Grand-Hôtel d’Arcachon – Chronique 1906

Grand-Hôtel d’Arcachon

Chronique 1906

 

Avenir d’Arcachon N° 2771 du 14/1/1906

Grand-Hôtel – Récemment arrivés :

M. et Mlles Baines, MM. Fukfield, Radais, Spears Cole, M. et Mme Flemming.

Avenir d’Arcachon N° 2773 du 28/1/1906

Grand-Hôtel – Le jeudi 25 janvier, à 2 heures de l’après midi, avait été organisé par les Dames de Charité de la paroisse Notre-dame d’Arcachon, une grande fête de charité.

L’Orchestre Symphonique, sous la direction de M. Henri Lieutaud, 1er prix du Conservatoire, s’est fait plusieurs fois applaudir dans une marche de Blasi, Clopin-Clopant, dans les Czardas de Michiels, une Valse lente de Lieutaud, Washington-Post de Souza, une Marche de Chataignier, et Fin de soirée de Penauille.

Le groupement lyrique arcachonnais avait aussi prêté le concours de ses excellents artistes. C’est ainsi que M. Bisantz dans le duo des Toreros, Cocoroco, Le chapeau de l’Anglais ; M. David dans des monologues comiques, ont été très appréciés.

Les Deux Aveugles par MM. Castets et Cyrano ; Bougnol et Bougnol, vaudeville en 1 acte, par Mlles Plantey et Neveu, MM. Cyrano, Boisseau, Castex, Duboua, ont vivement amusé l’assistance.

Une excellente cantatrice, Mlle Marguerite Coudré, a fait goûter son beau talent, une voix d’or égrenant des trilles et des vocalises, dans la Chanson du Chérubin, de Massenet, Pourquoi rester seulette de St-Saëns, l’air de la Folie d’Hamlet, tous morceaux du classicisme moderne le plus pur.

Dans l’assistance nous remarquons M. l’abbé Guiet, directeur de l’École St-Elme, et une délégation d’élèves sous la conduite de leurs professeurs ; des membres du clergé de Notre-Dame et de St-Ferdinand ; des élèves de l’Institution St-Dominique ; Mmes Geny de Flamerécourt, comtesse Mac-Carthy, Louis St-Amant, etc., MM. marquis de Fontenille, baron de Leusse, M. de Marc, etc., et on peut dire toute la colonie étrangère.

Comme d’habitude le concert s’est donné dans le haut et spacieux hall du grand-Hôtel, qui se prête si merveilleusement à toutes les manifestations élégantes, mondaines et nombreuses. Les vastes salons de l’Ouest étaient occupés par les dames vendeuses, et, comme on sait, l’ampleur de cette pièce de palais permet la circulation des gentlemen et ladies, sans entraver les évents ouverts par la charité, et tenues par de gracieuses et bienfaisantes zélatrices.

Cette fête charmante commencée à 2 heures de l’après-midi, apris fin vers 5 heures du soir.

Voici les numéros gagnants de la tombola : (suivent les numéros).

Avenir d’Arcachon N° 2775 du 11/2/1906

Grand-Hôtel – Samedi soir 3 février, dans le hall du Grand-Hôtel ; l’explorateur Charcot a fait comme à Vichy et à Royan, une très intéressante conférence sur l’expédition scientifique du « Français » au pôle Sud.

M. Charles Bénard, président de la Société d’Océanographie de Bordeaux, et qui vient d’ailleurs d’obtenir deux mille francs de subvention de la Ville d’Arcachon, , présidait, assistait de MM. Coggia, secrétaire général de la Préfecture, et Lhopital administrateur général de l’inscription maritime.

Assistance nombreuse où nous remarquons : Mme la comtesse Verbrugge, Mme Louis Saint-Amant, Mme Bénard, MM. Manley-Bendall, docteur Villars, docteur André Hameau, etc.

Le côté pittoresque de cette conférence était rehaussé par des projections à la lumière oxhydrique, dues comme dans les réunions de la Société de photographie, à l’art et au talent de notre excellent photographe arcachonnais M. Faure.

M. le docteur Charcot expose les motifs de cette expédition française au pôle antarctique. La France qui a eu des explorateurs récents en Afrique, en Asie, dans l’Amérique du Sud, n’a pas fait d’expédition polaire depuis Dumont-d’Urville (1836). L’Angleterre avait envoyé deux expéditions au pôle Sud, l’Allemagne une, la France ne s’était pas fait représenter au congrès d’organisation.

Les expéditions étrangères ont coûté plusieurs millions ; l’expédition française a dépensé 450 000 francs. Le navire « Le Français » avec un équipage de 14 hommes, parti du Havre le 16 août 1903, est resté 16 mois absent, et a débarqué à Toulon le 7 juin 1905.

Au pôle, voici les icebergs, blocs et murs de glace de cent mètres de haut et de plusieurs kilomètres de longueur. On découvre une presqu’île à laquelle on donne le nom du Président Loubet, et des terres que l’on baptise l’avenue Victor Hugo, le port Lockroy. On installe les quartiers d’hiver, on utilise les chiens. Et la vie se passe au milieu des cormorans, des phoques, des pingouins, ces manchots graves et solennels, oiseaux péripatéticiens qui s’en vont palabrant entre eux ; seules distractions de l’équipage. Parfois on traîne la baleinière sur la glace alors que les sueurs et les larmes se gèlent au visage. Ceci nous rappelle les récits de lord Russel en Sibérie : on jetait en l’air un verre d’eau et il retombait gelé. Les flocons de neige et les cristaux de glace aveuglent les explorateurs ; l’oculaire même de leurs instruments d’observation leur brûle les yeux comme un fer rouge.

Les projections nous montrent les grottes de glace dont les stalagmites et les stalagtiques (sic) étincellent au soleil, dont les terres couleur brique rutilent sur la blancheur des neiges éternelles. « Joignez-y le bleu profond de la mer, aurait pu dire le conférencier, et vous avez le drapeau national ! »

Une tempête survient, le navire est troué par les glaces et fait eau. Les pompes fonctionnent pendant 24 heures. On atterrit en Patagonie. déjà on avait envoyé « L’Uruguay » à leur secours.

Le conférencier évoque avec poésie les beautés des saisissantes nuits polaires où le bruit des chocs de glace se mêle aux cris des oiseaux marins, aux glouglous et aux mélopées des phoques chanteurs.

En terminant, le docteur Charcot annonce que cette expédition sera reprise. On l’applaudit longuement ; et au nom de la Société Océanographique, il lui est fait remise de la grande médaille d’or.

– Notons avec aigreur que l’heure de la conférence et son caractère privé, n’ont pas fait de cette soirée une réunion populaire pour nos pêcheurs et nos marins. Que la municipalité actuelle et M. Bénard conservent de cette juste critique la responsabilité.

André Hekking et Joseph Thibaud à Arcachon – La Direction de concerts Paul Boquel, représentant des principaux virtuoses du monde, annonce pour le mardi 20 février, un seul concert des deux éminents virtuoses André Hekking et Joseph Thibaud, qui font actuellement une tournée en France. Ils seront accompagnés de la jeune cantatrice Marguerite Artot, qui obtint le 1er prix de chant à l’unanimité, aux derniers concours du conservatoire de Bruxelles.

Nous donnerons dans notre prochain numéro, le programme de ce concert exceptionnel.

Avenir d’Arcachon N° 2776 du 18/2/1906

Grand-Hôtel – Le mardi 20 février, en matinée, dans la salle des fêtes, à 3 h ½, sera donné un seul concert de MM. André Hekking, Joseph Thibaud et Mlle Marguerite Artot, cantatrice, 1er prix du conservatoire de bruxelles.

  1. Sonate pour piano et violoncelle (Grieg), MM. J. Thibaud et A. Hekking ; 2. Air de Fidelio (Beethoven), Mlle M. Artot ; 3. Sonate (Chopin), M. J. Thibaud ; 4. Suite ancienne (Valentini, 1690), M. A. Hekking ; 5. Chanson de Barberine (A. Wieniawski), Les Roses d’Ispahan (G.Fauré), La Tosca, prière (Puccini), Mlle M. Artot ; 6. Impromptu (Schubert), Pourquoi ? et Au Soir (Schumann), Grande valse de concert (L. Diémer), M. J. Thibaud ; 7. Largo (Haendel), Romance (St-Saëns), Rhapsodie hongroise ( Popper), M. A. Thibaud ; 8. Polonaise, piano et violoncelle (Chopin), MM. J. Thibaud et A. Hekking.

Prix des places : 5 fr., 3 fr.

– Le jeudi 22 février, à 2 h ½ de l’après-midi, Grande Fête de Charité. Matinée musicale et théâtrale au profit des pauvres et des œuvres de Saint-Ferdinand, avec le gracieux concours d’artistes amateurs.

Tic à Tic, comédie en 1 acte de Féraudy ; Méditation de Thaïs (Massenet) ; L’Eté de la Saint-Martin, comédie en 1 acte de Meillac et Halévy ; Vision champêtre (Monti), Mon Isménie, comédie en 1 acte de Labiche.

Prix des Places : Réservées, 5 fr. ; Premières, 3 fr. ; Enfants, 1 fr. 50.

Grand-Hôtel – Récemment arrivés :

M. et Mlle Baines, M. et Mme Radais, Mme Bradish, colonel Sartside-Tipping, M. Casquin, M. et Mme Vignier, M. et Mme Bonneville, M. Albessard et fils, M. et Mme Fissad, M. et Mme Lees.

Avenir d’Arcachon N° 2777 du 25/2/1906

Grand-Hôtel – Nous n’avons par la prétention d’énumérer les 400 personnes réunies mardi 20 dans le hall du Grand-Hôtel pour applaudit le concert organisé par M. Paul Boquel, seul agent des tournées en Amérique de M. Jacques Thibaud.

Remarqué : Mme la comtesse de Fitz-James, Mlle Debans, baron et baronne de Leusse, Mme Carbonnier, M. de Trincaud-latour, docteur et Mme Festal ; docteur et mme Bouillé, Mme et Mlle Lalesque, Mme Henry Exshaw, Mme A. Hameau, docteur et Mme Dechamp, Mme Tournant, docteur et Mme Lefebvre, comtesse Zotoff, Mme Vinatier, Mme Kerbowe-Wuilliaume, Mme Segrestas, Mme Salesse, Mre Talbot-Baines, colonel Tipping et famille, Mme Chapmann, Mme Bonneville, M. et Mlle Faure, comtesse Mac Carthy, M. et Mme Peignot, Miss Harisson, Mme Maurel, M. et Mme Bovet, M. Larronde, comtesse et vicomte d’Anterroche, Mme et Mlle Capitan, Mmes Gérard et Poure, Mme et Mlles Pauliet, Mme de Batz, Mme et Mlle Darrouy, Mmes Lees, M. Hervé Bazin, etc., etc.

Mlle Marguerite Artot, du Conservatoire de Bruxelles, cantatrice douée d’un registre très étendu, plutôt soprano, et donnant des notes de contralto, a chanté avec goût une mélodie de Fauré entre autres jolies choses.

Deux grands artistes fort aimé du public arcachonnais, se sont partagés les applaudissements de la soirée : M. Joseph Thibaud notamment dans la finale de la Sonate 58 de Chopin, et une Grande Valse de Diémer, qu’il a joué en véritable virtuose.

M. Hekking a fait goûter son garnd talent et émerveillé les dillettanti, surtout dans l’allegro d’une Suite ancienne de Valentini, Romance de St-Saëns.

La soirée s’est terminée à six heures sous les feux des lampes électriques, par une polonaise de Chopin, enlevée par ces deux célèbres artistes avec un incomparable brio et une maestria hors de pair.

– Jeudi 22, la Fête de Charité de la Paroisse St-Ferdinand avait réuni une société des plus élégantes dans le hall et les salons du Grand-Hôtel.

Nous citerons : Mme le comtesse Verbrugge, Mlle Debans, Mme Gény de Flamerécourt, M. l’abbé Métreau, marquis de Fontenilles, M. l’abbé Guiet directeur de l’Ecole St-Elme, et une délégation d’élèves, M. l’abbé de Mendivil, comtesse Mac Carthy, M de Marc, Mme et Mlle Lalesque, comte et comtesse de Pesquidoux, vicomtesse et Mlle de St-Sernin, Mme Festal, Mme Dechamp et Mme André Hameau, Mme et Mlle Soulet de Brugiere, Mme et Mlles Dupont, Mme Tournant, Mme et Mlle Amanieu, docteur et Mme Paillet, Mme Blacke, Mme Carbonnier, commandant Mme et Mlle Darrouy, Mme et Mllles Ormières, comte de St-Aulaire, docteur et Mme Bouillé, baron et baronne de Leusse, Mme et Mlles Noël, Mme et Mlles Bastos, Mme et M. Legat-Pinaud, Mme et Mlle kerkowe-Wuilliaume, Mme Ardouin et mme Cazaban, M. et Mme Guyon, docteur et Mme Lefebvre, Mme et Mlle Raoul Bernard, Mme Joinville, M. Bovet, M. Radcliff, M. de Trincaud-Latour, etc.

L’après-midi s’est ouverte sur un acte très spirituel de Feraudy.

M. le vicomte de Porquier et Mme la comtesse de Lançon ont tenu avec beaucoup de distinction les rôles de Jumel et Léonie, affligés l’un de zézaiement, l’autre d’une prétendue surdité, et se disputant Tic à tic. C’était de la comédie de salon qui a été détaillée avec finesse.

Mlle Malmeneide a fait apprécier son beau talent sur le violon, elle était accompagnée par la comtesse de Malherbe.

L’Été de la St-Martin a été la pièce la plus littéraire de la soirée ; interprétée d’une façon charmante et délicate par Mme la baronne de Romeuf, Mlle Soulet de Brugiere, M. le vicomte de Porquier, et M. Riethe.

Une comédie de Labiche, Mon Isménie, a fait éclater de rire la salle, dans une série de drôleries comiques, bouffonnes, exhilarantes, enlevées avec un incontestable brio par Mlle Darrouy, Mlle Morel, l’infatigable vicomte de Porquier, M. Marrault.

C’est une innovation très heureuse que ces comédies jouées par des gens du monde se transformant en acteurs et en artistes. La chose est commune à Paris et dans les grandes villes : ici, les fêtes de charité étaient d’ordinaire confiées à des professionnels.

Payer de son temps et de son talent, est encore une manière de faire le bien et de donner :

Donnez afin que Dieu qui dote les familles

Donne à vos fils la force, et la grâce à vos filles ;

Afin que votre vigne ait toujours un doux fruit ;

Afin qu’un blé plus mûr fasse plier vos granges ;

Afin d’être meilleurs afin de voir les anges

Passer dans vos rêves la nuit.

Avenir d’Arcachon N° 2778 du 4/3/1906

Grand-Hôtel – Lundi 26 févriers tous les salons du Grand-Hôtel étaient ouverts.

Madame la comtesse Verbrugge offrait un grand dîner à une vingtaine de ses amies et relations dans la belle salle à manger d’hiver. Commettons l’indiscrétion d’en donner le menu :

Consommé riche, Bisque de crabes, Turbans de soles Joinville, Salmis de pintades, Filet de bœuf London-House, Chaud-froid de volaille en belle-vue, Petits pois à l’anglaise, soufflé sibérien, Raisins et fruits.

Vins : Barsac et Cap-Ferret en carafes, Champagne frappé.

Autour de la table merveilleusement parée de corbeilles de roses et lilas, enguirlandée de festons de violettes et mimosas, nous notons à la dérobée : M. et Mme Louis St-Amant, M. et Mme Motte-Scrépel, famille Bégouen, famille de Lamothe-Dreuzy, Miss Bland, M. Henry Exshaw, M. et Mme Houlding, et.

À dix heures, s’ouvrait un bal offert à la colonie étrangère par les Directeurs du Grand-Hôtel et de l’Hôtel des Pins.

On dansait dans le vaste salon de l’Ouest ; orchestre à cordes sous la direction de M. Bibes-Chavan.

Remarqué : mme la comtesse Verbrugge, soie noire pailletée : Mme Louis St-Amant, mousseline blanche et dentelles ; Mme Motte-Srepel, satin blanc pailleté ; Mme Houlding, robe satin blanc, blouson à basques, dentelles crème ; Miss Bland, mousseline blanche ; Mme Tipping, satin noir dentelles ; Miss Tipping, satin blanc ; Miss Talbot-Baines, satin blanc dentelles ; Miss Ivers, mousseline soie blanche ; Miss Raven, mousseline soie noire ; Mme Chapmann, robe dentelles aux lacets avec quilles satin blanc ; Miss Harisson, satin noir et dentelles ; Mme Peignot, satin noir, dentelles blanches, Mme de Cachat, soie noire ; Mlle de Cachat, mosseline rose ; Mme de Romeuf, satin noir ; Mme A. de Romeuf, mousseline rose, application velours ; Mlle Rieselkamps, éolienne rose avec nœuds velours noir ; Mme Kalimbyska, mousseline mauve dentelles ; Mme Deycard, mousseline soie crème, garniture mauve ; Mme Asspy, satin noir dentelles ; Mme King, faille1 moire2 ; etc., etc.

MM. Talbot-Baines, Louis St-Amant, colonel Tipping, vicomte d’Anteroche, de Lamothe-Dreusy, Peignot, général Rieselkamps, Begouën, colonel Asspy, King, Houlding, Jamieson, etc.

Dans le hall, buffet ouvert toute la nuit.

Les derniers accords de l’orchestre se sont terminés à 2 heures du matin.

Avenir d’Arcachon N° 2779 du 11/3/1906

Grand-Hôtel – Au Grand-Hôtel, dimanche 11 mars à 3 heures, Grande fête de Charité, au profit des pauvres et des œuvres de Notre-Dame, dont voici le programme :

Le Jongleur de Notre-Dame, et Marine (Massenet) chœurs, Valse Espagnole, dansée par Mlles J. F. et G. F. Enragé ! monologue, M. Dutet, du Théâtre des Arts, Grand air du Freischütz (Weber), Mme Mortagne. Le singe qui montre la lanterne magique, fable (Florian), Mlle Willems, du Théâtre des Arts. Air de Jérusalemm (Verdi), M. Granier, de l’Opéra. Entracte-buffet.

Li-Tsin, solo et chœur (Joncières), solo par Mme B. Mon Credo (Widor) et Cœur fidèle (Brahms), Mme Mortagne. Pas de Zinga, dansé par Mlles J. F. et G. F. Polyeucte (Gounot), M. Granier, de l’Opéra. Rosalie, comédie en 1 acte de Max Maurey, par des Artistes du Théâtre des Arts de Bordeaux. Les Chœurs seront dirigés par Mme Millet de Marcilly.

Prix des places : Réservées 5 francs ; Premières 3 fr. ; Les enfants de 10 ans ne paieront que 3 fr. aux réservées et 2 fr. aux premières. On trouvera des billets : aux librairies Bon, rue du Casino ; Moreau, boulevard de la Plage ; au magasin de M. Soulan, près de l’Eglise ; et au Grand-Hôtel.

Les tables de vente seront tenues par Mmes Motte, Alfred Motte, L. St Amant, Kerkove-Williaume, de Saincthorent, de Wavrechin, baronne de Cheverry, Mlles Soulet, Morel, Soulet de Brugiere, Hervé Bazin, Esterhazy, de Lamothe-Dreusy.

Avenir d’Arcachon N° 2780 du 18/3/1906

Grand-Hôtel – Dimanche 11 mars, dans les salons du Grand-Hôtel, a été offerte une fête de charité au profit des pauvres et des œuvres de Notre-Dame d’Arcachon.

L’après-midi s’est ouverte sur deux jolis morceaux de musique : Les Papillons et l’air de Maître Patelin chantées avec goût par M. Lerrain, qui le soir même chantait dans Carmen au Grand-Théâtre de Bordeaux.

Des circonstances indépendantes de la volonté des organisateurs, ont privé le programme des morceaux annoncés par M. Granier, de l’Opéra, comme de la Valse Espagnole et des Pas de Zinga.

Mme Mortagne, Mme B…, Mlle Willems, M. Dutet, ces deux derniers du Théâtre des Arts, ont été chaleureusement applaudis. Un acte Rosalie a été finement enlevé par des artistes du Théâtre des Arts. Les chœurs étainet dirigés avec beaucoup d’art et de goût par Mme Millet de Marcilly.

Comme assistance, il faudrait citer toute la colonie hivernale. Nous avons déjà donné dans le précédent numéro de l’Avenir d’Arcachon, le nom des dames vendeuses, dont les charmants éventaires représentaient une très grosse somme.Ces dames vendeuses étaient : Mmes Motes, Alfred Motte, L. St-Amant, Kerkove-Wuillaume, de Saincthorent, de Wavrechin, baronne de Cheverry, Mlles Soulet, Morel, Soulet de Brugiere, Hervé Bazin, Esterhazy, de Dreuzy.

Nous notons à la hâte à la sortie :

Mme Gény de Flamerécourt, Mme Arthur Escarraguel, marquis de Fontenilles, Mme et Mlle Lalesque, Mme et Mlles Bastos, M. L’abbé Métreau, le Frère Jules, M. de Marc, M. Petit, M. l’abbé Ozil, M. et Mme Carbonnier, Mme Bouilé, Mme Joinville, Mme Auschitzky, Mme et Mlle Gellie, Mme Brun, Mme et Mlle Sabardan, Mme la vicomtesse de Pesquidoux, Mme André Hameau, M. Sylvain Noël, etc.

La fête a duré de 3 à 6 heures de l’après-midi.

Avenir d’Arcachon N° 2783 du 8/4/1906

Grand-Hôtel – Étrangers descendus en cet établissement :

Familles Sannderson, Gartside-Tipping, Baines, Moukhanoff, Campana, Baudry, Baudet, Polack, Reymondon, Gradis, Davéne, Brickbeck ; Mme Hitrow ; MM. de Boissy, Hampeny, Oldfield, Cross-Aitken, Demary.

Avenir d’Arcachon N° 2796 du 8/7/1906

Grand-Hôtel – L’Internat de l’Hôpital St-André de Bordeaux comprenant environ 25 docteurs ou futurs docteurs, s’est réuni samedi 7 juillet, à 7 h. ½ du soir, dans un banquet amical au Grand-Hôtel d’Arcachon. Ces messieurs passeront dans notre ville la journée du dimanche 8 juillet.

Avenir d’Arcachon N° 2801 du 12/8/1906

Grand-Hôtel – Récemment arrivés :

Familles Pacini, Burmester, Baquell, Dulary, Hyllesteet, Labalette, Francillon, Dreydel, Sagerte, Tournois, Ugart, Gibou, Foureau, Thuriet, Surget, Guenon, Assbekaff, Rovinsky, de Bethmann, Pasquet.

Avenir d’Arcachon N° 2804 du 2/9/1906

Grand-Hôtel – Récemment arrivés :

Familles des Camps, Mahon, commandant Roussel, Baudry, Guénon, Legros, Chicard, Guillaume, Zimine, Surget, Voisin, Tournois Sageret Delanoy, de Gerbine, chevalier Pacini, Burmester, Van der Tach, Loste, professeur Mitrotolsky, Osmont du Tillet, Mouisset, Dreidel, Gounouilhou, Lesfargues, Belin, Fleury, de Varnowitch, de Tourner, Cottignies Boissonnas, Ducolombier, Bourchandwky, Guinard, Altairac, Assémat, Los Condes de los Infantas, Berton, Didet, de Concha, de Casa Madrid, Pelletan, Beyt, Micholowski, Cospedales, Bézian, Paillard, Joaquin, abbé Mugnier.

Avenir d’Arcachon N° 2807 du 23/9/1906

incendie du Grand-Hôtel – Dans la nuit du jeudi au vendredi 21 septembre, le feu s’est déclaré au Grand-Hôtel et l’a complètement détruit ; c’est le plus grand malheur industriel qui put atteindre la ville d’Arcachon.

Vers 2 heures du matin, une forte odeur de brûlé se dégageait dans l’aile de l’Est. Le feu avait pris dans une pièce inoccupée du premier étage, gagné les cloisons, atteint les charpentes, et peut-être aussi par suite des conduites de gaz et d’électricité, se propageait d’une manière effrayante dans toutes les directions du vaste établissement.

L’apport de l’eau était difficile à effectuer. M. Ferras s’y mit avec son personnel et espéra circonscrire le danger ; mais les pompes et l’organisation de la Ville sont insignifiantes.

M. Feras et sa famille déployèrent un courage et un dévouement à toute épreuve, pour appeler et grouper les moyens d’extinction, et quand ils virent que la marche de l’incendie devenait instantanée et foudroyante, , il s’évertuèrent à sauver la vie des clients et clientes, très nombreux à cette époque de l’année.

Grâce à des prodiges d’efforts et d’activité, ils parvinrent à faire évacuer cet immeuble considérable, sans qu’il y ait de mort à déplorer. En vêtements de nuit, les voyageurs se répartirent à l’Hôtel Continental en forêt et dans les différents hôtels de la Ville.

Le feu n’étant circonscrit dans aucun endroit, mais réparti sur un embrasement général, les plafonds commencèrent à s’effondrer, et l’œuvre de destruction s’accomplit avec une rapidité vertigineuse et terrible.

A 4 h. du matin, notre splendide et malheureux Grand-Hôtel ne représentait qu’un immense amas de flammes s’élançant entre les gros murs en langues de feu, à une hauteur énorme. Si au lieu d’une nuit très calme, le moindre vent avait soufflé, tout le quartier pouvait être atteint.

Le Gand-Hôtel, propriété appartenant à M. Léon Lesca, et d’une valeur de deux millions, avait été construit en 1865. Tout y était monumental : les escaliers, ascenseur, établissement balnéaire et d’hydrothérapie, salle de garage automobile, un immense hall de rez-de-chaussée, des salons de 25 mètres de long sur 10 de large, salons de l’Est, salons de l’Ouest, restaurant d’hiver, restaurant vitré d’été, des terrasses, des balcons, 300 chambres, et des salons aussi aux étages meublés luxueusement, en faisaient un des plus beaux, des plus spacieux, des plus fastueux hôtels du Sud-Ouest.

M. Léon Lesca, notre ancien conseiller général, qui a fait tant de bien à ce pays, qui a toujours représenté et défendu l’intérêt général avec une infatigable sollicitude, , qui a toujours fait et fait encore tant de sacrifices de temps et d’argent pour Arcachon, la station et la région ; venait récemment d’éprouver, dans les incendies de forêts de la semaine dernière, une perte de 500 hectares, dont 400 hectares de bois à Salaune, et 120 à St-Jean d’Illac.

Ce nouveau sinistre dans son aveugle fatalité, ce Grand-Hôtel détruit à 40 ans de sa date de construction, est comme nous le disions tout-à-l’heure, un malheur privé et public.

Au milieu de ses jardins, entre le boulevard et la plage, il ne reste plus que les quatre murs de ce grandiose édifice carré ; tout s’est écroulé, s’est effondré sur le centre ; tout a été englouti dans l’incandescence du foyer.

Espérons pour notre pays que ce malheur ne sera pas irréparable et irréparé, notre vitalité urbaine en serait irrémédiablement atteinte.

E.G.

Avenir d’Arcachon N° 2808 du 30/9/1906

Pompe à vapeur– L’incendie du Grand-Hôtel a été raconté diversement dans les journaux locaux et régionaux.

« La Vigie », journal municipal, ne pouvait pas constater que des pompes à bras sont insuffisantes pour projeter de l’eau à 16 mètres de hauteur, et que seule une pompe à vapeur serait plus utile que des fusils entre les mains des pompiers ; que cette dépense urbaine eut été préférable à bien des dépenses électorales ou somptuaires figurant au budget. Elle se plaint, suivant le cliché habituel, des administrations précédentes pour dégager l’administration actuelle. Elle dit ceci :*

« Malheureusement il est du traité passé avec la Compagnie des Eaux en 1882 comme de celui conclu avec la Compagnie du Gaz. L’assemblée communale d’alors a négligé de prévoir des clauses entraînant pour les Compagnies certaines obligations.

« Malheureusement les conventions en cours ont été conclues pour une durée de 75 ans et ne prendront fin que le 31 décembre 1956 ! »

– Après cette sortie contre la Compagnie des eaux et la Compagnie du gaz, et les anciens maires, la Vigie qui tient à démontrer que c’est le lapin qui avait commencé, reproche au Grand-Hôtel de n’avoir pas eu dans les combles un réservoir d’eau suffisant.

Qu’un autre immeuble brûle faute de pompe à vapeur aspirante et foulante ayant suffisamment de pression pour envoyer de l’eau sur les toits ; on répondra qu’il aurait suffit d’avoir en permanence dans chaque grenier un bassin de réserve… Voilà les raisonnements municipaux.

« La Petite Gironde », qui probablement n’avait pas été renseignée par son nouveau correspondant, informe, comme faits sensationnels, que « MM. Bourdier et Canton étaient sur le théâtre de l’incendie » en omettant d’ajouter que M. le Maire était comme d’ordinaire absent, mais que le lendemain il a offert un déjeuner aux pompiers. Et le surlendemain elle rectifie ses autres informations.

« La France » consacre aussi un article de rectification aux erreurs d’évaluation commises et parues précédemment ; soit sur l’importance des pertes, soit sur les causes de l’incendie. Ce reportage écrit dans le même esprit que celui de la Vigie, semble émaner de la même personne, mais comme là elle n’est pas tenue à la déférence obligatoire de la feuille municipale, elle termine en risquant le seul raisonnement logique que nous avons formulé tout d’abord :

« Comble d’ironie, on a manqué d’eau au moment de la pleine mer, alors que les eaux du Bassin baignaient la terrasse du Grand-Hôtel. Si les pompiers, au lieu d’une pompe à bras disposaient d’une pompe à vapeur aspirante et foulante, ils eussent pu inonder l’immeuble d’eau salée, au lieu d’assister impuissants aux progrès du sinistre. »

M. le Maire et ses correspondants de journaux sont tellement absorbés par d’autres occupations, qu’il faut excuse ces imperfections de services d’informations rectifiées, et que de plus, une séance d’octobre fera probablement la promesse d’une pompe à vapeur à pression aspirante et foulante.

Pour que l’eau monte assez haut,

C’est la Pompe qu’il nous faut !

 

1. Faille : tissu d’armure toile, à grain très marqué, formant des côtes.

2. Moire : étoffe à reflet changeant et ondulé, obtenu en écrasant le grain des étoffes.Ici, signifie le reflet lui-même.

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