaux sont gais, mes genêts soyeux
Sèment dans les airs leur senteur troublante ;
Je suis caressante
Pour les amoureux.
Pour les malheureux
Je suis accueillante;
Je puis leur offrir mes tapis mousseux
Et leur murmurer une chanson lente;
Je suis accueillante
Pour les malheureux.
Pour les doux rêveurs
Je suis le mystère,
Le silence aimé, rempli de saveurs,
Un coin de l’Éden oublié sur terre ;
Je suis le mystère
Pour les doux rêveurs.
Le Poète.
L’autre jour j’assistais à un lever de soleil dans ma forêt; on eût dit une fête antique. Les pins, avec leurs corps entaillés et saignants, semblaient des martyrs aux chairs à vif ; le soleil plongeait ses rayons dans leurs blessures, tel Néron ses regards sur les corps pantelants de ses victimes. A leurs pieds, les bruyères folles et les chênes naissants agités en mesure par une brise délicate étaient plus gracieux que les vierges et les éphèbes de la vieille Rome dans leurs danses orientales. De quelques nids, quelques chants s’élevaient doux et caressants comme si des musiciens cachés dans des loges lointaines, avaient voulu apporter sur cette fête cruelle le baume du sentiment et bercer la cruauté du tyran et l’agonie des victimes.
Ma forêt est sublime.
Le Convalescent.
Air : Les Jambes en caoutchouc.
Y’ a des gens qui vont sur 1’ bassin,
Y’ en a d’autr’s qui vont dans les dunes,
Y suiv’nt les lois d’leur médecin
Et se soign’nt longtemps pour des prunes.
Moi j’ m’en f… j’ m’en f… j’ m’en f…
J’ai des couleurs et de la graisse;
Moi j’ m’en f…; j’ m’en f…; j’ men f… ;
J’ai des poumons en caoutchouc.
L’Huître d’Arcachon.
Air : Tous en chœur.
Par un’ soirée de l’hiver dernier
Je lus en sortant de travailler
Qu’on accus’ l’huîtr’ d’Arcachon
D’être un poison.
Je me dis : Ça c’est vraiment trop fort;
Je suis un mollusque si j’ai tort;
Foi d’huîtr’, je saurai bientôt
C qu’en pense Thau…
Thau m’ dit : « On m’accus5 égal’ment,
C’est vraiment
Emmerrrant.
Tu d’vrais d’mander à Marennes
La cause de notre peine. »
Marenn’s me répondit : « Moi,
Je n’crois vraiment pas, ma foi,
Qu’ ce soit toi.
Ta p’tit’ sœur
Qui donne mal au cœur,
C’est Thau, Thau
Qui l’avoûra bientôt, Thau.
Ta Marennes
En a bien de la peine;
T’as raison,
P’tite huître d’Arcachon. »
Le Voleur de mimosa.
Air : La Branche de lilas.
C’est égal, c’est de la déveine
De s’ fair’ pincer la premièr’ fois.
Te souviens-tu pourtant, ma reine,
De nos fredaines d’autrefois ?
Y a tant de voleurs qui sont des rosses,
Des voleurs qui volent pour rien,
Q’ c’est malheureux d’chiper d’pauv’ gosses
Qui vol’nt parce qu’ils s’aiment bien.
Ah ! ah! ah ! Blanche !
Qui m’aurait dit ça,
Quand j’ t’offrai ma branche
Jaun’ de mimosa ?
Ah ! ah ! ah ! Blanche !
On ne m’ tuera pas.
À cause d’une branche,
Un’ branch’ de mimosa.
Nous ne songions pas à mal faire
En coupant une pauvre fleur ;
Je l’avais cueillie pour te plaire;
Tu l’acceptais pour mon bonheur :
L’amour était le seul coupable ;
C’est lui qu’on aurait dû pincer.
J’ crois que l’agent désagréable
Était jaloux de son baiser.
Ah ! ah ! ah ! Blanche !
L’agent ne peut pas
T’offrir une branche,
Jaun’ de mimosa.
Ah ! ah ! ah ! Blanche !
Un baiser paiera
Ma petite branche,
Ma branch’ de mimosa.
Mais ne crains rien, car tout de même
Tu reste mon petit trésor;
En prison comme ailleurs je t’aime,
Sans têt’ je t’aimerais encore;
Si ce sale agent s’imagine
Couper court à nos doux baisers,
Il s’ four’ le doigt dans l’œil, cousine,
Nos cœurs n’ s’ront jamais apaisés.
Aï, aï, aï, Blanche!
Quand on m’y r’pincera
À t’offrir un’ branche
Jaun’ de mimosa :
Il fera chaud, Blanche,
Quand on m’y r’pincera
À t’offrir un’ branche,
Une branch’ de mimosa.
Le Voyageur de Lamothe.
Air : Scie du Midi.
J’ suis un voyageur pour affaires
Qu’ai pris le train parc’ qu’ j’étais pressé ;
Mais à me voir on ne l’dirait guère;
Il doit y avoir quéq’ chos’ d’cassé.
Refrain
J’ suis d’puis une heure en gar’ d’Lamothe ;
J’attends le train pour Arcachon;
J’crois qu’on m’a tiré-z-une carotte
En m’ promettant la communication.
Le train doit avoir du retarre ;
J’ai lu, relu tous les journaux ;
J’ai suivi la fill’ du chef de gare
En train d’courir sur un vieux piano.
(Au refrain.)
J’ai vu passer le Sud-Expresse
Qu’on n’avait pas fait express’ pour moi;
J’ai vu le chef, chef et cheffesse,
Les employés et je ne sais quoi.
(Au refrain.)
J’ai pu constater que la Leyre
Est un’ rivière avec de l’eau ;
Et mêm’ ne sachant plus que faire
J’ai visité les water… polo.
(Au refrain.)
Je me croyais au téléphone;
L’attent’ déjà me rendait las;
J’ pouvais bien dir’ comme Cambronne :
M…, la gar’ demeure et ne se rend pas.
(Au refrain.)
J’avais tout vu, tout fait en somme,
J’ dormis, c’était 1’ meilleur parti ;
Mais quand j’ me réveillai d’mon somme,
C’était trop tard, 1’ train était parti.
(Au refrain)
L’Électricité.
Air : Pas sur la bouche.
J’ voulais porter tout mon bagage,
Mes point’s, mes fils et mon contact,
Pour m’établir boul’vard d’la Plage,
Quand c m’sieur, sans l’ moindre tact,
En explosant se précipite ;
Et m’ dit l’ tuyau sur le côté
« D’vant vous l’ gaz part et risqu’ une fuite,
Belle électricité. »
J’ lui dis non,
Vieux barbon,
Fich’ P camp, t’es plus de saison.
Refrain :
J’ veux pas qu’ tu m’embrasses sur la bouche,
Puisqu’ tu m’empêches d’installer
Mon p’tit trolley ;
Je n’ suis pas farouche,
Mais j’ veux pas qu’on me touche,
Tant qu’on refus’ de m’enrôler.
J’ veux pas qu’ tu m’embrasses sur la bouche,
J’ veux une place dans Arcachon,
Mon p’tit mignon.
Car d’puis q’tu l’éclaires .
Ça manqu’ de lumière ;
Nous pourrions faire mieux,
Si tu veux tous deux.
Cela le fit mettre en colère ;
Ce fut comme une explosion.
Il prétendit q’ chaqu’ actionnaire
Craindrait pour son action ;
Alors j’ lui dis : « T’es pas un frère,
C’est entendu ; mais cette fois
J’ reviendrai pas quoi qu’on puiss’ taire,
Pas avant dix-huit mois.
T’es qu’un’ cruch’,
T’es qu’un’ bûch’,
J’vais à La Teste de Buch.
(Au refrain.)
Le Tram électrique.
Air : L’Émotion.
Quand je vois d’vieux chevaux, pour Y roi d’Prusse
Souffler, suer sans repos
Sang et eau ;
Je regarde en riant l’omnibusse
Qui n’a jamais pu d’La Teste aller à Moulleau
Et j’ me dis :
Dans c’ pays
Sont-ils bêtes,
Quand ils peuv’nt, comme à Paris,
Pour l’ même prix,
Grâce à moi, filer com’ le vent des tempêtes,
De me refuser
Le gîte et l’hospitalité.
Depuis le temps que tout le monde me réclame,
Que d’l’Aiguillon jusqu’à Moulleau tout l’ monde clame,
En me voyant tous en chœur d’un air sympathique :
Petit tramway, tram électrique ;
Je n’ comprends pas comment le Testerin Deleste
Trouve chez nous des clients encore de reste.
Faisons la grève et chantons sur la place publique :
Tram électrique (bis).
Le Train de Cazaux.
Air : Viens, Poupoule.
Quand un’ laitière veut aller
Porter un carton d’lait,
Elle n’a qu’à s’ mettre sur sa voie ;
De façon qu’on la voie,
Le train qu’ arrive tout en sifflant
Va l’écraser sûr’ment ;
N’ayez pas peur, il a du cœur,
Il va tout simplement
S’arrêter doucement
Et lui siffler tendrement :
Refrain :
Viens poupoule (bis), viens,
Ce soir il fera beau
À l’étang d’Cazaux, oh !
Viens poupoule (bis), viens,
Je n’ vais pas m’emballer
D’ peur d’ fair’ tourner ton lait.
L’aut’ jour un’ vache voulut venir
Sur son rail pour dormir;
Elle avait assez de la vie,
Un bœuf l’avait trahie…
Le train qu’arriv’, tout en sifflant,
Va l’écraser sûr’ment;
N’ayez pas peur, il a du cœur,
Il va tout simplement
S’arrêter doucement
Et lui siffler tendrement : ,
(Au refrain.)
La Présidente de l’Assistance.
Air : Ah ! Ah l’attends.
Mesdames, venez toutes;
Je crois que c’est le moment;
Il faut nous mettre en route
En quête de l’argent;
Les bourses sont peu profondes,
Le public peu galetteux ;
Mais si nous tapons tout l’monde,
Y aura quelqu’ sous pour les gueux !
Refrain :
Tout l’monde l’attend, oui l’attend, oui l’attend (bis),
La crèch’ que j’aime, que mon cœur aime,
Tout l’monde l’attend, oui l’attend, oui l’attend (bis),
La crèch’ que l’on nous promet tant.
L’Assistance maternelle.
Air : La Mattchiche.
La Société nouvelle
La Maternelle,
Partout comme une folle
Court, vous enrôle;
Donnez-lui vot’ galette
Sans faire la tête ;
Celle qui vous relance
C est l’assistance ;
Allons viv’ment
Fait’s pas le récalcitrant ;
Donnez d’l’argent
Pour les petits enfants.
De tout c’ qu’on ébruite
Rien n’ va si vite
Qu’ les coups de langue qu’on lance
À l’assistance ;
Ces langues jamais usées
Sont aiguisées,
Elles ne font pas de mal,
Mais elles trottent mieux qu’un jeune cheval.
(Au refrain.)
Bravos
Air : Cordialement.
Enfin, enfin voici la fin de la revue;
Très cher public,
Montre-toi chic
Pour nos bévues.
Je t’ai fourni ce soir de tout jeunes acteurs,
Un nouveau v’nu parmi le monde des auteurs,
Nous n’avons pour tout don que le désir de plaire,
Notre jeunesse enfin a l’intention d’bien faire;
Ce n’était pas pour nous ; c’était un peu pour vous
Que nous avons joué, c’était surtout :
C’était pour les bambins,
Les chérubins
De l’assistance.
Nous avons l’espérance
D’avoir pu réussir
À te faire plaisir ;
Jette à tous les échos
Tes p’tits bravos,
Tes gros bravos,
Nous avons besoin de bravos très chauds ;
Bravos, Bravos, Bravos.
Merci à Mme Claude Takvorian qui nous a aimablement communiquer ces documents.