L’électricité à Arcachon (1908-1915)

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L’électricité à Arcachon

(1908-1915)

 

1908

 

Réunion du Conseil Municipal d’Arcachon du 26 septembre 1908

Société Anonyme d’Éclairage et de Chauffage – M. le Maire communique une lettre de la Société anonyme d’Éclairage et de Chauffage d’Arcachon, au capital de 800.000 francs, qui demande l’autorisation de se substituer une nouvelle Société au capital de 1.600.000 francs appelée Compagnie du Gaz et de l’Électricité d’Arcachon et extensions. Cette dernière compagnie aurait vis-à-vis de la Ville les mêmes droits et les mêmes charges.

Cette demande est renvoyée à la Commission du Contentieux.

 

Réunion du Conseil Municipal d’Arcachon du 8 octobre 1908

Éclairage – Substitution de la Compagnie du gaz et de l’Électricité d’Arcachon et extensions, à la Société anonyme d’Éclairage et de Chauffage d’Arcachon – M. Fages, adjoint au Maire, chargé d’étudier la question, présente le rapport suivant :

“Le 18 mai 1907, l’Administration municipale d’Arcachon, désirant améliorer les conditions d’éclairage au gaz, pourvoir la Ville et les particuliers de la fourniture du courant électrique pour l’éclairage et tous autres besoins industriels et obtenir en même temps la construction d’un tramway d’Aiguillon à Moulleau, signait avec la Société anonyme d’Éclairage et de Chauffage d’Arcachon, au capital de 800.000 francs, dont le siège social est à Bordeaux, 106, boulevard de Caudéran, une convention remplaçant le traité du 22 juillet 1881, pour la fourniture à la Ville d’Arcachon et aux particuliers du gaz et de l’électricité et apportant au dit traité, des modifications et adjonctions qu’il est inutile de rappeler ici.

Depuis lors, et pour des motifs que nous n’avons pas à apprécier, la Société Concessionnaire crut devoir fusionner avec une nouvelle Société créée sous le nom de “Compagnie du Gaz et de l’Électricité d’Arcachon et extensions”, au capital de 1.600.000 francs, ayant pour siège social, rue Franklin, n° 1 à Bordeaux, et dont les statuts ont été déposés aux minutes de Me Cathala, notaire à Bordeaux.

Suivant les dits statuts, sous l’art. 2, Titre des apports, la Société Anonyme d’Éclairage et de Chauffage d’Arcachon, au capital de 800.000 fr., apporte à la Société nouvelle :

1° La concession du gaz,

2° L’usine, etc., etc.

Comme conséquence de cette fusion, le Président du Conseil d’Administration a adressé au Maire d’Arcachon la lettre suivante :

Bordeaux, le 16 septembre 1908

Monsieur le Maire,

Ainsi que nous avons eu l’honneur de vous en entretenir verbalement, notre Société fait apport de tout son actif à une nouvelle Société dont la constitution définitive aura lieu le 19 du mois courant.

Cette Société nouvelle, qui sera ainsi subrogée à la nôtre dans tous les droits et charges de la concession d’Arcachon, sera au capital de fr. 1.600.000, et portera le nom “Compagnie du Gaz et de l’Électricité d’Arcachon et extension”.

Nous joignons à la présente un exemplaire des statuts de la nouvelle Société.

Nous vous demandons, pour la bonne règle, de vouloir bien nous donner votre approbation à ce changement de Société et nous vous prion d’agréer, Monsieur le maire, l’assurance de notre considération la plus distinguée.

Le Président du Conseil d’Administration

Signé : Baudry.

Avant d’accéder à cette demande, le Maire a cru devoir vous aviser de cette substitution de Société et rechercher avec vous quelle situation nouvelle en résulterait pour la Ville.

Il est certain que sous l’euphémisme de “pour la bonne règle”, l’ancienne Société concessionnaire demande au fond l’acceptation par la Ville de la nouvelle proposée. Elle sait en effet que, conformément à l’art. 1272 du Code civil, la novation ne se présume pas et qu’il faut que la volonté de l’opération résulte clairement de la volonté des parties.

Elle a besoin pour que la novation s’opère, d’une manière efficace au regard de la Ville d’Arcachon du consentement de cette dernière et elle le réclame négligemment, voulant peut-être éviter de trop appeler son attention sur ce point.

Quelle réponse doit être faire à sa demande ?

La voici suivant nous :

L’acceptation de la novation entraîne d’une manière absolue par la Ville aux statuts de la Compagnie du gaz et de l’Électricité et extensions, tels qu’ils sont déposés aux minutes de Me Cathala, notaire à Bordeaux.

Or, les dits statuts prévoient dans les contestations (titre VIII) touchant l’intérêt général et collectif de la Société, une procédure spéciale offrant de notables divergences avec celle spécifiée dans la Convention du 18 ami 1907.

Ils stipulent notamment :

– Qu’en cas de procès, l’avis de l’Assemblée devra être fourni aux tribunaux en même temps que la demande elle-même.

– Que les significations doivent être faites aux délégués, etc., etc.

– Que le Conseil d’Administration doit autoriser toute action, tans en demandant qu’en défendant, et., etc.

En un mot, les dits statuts substituent à la procédure claire et expéditive contenue dans la convention du 18 mai 1907, une autre procédure longue, diffuse et riche et expédients dilatoires.

Je veux dire qu’il est prudent, de manière à éviter toute ambiguïté dans l’avenir, de répondre à la lettre du Président de l’ancienne Société, par une autre contenant substantiellement :

Que la ville d’Arcachon donne son approbation au changement de Société, mais sous la condition formelle et expresse que son adhésion n’entraînera aucune dérogation aux charges et conditions imposées à l’ancienne Société par le traité du 18 mai 1907, notamment en ce qui concerne les pénalités et la procédure à suivre pour en assurer la parfaite exécution.”

Le Conseil : Sur la demande de substitution formulée par la Société nouvelle, à la Société ancienne avec laquelle le Conseil avait traité, cette substitution est accordée à la condition expresse :

Que la Société substituée sera tenue, sans exceptions ni réserves, aux même charges, clauses et conditions que celles imposées à l’ancienne Société par le Cahier des Charges, signé le 18 mai 1907, par les parties contractantes.

 

(Avenir d’Arcachon N° 2901, année 1908)

Le Grand-Hôtel d’Arcachon, construit en 1866 au coin du boulevard de la Plage et de la rue du Casino, sous les ordres de M. Léon Lesca, était un établissement quadrangulaire de proportions grandioses. On y accédait par un escalier monumental. Le rez-de-chaussée comprenait un hall mesurant 22 mètres sur 10, 8 mètres de haut ; à droite, un salon-restaurant d’été dans une galerie vitrée donnant sur la mer mesurant 12 mètres sur 24 ; à gauche un salon des dames et de lecture long de plus de 20 mètres ; deux appartements avec chambres, salon et vestibule ; un jardin à l’ouest avec lawn-tennis et garage ; au nord, une vaste terrasse avançant sur le Bassin et où souvent s’est tenu le jury des régates.

Cet hôtel, un des plus beaux du Sud-Ouest, comprenait 300 chambres desservies par un ascenseur et éclairées à l’électricité.

Il fut successivement dirigé par M. Van Hymbeeck, directeur du Grand-Hôtel à Paris, puis par M. Lubcke et enfin par M. Ferras.

 

(Avenir d’Arcachon N° 2918 du 08/11/1908) – extraits

Les tramways

– …

– 11 janvier 1885, M. Colombier, qui possédait une scierie mécanique rue François Legallais, éclaira à l’électricité quelques particuliers, et sur la place Thiers une curée au sanglier faite par le vautrait[1], dont était master[2] le vicomte de Courcy.

– …

– 24 décembre 1890, on annonce que le canal de Cazeaux (sic), creusé par M. Charavel, ingénieur, permettra d’actionner une usine électrique fournissant la force motrice à un tramway allant de La teste à Moulleau. Il a été démontré que l chute d’eau était tout à fait insuffisante pour obtenir ce résultat.

– …

– 27 janvier 1901, la Société d’Éclairage et de Chauffage d’Arcachon annonce qu’elle va construire une usine de production d’électricité.

– …

– 27 avril 1907, M. Veyrier-montagnères entretient officieusement le Conseil Municipal de la création d’un réseau d’électricité et du projet d’établissement d’un tramway électrique de l’Aiguillon à Moulleau.

– …

– 26 mai 1907 voir dans ce numéro le nouveau traité, résumé sous ce titre : Gaz, Électricité, Tramway.

La ville modifie le traité de Gaz de 1881 ; la concession est prorogée jusqu’en 1947. M. Veyrier-Montagnères annonce que la livraison de l’énergie électrique sera faite au compteur, et que l’usine électrique sera construite dans le délai d’une année à partir de l’approbation des conventions par l’administration préfectorale. La date fixée pour la construction de l’usine électrique était le 1er octobre 1908, nous sommes en novembre 1908 et il n’en est même plus question. Maints bruits circulent dans le public sur la provenance aléatoire de l’électricité.

Les uns prétendent que l’usine de La Teste ayant été achetée par la Compagnie d’Arcachon, c’est de là qu’on fera venir la force motrice. D’autres disent qu’on a fait des démarches, d’ailleurs infructueuses, pour obtenir l’emploi de la chute d’eau du canal de Cazeaux (sic), qui serait au reste insuffisante, et a une autre destination. D’autres, enfin, annoncent qu’on utilisera la chute de Bergerac, mais le barrage de la Dordogne ne sera effectué que dans deux ans, il éclairera peut-être Bordeaux. Le transport de la force motrice coûte 30.000 fr. le kilomètre, soit de Bordeaux à Arcachon : 1.800.000 fr. De ce côté encore, pas d’électricité possible.

– …

– 17 novembre 1907, une note officieuse … informe le public que la construction de l’usine électrique va être entreprise sous peu, et que la ville bénéficiera de l’éclairage à l’électricité dans le courant de l’année 1908.

– …

– 26 juillet 1908, les journaux de M. Veyrier-Montagnères annoncent qu’il y a constitution de deux société : la Société nouvelle d’Électricité et la Société d’Éclairage d’Arcachon déjà propriétaire de l’usine de La Teste ; toutes deux concourreront (sic) à l’établissement des tramways, d’où une troisième société : la Société des Tramways Électriques… Et puis ils annoncent la construction de l’usine électrique à Arcachon pour octobre 1908.

– …

– 1er octobre 1908, les fondateurs de la Société nouvelle de l’Électricité et de la Société nouvelle des Tramways électriques, se réunissent à Bordeaux pour… trouver des actionnaires.

– …

 

Réunion du Conseil Municipal d’Arcachon du 14 novembre 1908

Tramways – Électricité – M. le Maire communique au Conseilles lettres suivantes, émanant de la Société du Gaz et Électricité et de la Société des Tramways.

Bordeaux, le 6 novembre 1908

Monsieur le Maire de la Ville d’Arcachon

Monsieur le Maire,

Nous avons l’honneur de vous accuser réception de votre lettre du 15 octobre dernier.

Par cette lettre vous nous informez que la construction de l’usine génératrice et des canalisations électriques à établir dans votre ville aurait due être achevée depuis le 5 juin dernier et, tout en nous laissant toute responsabilité pour le retard apporté et en faisant toutes réserves sur les conséquences pouvant résulter de ce retard, vous nous demandez quelles mesures nous comptons prendre pour remplir l’engagement pris par notre prédécesseur auquel nous sommes maintenant complètement et régulièrement substitués.

Sur le premier point, permettez-nous, Monsieur le maire, de nous étonner sincèrement de l’interprétation donnée aujourd’hui par votre Administration à nos deux conventions du 18 mai 1907, bien que ni dans leur esprit, ni dans leur lettre, une telle interprétation ne puisse être autorisée.

Il apparaît bien, au contraire, ressortir de ces traités que la construction de l’usine et du réseau d’électricité ne peut être exigée avant le 15 avril 1909, c’est à dire douze mois après la notification officielle faite par vous de l’approbation, par le Conseil d’État, de la concession du tramway ou au plus tôt douze mois après la date du décret lui-même, soit le 1er avril 1909.

Il y a lieu de remarquer, d’ailleurs, et il suffit pour s’en convaincre de se reporter aux pourparlers qui ont précédé la signature des deux conventions du 18 mais 1907, qu’il a été formellement entendu, et cela a été surtout exigé par vous-même, que les deux affaires seraient indissolublement liées, c’est pourquoi, du reste, notre traité prévoit que la non exécution de l’une entraîne l’abandon de l’autre.

Nous avons donc tout prévu et tout préparé et nous vous donnons ici la confirmation formelle, pour que d’une part notre usine et notre réseau d’électricité fussent prêts douze mois après la notification officielle de notre concession de tramway et pour que celui-ci fut construit dans les délais prescrits au contrat.

An surplus, nous croyons trouver une preuve que tel était bien également l’avis de votre Administration dans le fait même qu’à l’époque toute récente où notre Société a été soumise à votre approbation, il ne lui a de ce fait adressé aucune observation, et cependant une conséquence aussi importante que celle que vous visez dans votre lettre, savoir par application de l’article 8, la perte de la prolongation de notre concession ainsi que du cautionnement de 50.000 francs et le retour à l’exécution du traité de 1881, ne pouvait manquer d’être signalé par votre administration à la Compagnie sollicitant son agrément.

Nous ajouterons que si notre Compagnie elle-même, avait pu être convaincue qu’elle encourait, au moment même de son acceptation, et du fait même de cette acceptation, l’application de l’art. 8 de la convention du 18 mai, elle n’aurait jamais sollicité sa substitution à la Société Anonyme d’Éclairage et de Chauffage d’Arcachon.

C’est pourquoi, Monsieur le Maire, nous pensons que la confirmation que nous vous donnons ci-dessus de l’exécution de nos travaux pour le 15 avril 1909, vous donnera toute satisfaction et, dans cet espoir, nous vous prion d’agréer l’expression de notre considération distinguée.

Le Président du Conseil d’Administration,

Signé : Baudry.

 

Bordeaux, le 6 novembre 1908

Monsieur le Maire de la Ville d’Arcachon

Monsieur le maire,

Nous avons l’honneur de vous accuser réception de votre lettre du 15 octobre dernier adressée à la Société anonyme d’Éclairage et de Chauffage d’Arcachon.

Nous profitons de cette occasion pour vous confirmer que notre Compagnie ainsi que la Société sus nommée a eu l’honneur de vous en informer à la date du 18 août dernier, a complètement souscrit à toutes les obligations contractées par celle-ci au sujet de l’établissement et de l’exploitation du tramway Arcachon-Moulleau et que la substitution a été régulièrement demandée à l’Administration supérieure conformément aux décrets de concession.

D’autre part, nous n’avons pas attendu votre injonction du 15 octobre écoulé pour nous mettre en mesure de remplir toutes les obligations qui nous incombent par application de la convention du 18 mai 1907.

Dès que la Société anonyme d’Éclairage et de Chauffage d’Arcachon a reçu notification officielle du décret approuvant la cession que lui a faite Monsieur Odelin de sa concession, elle a procédé sans retard aux premiers travaux nécessaires et notamment à l’étude et à la confection des plans d’exécution de la ligne.

Or, vous n’ignorez pas, Monsieur le Maire, que cette Société a en mains un projet tout fait qu’il lui a été impossible de modifier, le décret de concession à Monsieur Odelin étant du 31 octobre 1906. De plus ce projet étudié il y a plus de six ans et établi en vue de la traction à vapeur doit subir du fait même de la traction électrique prévue au traité du 18 mai 1907, de profondes modifications.

Enfin, il résulte des premières études et d’une vérification faite sur place par les Ingénieurs chargés de ce travail, que les plans de traverses du dossier d’avant-projet, sont plus ou moins faux dans leur ensemble et tout à fait incomplets et n’ont pu servir par conséquent à la confection des plans d’exécution, ce qui nous aurait fait gagner beaucoup de temps.

La Société anonyme d’Éclairage et de Chauffage d’Arcachon vous avait, d’ailleurs, indiqué succinctement ces faits dans sa lettre du 18 août dernier.

Pour toutes ces raisons, les plans d’exécution ont subi un retard important.

Malgré cela, nous tenons à vous informer, Monsieur le Maire, que les travaux seront exécutés dans les délais indiqués à notre traité et qu’il n’y aura par conséquent aucun retard de notre fait.

Veuillez agréer, Monsieur le Maire, l’assurance de notre considération la plus distinguée.

Le Président du Conseil d’Administration;

Signé : Ch. Baudry.

Le Conseil prend acte des promesses faites, tout en réservant expressément ses droits indépendamment de tous dommages intérêts pour les retards constatés s’il y a lieu.

 

1909

(Éléments recueillis à la Bibliothèque Nationale de France et aimablement communiqué par Monsieur J.J. Dalbo)

 

(Avenir d’Arcachon du 13/06/1909)

Usine d’Électricité

La Compagnie du Gaz et de l’Électricité d’Arcachon et Extensions, procède à la construction de la station centrale d’électricité, destinée à assurer la distribution de l’éclairage électrique et à fournir l’énergie nécessaire au tramway devant être établi entre la Pointe de l’Aiguillon et le Moulleau.

En raison de la surface à desservir, 7 kilomètres 500, entre les deux extrémités d’Arcachon, elle a adopté comme mode de distribution le courant alternatif à Haute tension, qui permet sans perte de charge importante d’alimenter de grandes étendues. Par suite, il sera possible d’envoyer de l’énergie électrique à plusieurs kilomètres de distance le long du bassin.

L’usine comprendra 3 machines motrices faisant ensemble 750 chevaux vapeur. La superficie occupée par les bâtiments et annexes sera de 2 000 mètres carrés environ. Ces machines entraîneront des alternateurs électriques qui produiront du courant triphasé dont la tension de 3 000 volts à 50 périodes par seconde.

Le matériel de l’usine, alternateurs, transformateurs, excitatrices, sortent des ateliers Babcock et Wilcox pour les chaudières, de la société Dujardin et Cie (de Lille) pour les machines, et de la société Westinghouse pour la partie électrique.

L’exécution du tableau de distribution de la station centrale a été confiée à MM. Védovelli, Priestley et Cie.

L’électricité sera amenée par une canalisation souterraine qui aboutira dans des postes de transformation.

De là, une canalisation aérienne, dite secondaire, alimentée par du courant à basse tension à 125 volts, distribuera la lumière et la force motrice chez les abonnés.

L’usine contiendra également deux groupes de machines destinées à produire le courant continu nécessaire au fonctionnement du tramway.

À cet effet, le courant triphasé à 3 000 volts, pris sur le tableau général de distribution de l’usine, sera amené au moyen de câbles spéciaux à des moteurs électriques placés dans l’usine, et qui à leur tour, actionneront des dynamos fournissant du courant continu à 600 volts. Ce courant sera amené à un second tableau de distribution d’où il se rendra, par un feeder spécial, à la ligne d’alimentation du tramway.

Les travaux sont assez avancés pour qu’on puisse espérer obtenir du courant électrique au mois de juillet prochain. Il restera encore à obtenir l’approbation des plans d’exécution par le Service du Contrôle du département.

 

(Avenir d’Arcachon n° 2969 du 31/10/1909)

L’électricité ne fonctionne toujours pas.

 

(Avenir d’Arcachon du 26/12/1909)

Usine d’électricité

Grâce à l’obligeance de M. Barbe, entrepreneur général des travaux de construction de l’Usine d’électricité d’Arcachon, nous avons pu, mercredi 22 décembre, visiter cette importante installation.

Nous pénétrons d’abord, par le côté Ouest, dans la salle des chaudières. Là se trouvent deux chaudières couplées sortant des ateliers de La Courneuve. Elles ont été essayées, samedi dernier, par M. le Garde-Mines, et les essais ont donné entière satisfaction. On voit dans la même salle une cheminée Prat et une pompe Wartington pour l’alimentation des chaudières.

Un escalier intérieur nous conduit à la salle des machines, vaste pièce orientée Nord-Sud.

Du côté Nord se trouve le tableau de distribution. Il a été fourni et mis en place par la maison Védovelli et Priestley. Il est établit dans toute la largeur de la pièce sur armature en fer et vitrée qui fait face à la ligne de chemin de fer.

Quant à la puissance, la totalité d’énergie fournie par l’usine sera de 500 kilowatts, soit 800 H.P.

Quant à la force électro-motrice, le courant est élevé à tension normale de 3 500 volts.

Le courant électrique triphasé de 3 500 volts peut être distribué dans la ville par des feeders de départ, à même tension, pour permettre d’alimenter des postes de transformation (au nombre, probablement, de trois) établis en divers points de la ville, et desquels partira le réseau à basse tension qui fera le service d’éclairage.

Tout le courant part du tableau et est distribué par lui. C’est ce même tableau qui assurera le départ du courant continu, à 550 volts, pour l’énergie nécessaire au tramway.

Sur la passerelle du tableau de distribution, nous remarquons deux monolithes, création de la maison Védovelli et Priestley ; l’un pour protéger le tableau du survoltage avenant (foudre ou imprévu), l’autre, disjoncteur automatique, pour service général de l’usine.

Du côté Sud, dans la salle des machines, se trouvent : une machine monocylindrique de 200 H.P. et une machine tandem de 400 H.P. avec alternateur monté directement sur l’arbre de la machine.

Les machines peuvent fonctionner ensemble ou alternativement pour la production de l’éclairage ou transport de la force.

Ces deux machines à vapeur sortent de la maison Dujardin et Cie de Lille.

Le volant de la machine monocylindrique a 16 câbles, pour actionner l’alternateur, et il pèse 8 tonnes (la tonne est 1 00 kilos).

Enfin, dans cette même salle des machines, face au Sud, se trouve dans toute la longueur de la salle, un pont roulant de 10 tonnes pour la manutention des pièces.

Nous sortons de l’usine d’électricité du côté Midi, pour voir un réfrigérant en construction (19 mètres de haut) pour le service de la condensation de l’usine. Ce réfrigérant est du système Balcke, construit et monté par les ouvriers de cette maison.

Nous constatons également que l’emplacement pour la remise et les garages est établi que les déblais sont effectués.

Les ouvriers de l’usine travaillent déjà éclairés à l’électricité.

On pense que l’éclairage électrique pourra fonctionner fin janvier 1910.

E.G.

 

1910

 

(Avenir d’Arcachon N° 2978 du 2/1/1910)

Usine d’Électricité

III – Voici la description technique de l’Usine électrique d’Arcachon :

Les bâtiments sont divisés en deux parties. Le premier qui contient les machines et leurs accessoires, le second adossé au premier et dans une direction perpendiculaire à l’axe de celui-ci, et qui contient les chaudières.

Ces bâtiments sont construits en briques et en fer ; ils ont un bel aspect décoratif et ont été construits par M. Barbe, entrepreneur à Bordeaux ; la ferronnerie a été fournie par MM. Boyer frères de Talence. Ils sont largement éclairés par de grandes baies vitrées et un revêtement en faïence en complète la décoration intérieure.

Les machines sont au nombre de trois : elles sont de puissances différentes de manière à permettre toutes les combinaisons possibles depuis la faible charge jusqu’à la charge limite. Elles se composent :

1° D’une machine à vapeur de 200 chevaux effectifs destinée à actionner au moyen de cordages un alternateur de 125 kilowatts.

2° D’une machine à vapeur de 400 chevaux, sur l’arbre de laquelle est calé directement un alternateur de 260 kilowatts.

Ces machines sortent de la maison Dujardin et Cie, de Lille, l’un des meilleurs constructeurs français ; elles sont destinées à marcher à vapeur surchauffée qui arrivera dans les cylindres à la température d’au moins 300° centigrades.

La condensation de ces machines est faite au moyen d’un condenseur de système Leblanc dont le premier exemplaire a été employé à l’Exposition maritime de Bordeaux en 1907. Ce condenseur est très remarquable et offre l’avantage de créer de la condensation sous un très petit volume. Il est actionné par un moteur électrique à courants triphasés.

3° D’un moteur à gaz, destiné lui aussi à entraîner un alternateur, peut développer environ 100 chevaux et il est là pour parer aux à-coups qui peuvent se produire (surcharges subites produites par l’allumage simultané d’un grand nombre de lampes sur le réseau pour causes occasionnelles) ; il est destiné aussi à faire le service de nuit qui sera assez restreint.

Les machines à vapeur sont installées sur des bâtis en maçonnerie construits sur le sol. Le plancher de la salle des machines se trouve donc placé à une certaine hauteur au-dessus du sol. Le sous-sol est par suite facilement accessible pour la surveillance et la réparation des machines. C’est également dans le sous-sol que se trouvent les services accessoires des condenseurs, pompes, etc.

Le service des pompes a été fort bien installé par la maison Gré et Cie de Bordeaux.

MACHINES ÉLECTRIQUES.

Les machines électriques sont divisées en deux parties :

Les premières destinées à l’alimentation du réseau de distribution, tant pour l’énergie électrique que pour la lumière ;

Les autres sont destinées à l’alimentation du tramway électrique d’Arcachon au Moulleau.

Pour le réseau, le service fait par trois alternateurs, correspondant aux trois machines indiquées plus haut et dont les puissances sont respectivement de 260 kilowatts, 125 kilowatts et 70 kilowatts.

Ces alternateurs produiront l’électricité sous la forme de courants triphasés à haute tension, 3.500 volts, 50 périodes par seconde.

Pour le service du tramway, deux groupes convertisseurs sont actuellement en montage.

On sait que les tramways électriques sont généralement alimentés par du courant continu à 550 volts ; c’est donc en vue de fournir le courant électrique sous cette forme, que ces groupes ont été prévus ; ils se composent chacun d’un moteur à courants triphasés actionné par le courant de l’usine. Ce moteur entraîne une génératrice à courant continu qui envoie du courant sur la ligne des tramways. La puissance de ces groupes est de 100 chevaux chacun. Un de ces groupes sera suffisant pour assurer le service, le second est placé là comme réserve en cas d’accident au premier, de manière à ne pas interrompre la circulation. Au cas même où ce second groupe viendrait à manquer, un troisième secours est prévu : grâce à une disposition spéciale, une des machines à vapeur pourrait actionner directement une des génératrices à courant continu qui fournit au tramway l’énergie nécessaire.

Toutes ces machine électriques ainsi que leurs accessoires tels que les moteurs pour les pompes, excitatrices, etc., ont été fournis par la société Anonyme Westinghouse dont les ateliers de construction sont au Havre et qui est une des plus importantes sociétés de construction françaises.

TABLEAUX DE DISTRIBUTIONS.

Les tableaux de distribution qui occupent toute la largeur de la salle des machines sont placés sur un plancher surélevé auquel on accède par de larges escaliers. Leur aspect est très décoratif et au pied de ces tableaux on domine toute la salle des machines. C’est là en effet qu’est le cœur de l’usine, c’est de là que devront partir les ordres pour la marche des machines. L’électricien qui sera chargé de cette surveillance est donc obligé de pouvoir surveiller facilement toute la salle des machines dont il vérifie la marche par les appareils de distribution placés sur le tableau.

Les tableaux sont divisés en quinze panneaux constitués par de grandes plaques de marbre montées sur des bâtis en fer cornière. Quatre de ces panneaux servent à la marche des trois alternateurs actuels et l’un deux est en réserve pour un alternateur futur. Quatre autres sont le point d’origine des quatre gros câbles de distribution appelés feeders qui amèneront l’électricité sur les différents points d’Arcachon. Deux autres doivent comprendre les appareils nécessaires pour les machines du tramway. Trois autres sont destinés au divers appareils installés dans l’usine. Deux autres enfin sont placés là pour les extensions à venir.

Chacun de ces panneaux comprend tous les appareils de mesure et de sécurité nécessaires à la bonne marche d’une usine moderne, tels que compteurs haute et basse tension, wattmètres, ampèremètres, voltmètres, compteurs disjoncteurs automatiques et autres appareils à rupture brusque ou à enclenchement. Sur l’un de ces panneaux à l’extrémité, est placé perpendiculairement au tableau, un grand appareil où l’électricien, quelle que soit sa place devant le tableau, peut surveiller la marche de l’usine.

Enfin, et comme complément de sécurité et on peut dire aussi de luxe, se trouve montée sur la rampe de l’escalier, une colonne de fonte à pivot qui comporte une seconde série d’appareils de mesure tels que voltmètre de 5.000 volts, ampèremètre, wattmètres, etc. Cette colonne grâce à sa mobilité permet l’orientation des appareils à volonté et permet par conséquent, à l’électricien de surveiller de n’importe quel point de son tableau, et même en dehors de son tableau, la bonne marche de l’usine.

En arrière des tableau, montés également sur des fers cornières qui ne font d’ailleurs qu’un avec les bâtis en fer de ces tableaux, sont placées toutes les résistances des petits transformateurs pour les appareils de mesure, les barres de cuivres conductrices de courant, etc., tout cela est placé avec une harmonie parfaite qui permet la surveillance facile de chacune des parties de cette installation.

On sait enfin combien le courant alternatif haute tension est dangereux et il ne faut pas exposer les électriciens à des manipulations qui pourraient être mortelles. L’accès de chaque partie est très facile, et en outre, chaque appareil est soigneusement isolé du voisin. Trois gros transformateurs destinés à desservir le réseau d’éclairage de l’usine, ainsi que le réseau des moteurs accessoires complètent cette installation dont l’honneur revient à la maison Vedovelli, Priestley et Cie de Paris, qui s’est créé une spécialité dans ce genre d’appareils.

Les chaudières qui sont actuellement au nombre de deux sont placés, comme nous l’avons vu plus haut, dans un bâtiment perpendiculaire à la salle des machines. Le parcours des conduites de vapeur est ainsi réduit au minimum réduisant également au minimum les pertes de vapeur, condensations, fuites, etc. Les chaudières étant placées sur le sol, se trouvent à un niveau inférieur à celles des machines.

Ces chaudières sont du type multitubulaire de la maison bien connue Babcock et Wilcox et produiront la vapeur sous une pression de 12 kilogs. Près des chaudières et dans le bâtiment même se trouve placé le bâti de la cheminée. Sur le bâti est montée une grande cheminée en tôle, de forme tronconique dont la grande ouverture se trouve placée à l’extrémité supérieure, la petite ouverture étant dirigée vers le bas.

Cette cheminée, dite du système Prat, est destinée à donner du tirage forcé aux chaudières ; ce tirage est produit par un ventilateur spécial mû par un moteur électrique, actionné lui-même par le courant de l’usine.

Une voie Decauville dessert les divers bâtiments. Enfin, un bassin d’alimentation alimenté soit par un puits, soit par l’eau de la ville, suivant les besoins, contient l’eau nécessaire à toute l’alimentation des chaudières ; Cette eau est puisée au moyen de deux pompes à vapeur dont l’une sert de réserve en cas d’accident. Pour compléter l’installation en dehors des hangars et des magasins nécessaires, il a été construit en dehors de l’usine, et au pied de la dune, un grand réfrigérant qui offre un peu l’aspect d’une isba russe, destiné à refroidir toute l’eau condensée provenant des machines à vapeur. Cette eau est amenée au moyen de pompes, sur une série de lattis entre lesquels elle s’écoule goutte à goutte ; elle est ainsi rapidement refroidie et peut de nouveau servir à la condensation. Ce réfrigérant construit par la maison Balcke a une hauteur de 19 mètres.

Les bâtiments de l’usine sont construits de telle façon que l’agrandissement de l’usine peut être facilement exécuté. C’est ainsi qu’un second bâtiment….

… donc d’ajouter quelques fermes et d’abattre cette cloison pour agrandir facilement la salle des machines.

Enfin, près des bâtiments a été aménagé un vaste terrain sur lequel va être construit très prochainement le dépôt des voitures du tramway.

CANALISATIONS ÉLECTRIQUES

Le réseau d’électricité de la Ville d’Arcachon est divisé en deux parties :

1° les canalisations souterraines qui partent directement des tableaux des feeders que nous avons indiqués plus haut. Ces canalisations, qui sont composées chacune de trois câbles isolés les uns des autres et renfermés dans une même gaine protégée par une armature d’acier, seront placées directement dans le sol et amèneront le courant 3.500 volts jusqu’à des postes de transformation répartis sur le territoire de la Ville. Grâce à cette disposition aucun contact n’est possible en ces canalisations et celles destinées à amener le courant chez les abonnés .

2° Les canalisations aériennes constituées par des fils aériens posé au-dessus des maisons et ne comportant que du courant à 110 ou 190 volts, c’est à dire sous une tension nullement dangereuse.

Les postes de transformation placés en ville comporteront chacun un ou deux transformateurs destinés à abaisser le courant électrique de 3.500 volts à 110, et comporteront en outre un tableau de distribution comprenant les appareils de mesure et de sécurité comme à l’usine.

Telle est à peu près la description du réseau d’électricité de l’usine actuellement en cours d’installation dans notre ville.

La responsabilité de l’entreprise générale de toute cette construction et de ces réseaux, a été assumée par la Société d’Entreprises et de Travaux dont le nom est bien connu dans notre région.

L’usine est actuellement à peu près terminée, les chefs monteurs des diverses maisons procèdent au montage des divers appareils, la mise à feu aura donc lieu assez prochainement. D’autre part les travaux de canalisation vont être commencés dans quelques jours et grâce aux dispositions prises par l’entrepreneur, ils seront effectués dans un temps très restreint et terminé à peu près dans le courant de janvier.

La Compagnie du Gaz et de l’Électricité d’Arcachon aura donc doté notre ville d’une station centrale qui peut soutenir avec avantage la comparaison avec les usines des villes les plus importantes et l’avenir démontrera certainement que ce n’est pas en pure perte qu’ont été faites les dépenses importantes nécessité par cette installation modèle. Ajoutons enfin que grâce au système de distribution adopté, il suffira d’établir quelques câbles pour transporter au loin dans les communes voisines le long du bassin, la lumière et l’énergie électrique et cela permettra aussi d’augurer favorablement de l’avenir de cette usine.

L’abondance des matières nous oblige à renvoyer au prochain numéro le compte- rendu de notre visite à l’usine.

 

(Avenir d’Arcachon N° 2979 du 9/1/1910)

Usine d’Électricité

III – Nous n’ajouterons rien à la note technique parue dans notre dernier numéro, si ce n’est que lundi 26, M. Edouard Guénon, ingénieur, avait invité les trois rédacteurs des journaux locaux et les quatre correspondants des régionaux à venir visiter l’usine d’électricité avant la mise en route, ce qui permettrait de se rendre compte de tous les détails, plus facilement encore qu’après la mise en marche.

M. Guénon, un des administrateurs de la Compagnie du Gaz et de l’Électricité d’Arcachon et extensions, installait, à 28 ans, les tramways de Bordeaux, et un peu plus tard ceux de Nice, Monaco, Menton, puis ceux de Saint-Nazaire. On sait que les 84 kilomètres de trams bordelais établis par M. Barbe, le même entrepreneur qui fait l’installation arcachonnaise, ont été posés en neuf mois et demi. L’installation d’une voie kilométrique à Limoges, a demandé beaucoup plus de temps.

Dans une conversation préalable, M. L’Ingénieur nous exposa que contrairement à une opinion généralement répandue, les usines électriques mues par la vapeur sont souvent plus économiques que les usines qui profitent d’une force naturelle, turbines actionnées par une chute d’eau, parce que la force naturelle n’est pas d’un débit constant ; l’eau surabondante en hiver peut faire défaut en été. L’économie de la houille blanche sur le charbon est en général contrebalancée par un accroissement de dépenses occasionnées par l’installation des canalisations. Aussi beaucoup d’usines à force naturelle se doublent de machines à vapeur pour parer aux imprévus. Avant de nous rendre à l’usine d’électricité proprement dite, nous constatons que des améliorations considérables ont été effectuées dans l’usine à gaz pour l’éclairage et le chauffage d’Arcachon.

Comme il est dit dans l’exposé que nous avons publié dimanche, l’usine d’électricité actuelle, prévue pour Arcachon et extensions, admettrait parfaitement d’être accrue. Il suffirait, par des constructions adjacentes, l’allongement du bâtiment par une ou deux fermes et sur un emplacement qui existe, d’abriter d’autres chaudières multitubulaires à 12 kilos de pression, pourvues d’un réchauffeur de vapeur, desservies par une cheminée de 18 mètres de haut, à tirage forcé, de forme conique, avec ventilateur actionné par un moteur électrique et produisant une aspiration intense.

Cette extension possible de l’usine électrique d’Arcachon fait notre joie, car on sait avec quelle infatigable persévérance nous nous sommes faits et nous resterons toujours l’inlassable protagoniste d’une voie allant vers le littoral. Elle se réalisera peut-être par les tramways.

Vingt ans l’Avenir d’Arcachon a demandé un Casino de la Plage. Il l’a obtenu. Depuis cette fondation, il demande une Route en forêt. Il l’obtiendra aussi.

L’usine étant pourvue d’un groupe de deux chaudières, si l’on ajoutait d’autres groupes, chacun pourvu de sa cheminée, on pourrait éclairer La Teste et le littoral du Bassin ; qui sait si l’on irait pas jusqu’à Mimizan ?

Nous avons particulièrement remarqué le rez-de-chaussée construit en briques, haut de 3 mètres, formant sous-sol ; les massifs de maçonnerie qui supportent les moteurs, tout ajourés pour que la machine soit partout accessible, avec toutes parties délicates visibles, afin que le mécanicien y accède facilement pour faire un joint, un nettoyage ou autre œuvre utile. C’est dans les cylindres de ces machines que vient la vapeur produite par les chaudières.

Le rez-de-chaussée et le premier étage sont connexes en ce sen, que les grosses machines ainsi que la moitié des volants émergent au premier étage, alors que les tubulures et l’autre moitié des volants se noyent (sic) dans les profondeurs du rez-de-chaussée.

Ne revenons pas sur les machines où la vapeur arrive à 325°, mais constatons que cet échelon de machines marchant à pleine charge suffira amplement à la distribution de l’éclairage et de l’énergie pour tramway.

Ne parlons pas davantage du tableau de distribution long de 17 mètres, haut de 2m60 et qui a coûté 50.000 fr. ; de la spacieuse passerelle nécessaire pour le mécanicien qui ne procède du reset que ganté de caoutchouc ; de pont roulant qui, mû par un seul homme et d’en bas, s’arrête à n’importe quelle place sur toute la longueur de la salle ; de même qu’un seul homme suffit à manœuvrer d’en bas tout le système des moufles et poulies sur la longueur du pont roulant.

Près du réfrigérant se trouve le garage et la remise des trams, construit pour douze voitures dont six automotrices et six remorques.

Le service des trams se fera par une canalisation aérienne. On attend, en janvier, l’arrivée de 450 tonnes de rails, il faut trois mois pour les mettre en place, les trams pourraient don être prêts en avril 1910.

La construction de la voie de l’usine au cours Tartas, soit 500 mètres, coûtera 25.000 fr. soit 50.000 fr. le kilomètre. La voie entière de 7 kilomètres 500 reviendra donc à 375.000 francs. À cette somme il faut ajouter 125.000 fr. de rails, aiguillages, main d’œuvre, au total 500.000 francs.

Très aimablement M. l’Ingénieur offre un verre de champagne aux représentants des trois journaux : La France, La Vigie, L’Avenir d’Arcachon, seuls présents ce jour-là (mais tous avaient été invités).

Nous avons levé notre coupe à M. Guénon, aux ingénieurs de l’usine d’électricité, au prochain éclairage électrique, aux prochains tramways !

R. G.

 

(Avenir d’Arcachon N° 2982 du 30/1/1910)

Électricité – Lundi, les équipes de M. Mocassin, contre-maître (sic), ont commencé les canalisations au passage à niveau, avenue Nelly. À l’usine, la dernière machine va être montée sous peu.

 

(Avenir d’Arcachon N° 2984 du 13/2/1910)

Usine Électrique – Toutes les machines sont actuellement montées et forment un ensemble admirable. Le grand moteur électrique est en place ; de même le moteur à gaz de secours, pesant 20.000 kilos. Les conduites souterraines sont établies rue Latérale, avenue Gambetta, cours Lamarque ; leur pose se poursuit. Les travaux en général sont poussés avec une très louable activité.

 

(Avenir d’Arcachon N° 2986 du 27/2/1910)

Électricité – Au moment où nous allons tous avoir plus ou moins à parler d’électricité, il n’est peut-être pas inutile de rappeler quelques expressions de notions courantes.

La puissance de piles, ou de tout autre générateur d’électricité, dépend de deux facteurs :

1° Leur force électromotrice E, ou différence de potentiel interpolaire, exprimée en Volts.

2° L’intensité I du courant, mesurée en Ampères.

Leur produit E x I est donné en Watts qui est l’unité de puissance.

Ainsi une série de piles, d’une force électromotrice de 50 volts, débitant un courant d’une intensité de 20 ampères, aura une puissance de 1.000 watts ; 50 x 20 = 1.000.

Ainsi nous avons dit que le courant fourni par l’Usine génératrice était de 450 volts et de 18 ampères ; soit 450 x 10 égale 8.100 watts.

Grand-Hôtel – Ces jours-ci nous nous sommes rencontrés avec M. Yves Blanchy, M. Drouyn, architecte, etc., à visiter les rapides travaux du Grand-Hôtel.

Aussitôt qu’on a gravi le perron d’entrée et traversé le hall, on admire l’escalier de pierre qui se construit, avec sa rampe en fer forgé, ses six paliers, dans une cage de 6 mètres carrés, 18 mètres de haut, avec au centre l’ascenseur.

Voici à gauche le grand salon-hall, à double plafond lumineux, décoration de staff, avec baies intérieures en plein cintre.

Le hall sur la plage ayant à gauche salon des dames, salon des messieurs ; à droite salon-restaurant ; on travaille aux décorations des plafonds.

Sur la mer, la grande salle de restaurant, en amphithéâtre, avec ses onze baies, et un avant-corps à pans coupés, face au bassin.

Du grand restaurant, nous passons, à l’est, dans la salle des fêtes, vitrée du côté du jardin, plafond en anse de panier.

Nous admirons les dégagements de toutes ces pièces du rez-de-chaussée et l’escalier de service des sous-sols dont nous avons déjà parlé.

Aujourd’hui nous ne voulons pas monter aux étages ; nous y reviendrons . Ce qu’il importait de constater, c’est l’avancement des travaux, l’harmonieuse disposition des loggias entre colonnes qui monumentalisent l’édifice, et ornementant l’attique du faîte, quatre frontons très importants, en ciment armé, au chiffre G. H., deux du côté de la mer, deux du côté du boulevard.

On établit les conduites d’eau, d’électricité ; on organise le chauffage central ; on pose enfin les portes des trois étages. Et il y a en tout 1.200 portes.

Nous recauserons de tout cela.

 

(Avenir d’Arcachon N° 2997 du 8/5/1910)

Électricité – L’Usine Électrique est en plein fonctionnement d’essais. Il est formellement défendu maintenant d’entrer pour la visiter. Les travaux d’installation de voirie se poursuivent avec activité. Si les tramways sont loin d’être prêts, l’éclairage en ville n’est plus qu’une question de quelques semaine.

Nous croyons savoir que l’hectowat (sic), c’est à dire un pouvoir éclairant de 125 bougies, brûlant pendant 4 heures coûtera 10 centimes. La plus grosse dépense sera l’installation des appareils, pour lesquels on traitera à forfait.

 

(Avenir d’Arcachon N° 2999 du 22/5/1910)

Électricité – On vient de poser sur le Boulevard les pylônes destinés à supporter les fils de l’éclairage électrique. Il a été prévu que ces pylônes seraient également utilisables pour supporter les fils de traction électrique, au cas où tôt ou tard le tramway devrait passer par là.

On espère donc que l’éclairage fonctionnera en juin, et les trams peut-être en octobre.

 

(Avenir d’Arcachon N° 3002 du 12/6/1910)

Grand-Hôtel – Dimanche soir, 5 juin, est arrivé M. Paschier qui sera le directeur du Grand-Hôtel d’Arcachon, comme il est déjà directeur d’un des plus beaux hôtels de Monaco qui s’appelle « l’Ermitage » ; il est venu prendre connaissance de l’installation et des dispositions pour l’ameublement.

On peut maintenant parcourir l’édifice du haut en bas avec toutes facilités.

Quand on a gravi le perron du rez-de-chaussée, du hall qui ouvre sur l’escalier d’honneur, on se rend dans le grand salon, pièce de 160 mètres carrés, 8 mètres sur 20, style Empire ; de là, dans la salle des fêtes, 160 mètres carrés, style Louis XVI, cette salle qui servira aussi pour les banquets, est pourvue d’un vestiaire très commode ; elle communique avec l’escalier de service qui descend aux cuisines, et de plain-pied avec la salle de restaurant 250 mètres carrés, style Louis XVI très pur, vue sur la mer.

En parcourant ces trois pièces magistrales, on observe que le jour, l’air et la lumière entrent partout à pleines baies, et cet éblouissement d’éclairage diurne ne sera pas un des moindres charmes, car il existe aussi bien en bas qu’au troisième étage, dans les escaliers et vestibules, comme dans les chambres et salons, partout c’est la note gaie du soleil et de l’air pur, cachets du climat arcachonnais.

Ce rez-de-chaussée comprend encore du côté nord : un salon particulier du restaurant, un fumoir, un salon des dames ; au midi et à l’ouest : quatre appartements princiers avec chambres, salon, cabinet-lavabo ; douze chambres avec cabinets baignoires.

Du grand salon on passe par un hall conduisant à la terrasse qui donne sur la mer, et servi par une porte revolver, qui a coûté 3.000 fr., et qui est un bijou de menuiserie.

Montons au premier étage, nous admirerons, au-dessus du restaurant, une terrasse de 150 mètres carrés, dominant le panorama du bassin d’Arcachon.

Le deuxième et le troisième étages sont intéressants par les grand nombre de leurs chambres, tout prêtes et tapissées ; celles du haut pourvues de très élégantes loggias qui s’ouvrent au nord comme au midi.

Pour les salons et salles à manger est disposé, dans l’épaisseur des murs, le chauffage à ailettes ; dans les chambres, est installé le chauffage à radiateurs.

Cette question du chauffage nous amène tout naturellement à aller visiter les sous-sols où sont campées trois énormes chaudières pour alimenter le chauffage central, et qui assoient leurs larges bases dans la cave au-dessous du sous-sol.

Sous la terrasse nord, côté du bassin, se groupent quarante cabines de bain, et piscine pour douches. À l’ouest : un bar de 160 mètres carrés, ouvrant par trois portes et de plain-pied, sur la rue du Casino et sur la place du Grand-Hôtel ; à côté, salle du transformateur électrique.

Sous le restaurant sont établies les cuisines avec leurs fourneaux et dépendances : pâtisserie et four spécial, vaissellerie, argenterie, légumerie, chambre froide, cellier, cave à vins.

Au nord-ouest, salle à manger des courriers.

Sous le grand salon, salle à manger du personnel, caves pour bois et charbons.

Au sud-est : lingerie, armatures et cage de l’ascenseur.

À l’extérieur du Grand-Hôtel, il est utile de noter, du côté est, la grande cour sous la salle des fêtes, c’est là qu’on accède à l’économat, aux cuisines et aux divers services. C’est là qu’a été creusé le puits artésien, dont nous avons parlé aussi dans de précédents articles, et qui, à 134 mètres de profondeur, a fourni de l’eau jaillissante. Cette eau est portée, par des conduites, à des bassins situés au-dessus du troisième étage, pour se répartir ensuite dans toutes les pièces et appartements, aux robinets d’eau chaude et froide.

Dans l’ensemble, on voit que le Grand-Hôtel est un monument fort important, et surtout disposé suivant les règles pratiques du confortable le plus moderne.

Nous avions annoncé qu’il serait prêt pour la saison d’été. Il sera très vraisemblablement inauguré dans la deuxième quinzaine de juillet.

 

(Avenir d’Arcachon N° 3003 du 19/6/1910)

Électricité et Quai-Trottoir – M. Veyrier-Montagnères nous informe officiellement que la municipalité a fait défense, à la Compagnie concessionnaire de l’électricité et des tramways, de commencer son exploitation. En agissant ainsi, la municipalité s’est fondée sur sa délibération en date du 12 mai 1907, par laquelle le Conseil a décidé que l’éclairage électrique et les tramways devaient marcher de pair. Il observe, d’autre part, que la Compagnie a l’intention d’appliquer aux consommateurs un tarif que la municipalité juge excessif.

Tels sont les motifs que donne le maire de son attitude en cette circonstance.

Cette façon radicale de procéder, n’est peut-être pas sans danger. On remarque en effet qu’aussitôt reçue l’injonction du maire, l’entrepreneur des tramways a retiré de la route de Moulleau les cinquante ouvriers ou plus qui y travaillaient, et qu’il sera peut-être fondé à prétendre que si on l’avait laissé continuer, il eut été en mesure de remplir ses engagements dans les délais voulus.

D’un autre côté, interrompre le mise en état de l’électricité, parce que l’établissement des tramways n’est pas assez avancé, c’est porter préjudice aux habitants ou propriétaires susceptibles de s’abonner et, par contre-coup, à la Compagnie elle-même qui passait des traités d’éclairage.

S’agirait-il de faire la guerre à la Société existante, de la lasser, pour en substituer une autre ? On le croirait à voir les agissements actuellement employés.

Mais M. le Maire ne craint-il pas que ces procédés combatifs et militants n’amènent, au lieu d’une solution rapide, le retard indéfini des travaux et de l’exploitation projetés ?

Qu’il se souvienne du jugement porté par l’histoire sur Paul de Gondy, cardinal de Retz : « Il se croyait l’étoffe d’un grand homme, les circonstances n’en firent qu’un brouillon ! »

Ne craint-il pas que ce tramway et cette électricité, résolus en projet depuis 1907, à peine ébauchés en 1910, ne commencent à fonctionner en 1985, dans 75 ans, quand repassera la comète de Halley ? Comme dit la chanson :

Ne t’en plains pas,

Tu l’auras voulu Nicolas !

À la dernière heure, nous apprenons que le Maire revient à de meilleurs sentiments.

 

(Avenir d’Arcachon N° 3004 du 26/6/1910)

Électricité – On se demande si MM. Veyrier-Montagnères et Tisseyre sont sérieux quand ils prétendent qu’ils voulaient arrêter l’apparition de l’électricité, si ce tramway commencera à fonctionner plu ou moins tôt, plus ou moins tard. Que le Maire constate que, les tramways n’ayant pas été prêts à l’heure, un dédit de 50.000 fr. est dû par la Compagnie ; où qu’il est dû par elle une certaine indemnité, par jours, semaines ou mois de retard, cela relève de son administration. Mais que, dans une affaire double, il veuille faire supporter aux abonnés de l’électricité les inconvénients qui résultent des péripéties du tramway de Moulleau, cela paraît extraordinaire pour ne pas dire outrecuidant.

Il est bien certain, en effet, qu’un contribuable qui a vu la Ville s’engager avec une compagnie et promettre l’éclairage ; qui a subi la pose de poteaux et fils dans toutes les directions ; qui a traité pour l’installation d’appareils à domicile ; qui a discuté et consenti des prix d’abonnement, ne peut se voir subitement et indéfiniment frustré de ce contrat d’éclairage, par suite d’un caprice dans le fonctionnement du tramway de Moulleau. Il est certain que ce contribuable peut exiger la réalisation de son contrat et, à défaut, se pourvoir contre la Compagnie en appelant la Ville en garantie.

Zu point de vue administratif, on peut même se demander si le Maire a le droit de se faire justice lui-même, en se servant d’une partie de son contrat pour sanctionner l’autre partie de ce même contrat, et en créant une pénalité d’un ordre nouveau, fondée sur ce que l’exécution des deux sortes de travaux devait être connexe ; interdisant absolument l’une, parce que l’autre est arrêtée dans un défaut de réalisation.

Notons enfin que MM. Veyrier-Montagnères et Tisseyre sont bien osés, quand il viennent dire que le tarif imposé aux consommateurs est excessif. Ils estiment leurs administrés bien naïfs pour se payer de pareilles raisons. La question des tarifs, en effet, a dû être, dans son ensemble, étudiée par la Ville quand elle a traité avec la Compagnie ; et dans le détail, la discussion des tarifs entre l’Abonné et la Compagnie ne regarde nullement la Ville.

Voilà donc un moyen dilatoire, invoqué par MM. Veyrier-Montagnères et Tisseyre qui fait encore long feu… comme le reste.

 

(Avenir d’Arcachon N° 3007 du 17/7/1910)

Hôtel Jampy – Ce coquet et confortable hôtel, dirigé par M. et Mme Curan, vient d’être entièrement restauré et mis à neuf. Ses 40 chambres sont divisée à nombre égal en séries du nord au midi.

Au 1er étage on a, des balcons, vue sur le boulevard à droite et à gauche à perte de vue ; au 2me on voit de son lit passer les bateaux sur le Bassin, la vue s’élargit de la jetée-promenade jusqu’aux dunes boisées du Ferret. Toutes les chambres, fraîchement tapissées, sont meublées à la moderne. Il y a l’électricité partout, jusqu’aux cuisines et à la cave. Les deux salles de restaurant décorées, claires, aérées, sont d’un haut confortable. Quant aux repas et au service, les directeurs ont maintenu la vielle réputation de la maison Jampy.

Dans la cour du côté du midi, nous avons admiré cinq pieds de vigne qui sont une curiosité. Deux de ces vignes sont âgées de 32 ans, les trois autres de 15 ans. Les gros ceps ont poussé cette année de 5 mètres de long ; ils portent au moins deux mille tiges. La vigne couvre et ombrage la cour intérieure sur un espace de 32 mètres. Du pied à la cime des grosses branches, la vigne mesure 12 mètres, le tout est garni de grappes longues de dix centimètres.

L’Hôtel Jampy est un des meilleurs hôtels d’Arcachon.

 

(Avenir d’Arcachon N° 3010 du 7/8/1910)

Grand-Hôtel – Chambres de 6 à 15 fr. ; salons 20 fr. ; déjeuner 5 fr. ; dîner 7 fr. ; five o’clock tea avec pâtisseries 1 fr. 50 ; orchestre d’après-midi ; ascenseur, éclairage électrique ; bains de mer dans l’hôtel ; coiffeur attaché à la maison ; américain-bar.

 

(Avenir d’Arcachon N° 3011 du 14/8/1910)

Les tramways – Sur la route du Moulleau un kilomètre et demi de rails est posé ; on continuera par la rue latérale à la Gare, et, après saison, en ville. On espère fonctionner dans les premiers mois de 1911. Le matériel est construit ; les wagons très coquets sont en bois de teck, aux armes de la Ville, avec couloir central. On ne pouvait mettre la charrue avant les boeus : l’énergie électrique qui donne la force motrice succèdera à l’énergie lumière ; l’éclairage actuel du Grand-Hôtel, de l’Hôtel de France, de l’Epicerie Potin, Horlogerie Cheurel, Maison Brianne, Hôel Jampy, Café Repetto, en font foi.

 

(Avenir d’Arcachon N° 3011 du 14/8/1910)

VILLA « SAINT-YVES » – On se souvient qu’il y a quelques années, M. Le baron de Sambucy de Sorgues avait fait bâtir la villa Saint-Yves qu’il habita.

M. le prince de Broglie acquit cette propriété et, sur les plans qui font honneur à M. J. Arnaudin, architecte, fit construire un nouveau Saint-Yves qui est une merveille d’élégance, de confort et de bon goût.

Une grille monumentale en fer forgé donne accès du boulevard sur un jardin de parterres aux fleurs brillantes et de feuillages aux couleurs vives. De grands bananiers parent ou ombragent des allées sinueuses bien dessinées.

La villa s’ouvre et est orientée franchement en plein midi, claire et lumineuse dans toute sa longueur, présentant une spacieuse galerie, construction métallique à vitraux historiés de papillons, d’oiseaux et de fleurs. L’intérieur de cette longue galerie d’entrée est un jardin d’hiver terminé à chaque extrémité par deux rotondes, et partout garni de rocailles où s’encastrent les grandes plantes vertes, rigides ou pleureuses. Dans chaque rotonde, une grotte de rocailles surmontée de têtes d’atlantes, perle des Cascatelles, qui donnent la vie, le mouvement et la fraîcheur de l’eau à tout ce palmarium, et des lampes électriques en couleurs y sont aménagées qui jettent dans les soirées d’hiver les reflets des fontaines lumineuses.

On gravit quelques marches et on arrive dans le hall ; à gauche un escalier, en face un éblouissement de clartés.

C’est le rez-de-chaussée de la villa. On est saisi d’étonnement en l’embrassant d’un seul regard.

C’est un Cristal-palace. Les murs sont en verre ; si bien, qu’entré dans le salon qui occupe le centre, on voit à droite le cabinet-musée du Prince, à gauche la salle à manger, en face une large et très belle galerie également vitrée donnant sur la mer, avec deux retours qui servent de bibliothèque et de fumoir.

Et toutes ces pièces en glaces bizeautées, on pourrait dire percées à jour, semblent une féerie de cristal de roche ; puisqu’une personne ou un objet placés dans une de ces pièces, sont vus à n’importe quelle distance, par tout autre personne située dans une autre de ces pièces absolument closes et distinctes.

On comprend que ce royaume de la lumière ne comporte ni tableaux aux murs, qui sont des glaces ; ni tapisseries aux fenêtres dont on n’a pas besoin et qui n’ont pas l’air d’exister.

Les objets d’art sont rares faute de place pour eux

Dans le vestibule, relevé de panneaux décoratifs en staff, un buste en marbre blanc de Napoléon 1er ; dans le salon, une baigneuse de Falguière, en marbre blanc de Carare, un Faune en bronze, semblent s’être glissés furtivement sous ces lambris. Dans la galerie, un tableau de l’école espagnole de Giraud.

Tous autour du cabinet de travail, qui est un musée, des étagères-vitrines s’élèvent des parquets aux plafonds, enfermant derrière les limpidités de leurs transparences : l’une, toute la faune des oiseaux arcachonnais ; l’autre, des souvenirs de voyages, japonaiseries, divinités exotiques, statuettes chinoises, objets précieux de Birmanie et d’Indo-Chine. Dans un niche archaïque, une danseuse de Siam en bois de teck en une seule pièce monoxyle ; des poupées du Congo et de l’Afrique occidentale ; à terre des peaux de tigres, dépouilles de félins qui sont tombés sous la carabine du Prince de Broglie.

Tout le rez-de-chaussée est style Louis XVI modernisé ; la salle à manger style Louis XV.

Devant la galerie vitrée, une terrasse descend au jardin qui, de côté nord, domine la mer où est mouillé l’autocanot.

Si Balzac, qui avait la science des détails, poursuivait cette description, il dirait l’ingénieux parti qui a été tiré de l’entresol pour l’harmonieuse disposition des services : salle à manger du personnel, cuisines, chambre de l’électricité, case pour les batteries des accumulateurs, le tout de plain-pied et communiquant au boulevard de la Plage par une allée spéciale. L’énergie électrique fournie par un moteur de Dion, alimente 400 lampes dans la villa et les jardins d’été et d’hiver. Là aussi s’opère le chauffage à vapeur basse pression dont les radiateurs sont distribués à tous les étages.

Avant de quitter le rez-de-chaussée, citons un appartement d’ami. Cette chambre est d’un style sobre, d’une tenue discrète et pourvue, en pièces voisines, de baignoires et de toilettes du dernier confort, dont les murs comme dans les autres toilettes de la villa, sont en peinture d’une blancheur mate et de tonalité très douce ; les revêtements intérieurs en faïences blanches.

Accroché au départ du grand escalier de maîtres, est un staff représentant une femme purement académique, due au statuaire parisien Breton. Dans la cage d’escalier, la corniche est composée de panneaux décoratifs reproduisant les Saisons.

Sur le palier, une chambre d’ami s’ouvre, au nord, sur le bassin.

La plus belle pièce de la villa est la chambre-salon de la maîtresse de maison. Elle mesure 11m55 de log sur 5m de large, battant le record de la plus grande chambre arcachonnaise, celle de la comtesse Sobolewska, à la villa Magda, qui mesure 11 mètres. Cette chambre-salon traverse toute la villa du nord au sud avec fenêtre septentrionale sur le bassin, fenêtre méridionale sur la forêt. On y remarque un beau prie-dieu italien. Là, comme dans toute la villa, les fenêtres sont doubles, à la mode russe, pour éviter les grands vents de mer et aussi assourdir les bruits extérieurs.

À droite, le boudoir du Prince, orné d’aquarelles et portraits ; à gauche, le boudoir de Madame ; au centre de cette disposition d’appartements, une salle d’hydrothérapie, surélevée sur cailleboutis pour laisser fuir l’eau des douches ; cette vaste pièce mesure 5 mètres sur 4m30.

Au second se trouvent cinq chambres de domestiques, au nord lingerie, au sud garde-robes.

Mais l’escalier monte toujours et conduit à une Tour-Belvédère pourvue d’une galerie en quadrilatère, haute de 26 mètres au-dessus du sol, et dont le plancher-pourtour est plus élevé que le toit-terrasse du Grand-Hôtel. Inutile de dire la vue magnifique qu’offre ce point de vue sur notre lac d’Arcachon, sa ville d’été, sa ville d’hiver.

En face la villa, du côté boulevard, est situé le garage où est remisé un auto de 40 H-P, écurie et voitures.

En résumé, Saint-Yves est une villa typique et sans précédent ; le genre en pourrait être imité, mais elle n’a pas eu de précurseur ; c’est un modèle de luxe, de grâce artistique et de modernisme parisien.

E.G.

 

Réunion du Conseil Municipal d’Arcachon du 6 octobre 1910

Éclairage et Tramway électrique – Monsieur le Maire fait l’historique de la question :

Aux termes de l’ancien cahier des charges, il n’est pas possible d’avoir l’éclairage électrique avent 1926. Malgré de nombreux pourparlers avec la Société concessionnaire de l’époque, en vue d’arriver plus promptement à cette amélioration, le Maire ne put obtenir satisfaction.

Un nouveau Conseil d’administration ayant été substitué au précédent, en 1906, la municipalité entra immédiatement en négociation avec lui et fut assez heureuse pour obtenir : 1° l’abaissement immédiat du prix du gaz pour la Ville et les particuliers, 2° création d’un réseau électrique d’éclairage, 3° l’engagement par la Société d’établir un tramway électrique pour le transport des voyageurs, de la pointe de l’Aiguillon à Moulleau et ce, sous la seule condition de proroger jusqu’en 1947, soit de 21 ans, la concession conclue en 1881.

Aux termes de la convention relative à l’éclairage, approuvée par l’autorité supérieure le 5 juin 1907, l’éclairage électrique aurait dû fonctionner à partir du 5 juin 1908. À l’heure actuelle, et bien que l’usine électrique soit construite, une partie seulement de la canalisation a été établie.

En ce qui concerne le tramway, les travaux devaient être complètement achevé le 30 septembre 1909. Pour justifier ces retards, la Société allègue certaines difficultés d’exécution et l’approbation tardive par l’Autorité supérieure, du décret de substitution à la Société d’éclairage, d’une Société particulière pour l’exploitation du tramway.

À plusieurs reprises la municipalité a invité la Société d’Éclairage et la Compagnie des Tramways à exécuter leurs conventions, plus récemment, le 28 octobre 1910, Monsieur Clavel, Agent Voyer Chef a adressé à la Compagnie du Tramway, une mise en demeure d’avoir à pousser activement les travaux dans un délai de 8 jours.

Monsieur le Maire croit, que si la Ville avait exigé l’exécution des travaux dans les délais impartis, et par suite de non exécution, la déchéance de la Compagnie, la Ville aurait encaissé il est vrai, la cautionnement de garantie, mais il en serait résulté de graves inconvénients pour la Ville et la population. Un retard considérable sinon un ajournement indéfini de l’établissement du tramway, l’augmentation du prix du gaz car la déchéance de la Compagnie entraînerait avec elle, le retour à l’ancien traité de 1881 et en outre la question d’éclairage électrique non résolue.

Monsieur le Maire dit que quelques instants avant la séance, Monsieur Guénon administrateur de la Compagnie des Tramways, lui a remis en communication le traité intervenu avec Messieurs Blavy et Cancalon, lesquels s’engagent à effectuer les travaux de façon à ce que la ligne puisse être livrée à partir du 1er mars 1911. On sait que Messieurs Blavy et Cancalon sont des entrepreneurs sérieux qui ont donné à Arcachon et partout où ils ont exécuté des travaux, maintes preuves de leur fidélité aux engagements qu’ils avaient souscrits, ce qui est un gage pour la Ville que satisfaction va lui être donnée dans un délai rapproché.

Dans le cas improbable où les travaux ne s’exécuteraient pas conformément à ce qui précède, la municipalité emploiera alors les mesures coercitives prévues dans les conventions.

Monsieur le Maire ajoute qu’il a tenu à exposer l’historique complet des affaires éclairage et tramway électrique, afin de démontrer que l’Administration municipale a, comme par le passé, accompli son devoir et tenu compte de l’intérêt des habitants d’Arcachon.

Personnellement, il n’a tiré aucun avantage de sa situation de maire et d’agent de change et le Conseil municipal connaît trop la valeur des attaques de certaine presse pour qu’il ait à y répondre.

Monsieur Fayet en son nom personnel et au nom de plusieurs de ses collègues, propose l’ordre du jour suivant qui est adopté à l’unanimité :

Le Conseil municipal approuve le Maire et l’administration municipale dans leurs actions vis-à-vis de la Société d’Éclairage et de la Compagnie des Tramways.

Est d’avis avec l’Administration, que l’exécution des cahiers des charges soit poursuivie dans toute sa teneur et que ces Compagnies soient mises en demeure de terminer le plus rapidement possible les canalisations d’électricité et l’établissement du tramway.

 

(Avenir d’Arcachon N° 3024 du 13/11/1910)

Conseil MunicipalSéance du dimanche 6 novembre – M. Veyrier-Montagnères expose la question de l’éclairage et des tramways électriques.

L’ancienne convention entre la Ville et la Société du Gaz est du 22 juillet 1881. Un nouveau conseil d’administration fut constitué en 1906 qui conclut une convention, le 18 mai 1907, abaissant le prix du gaz, promettant un réseau électrique d’éclairage et de tramway, moyennant prorogation de la concession jusqu’en 1947.

L’éclairage électrique devait fonctionner le 5 juin 1908, et le tramway être mis en exploitation le 30 septembre 1909.

À la date du 6 novembre 1910, l’usine est construite, partie des canalisations électriques sont exécutées, la ligne du tramway est presque achevée sur la route de Moulleau.

La Société d’éclairage conclut alors un traité avec MM. Blavy et Cancalon qui s’engagent à exécuter journellement 100 mètres de voie ferrée, et à terminer la ligne entière, de l’Aiguillon à Moulleau, le 1er mars 1911, sauf mauvais temps, imposant un arrêt et un retard d’exécution.

Si la Société d’éclairage n’exécutait pas son traité : 1° elle perd son cautionnement de 50.000 fr., 2° elle paye un dédit de 30.000 fr., 3° elle perd sa prorogation de concession jusqu’en 1947.

Le Conseil adopte ce rapport à l’unanimité.

 

(Avenir d’Arcachon N° 3025 du 20/11/1910)

Publicité – Compagnie du Gaz et de l’Électricité d’Arcachon et Extension

Charge & entretien d’accumulateurs – Notre Usine Électrique s’occupe de la charge et de l’entretien des accumulateurs à des Prix Modérés.

 

(Avenir d’Arcachon N° 3027 du 4/12/1910)

Électricité – Plusieurs personnes nous ont demandé :

1° Le cahier des charges de la Société a-t-il prévu la canalisation de l’électricité dans la Ville d’Hiver ?

2° Quelles sont les rues de la Ville d’été où la canalisation a été prévue par la municipalité ?

Il est urgent de porter ces renseignements à la connaissance du public pour fixer les intéressés sur le prix d’installation qui peut leur être demandé.

 

1911

 

COMPAGNIE DU GAZ ET DE L’ÉLECTRICITE

D’ARCACHON ET EXTENSIONS

(Société anonyme au capital de 1.600.000 francs)

Siège social : 1, rue Franklin – BORDEAUX

* * *

POLICE D’ABONNEMENT

À la Fourniture de l’Énergie Électrique

* * *

Police N°_________

M_______________

_________________

Article premier – La Compagnie fournit l’énergie électrique pour quel usage que ce soit, aux conditions du cahier des charges, sur le territoire de la commune d’Arcachon et dans les rues canalisées, à toute personne qui en fera la demande et qui aura contracté un abonnement de trois mois au moins, aux conditions de la présente police.

Cet abonnement se trouvera de plein droit renouvelé pour la même durée, faute d’avertissement donné par l’abonné au moins deux mois au moins avant son expiration. Si l’énergie électrique est fournie à des conditions différentes de celles du cahier des charges, l’abonnement pourra être également dénoncé par la Compagnie, par simple lettre recommandée dans le même délai de deux mois.

Art. 2 – L’énergie électrique est amenée chez l’abonné au moyen d’un branchement pris sur la canalisation principale. Ce branchement, depuis son origine jusqu’au compteur, sera fourni est posé par la Compagnie aux frais de l’abonné, après devis accepté par celui-ci. Le branchement comporte deux parties : l’une, qui va de la canalisation principale la plus voisine jusqu’à un support de fils placé sur l’immeuble de l’abonné, peut être utilisé par la Compagnie pour le service d’autres clients. L’autre, qui descend de ce support jusqu’au compteur, reste la propriété entière de l’abonné et est exclusivement attribuée à son usage personnel.

Le prix de ce branchement sera établi selon le tarif suivant :

 

CALIBRE

DU COMPTEUR

PRIX DU MÈTRE COURANT

PAR CONDUCTEUR

Sous tressé blanc

Sous plomb

jusqu’à 500 watts

1 f 20

1 f 60

1.000     –

1 f 40

1 f 80

2.000     –

1 f 65

2 f 00

3.000     –

2 f 05

2 f 55

5.000     –

2 f 25

2 f 95

Seront facturés en plus : la fourniture, l’équipement électrique et la pose : 1° des supports de fils placés sur la maison ; 2° s’il y a lieu, des poteaux et potelets intermédiaires entre ces supports et la canalisation principale.

Dans tous les cas, l’abonné devra obtenir du propriétaire de la maison qu’il occupe, l’autorisation de placer ces supports de fils sur le toit de la maison.

Art. 3 – L’abonné aura le droit de faire faire son installation intérieure, à partir du compteur, l’entretien de cette installation et les modifications qu’il jugera utile, par un entrepreneur de son choix ; mais cette installation devra satisfaire au règlement sur les installations intérieures de la Compagnie, et l’énergie électrique pourra être refusée à tout moment à l’abonné dont l’installation aura été reconnue défectueuse et non conforme aux dispositions du règlement précité.

En aucun cas, la Compagnie ne pourra encourir de ce chef une responsabilité quelconque.

Celle-ci se tient, d’ailleurs, à la disposition de ses abonnés pour faire effectuer, sur leur demande, tous travaux d’appareillage et d’installation ; mais, dans le cas où elle aurait à s’occuper, pour l’entretenir ou la modifier, d’une installation non créée par ses soins, l’abonné la dégage de toute responsabilité quant aux conséquences qui pourraient résulter de vices quelconques dans ladite installation.

La Compagnie est seule juge du nombre de phases (une ou trois) sur lesquelles devront être réparties les lampes ou appareils d’utilisation de l’abonné, ainsi que du mode de répartition.

Art. 4 – Sauf indication contraire de la présente police, la livraison de l’énergie électrique sera faite au compteur aux prix suivants :

Éclairage et usages domestiques :    0,10 l’hectowatt heure

Force motrice et usages industriels :            0,07           –

sous réserve des baisses de prix prévues à l’article 45 du cahier des charges.

Si la livraison de l’énergie électrique est faite à d’autres conditions que celles du cahier des charges, ledit article 45 ne sera pas applicable.

Art. 5 – Les abonnés pourront acheter leurs compteurs soit à tout fournisseur de leur choix, soit à la Compagnie, ou encore les prendre en location à celle-ci.

Les compteurs seront d’un type agréé par la Ville d’Arcachon et devront, avant d’être mis en place, avoir été vérifiés au laboratoire de la Compagnie ; ils porteront une marque de cette vérification avec plombs de sûreté. Après toute réparation ayant nécessité la rupture, le compteur devra être renvoyé à la vérification.

La pose du compteur, son plombage, y compris la fourniture de la planchette, ainsi que la fourniture et pose des interrupteurs et coupe-circuits principaux, seront toujours faits par la Compagnie, aux frais de l’abonné, au tarif suivant :

Installation sur une phase (2 fils) :

Pour une puissance de un kilowatt et au dessous     F. 20

Installation sur trois phases (3 ou 4 fils) :

de 1 kilowatt à 2 kilowatts                                       F. 60

de 2 kilowatts à 3 kilowatts                                      F. 80

de 5 kilowatts à 10 kilowatts                                    F. 100

Au dessus de 10 kilowatts, les prix seront indiqués par la Compagnie.

L’emplacement du compteur devra être choisi par la Compagnie et l’accès en sera facile, de manière à permettre de relever aisément les chiffres de consommation.

La Compagnie aura toujours le droit de déplacer le compteur, si cela lui paraît nécessaire pour une cause quelconque ; ce déplacement sera alors fait à ses frais.

En cas de contestation sur le bon fonctionnement des compteurs, il sera procédé à leur vérification, par les agents de la Compagnie, soit sur place, soit au laboratoire de celle-ci.

Si l’abonné n’accepte pas cette vérification, le compteur sera envoyé à un laboratoire officiellement reconnu. Les frais de vérification ainsi faits seront à la charge de la partie qui succombera.

Il est formellement interdit à l’abonné d’apporter aucune modification dans les organes du compteur et de ses accessoires et dans sa position, sans le concours de la Compagnie.

Le calibre du compteur sera toujours proportionné au nombre de lampes ou à la puissance totale et kilowatts de l’installation, tant pour l’éclairage que pour le force motrice ou tous autres usages.

L’abonné est responsable de toute détérioration provenant de l’usage du compteur ou du branchement pour une consommation dépassant la puissance prévue et déclaré par lui, ainsi que de toutes autres détériorations provenant de son fait ou de sa négligence.

Toute rupture des scellements ou des cachets du compteur, par le fait de l’abonné, pourra donner lieu à une action en dommages-intérêts et à toutes poursuites de droit.

L’abonné devra laisser un libre accès aux agents de la Compagnie dans l’endroit où sera placé le compteur ; tout refus à cet égard sera poursuivi par les voies de droit, sans préjudice pour la Compagnie de couper la communication avec la canalisation principale.

La location et l’entretien de tous les compteurs sans exception sont faits exclusivement par la Compagnie aux prix suivants payables par mois et d’avance :

CALIBRE DES COMPTEUR

(2, 3 ou 4 fils)

PRIX

LOCATION

ENTETIEN

Compteurs de 200 à 500 watts

1 f 25

0 f 50

–     1.000   –

1 f 50

0 f 75

–     2.000   –

1 f 75

1 f 00

–     3.000   –

2 f 00

1 f 25

–     5.000   –

2 f 25

1 f 75

–   10.000   –

2 f 50

2 f 50

–     15.000   –

2 f 75

3 f 00

–     20.000   –

3 f 00

3 f 50

Au-dessus de 20.000 watts, les prix sont débattus de gré à gré.

Dans les prix d’entretien ci-dessus, sont comprises les réparations ordinaires des compteurs, autres que celles qui seraient dues à une négligence ou à une faute de l’abonné.

Art. 6 – L’abonné aura la libre disposition de l’électricité mesurée par le compteur ; mais dans le cas où le nombre de lampes installées dépasserait la puissance réglementaire de son compteur, il ne pourrait adresser aucune réclamation à la Compagnie à raison de la faiblesse de l’éclairage ou de son interruption, sans préjudice du droit, pour la Compagnie, d’exiger l’emploi d’un compteur proportionné à la puissance.

De plus, l’abonné ne pourra céder à un tiers tout ou partie du courant qui lui est fourni.

Tout acte qui aurait pour but d’obtenir le courant électrique, soit en le prenant en dehors du compteur, soit en altérant la marche de cet instrument de mesure, sera poursuivi par toutes les voies de droit.

Art. 7 – Le paiement des fournitures d’électricité ainsi que de la location et de l’entretien du compteur et de tous travaux et autres fournitures auront lieu chaque mois pour le mois précédent, sur présentation de factures, après relevé des consommations faites en présence de l’abonné, s’il le désire, et la remise du bulletin de constatation. À défaut de paiement dans les dix jours qui suivront la présentation de la facture, la Compagnie pourra, sans préjudice de ses droits, après avoir prévenu l’abonné par lettre recommandé, résilier la présente police et intercepter toute communication avec la canalisation principale, sans que celui-ci ait le droit de réclamer aucune indemnité.

L’abonné renonce à opposer à la demande de paiement toute réclamation sur la quantité d’électricité régulièrement enregistrée ou sur tous autres points.

En conséquence, le montant des factures sera toujours acquitté à présentation, sauf pour la Compagnie à tenir compte ensuite à l’abonné de toute différence qui aurait eu lieu à son préjudice, si mieux il n’aime recevoir en espèces le montant des réclamations reconnues fondées.

Lorsqu’il surviendra un dérangement dans la marche du compteur, on prendra comme base, pour fixer la consommation, celle du mois correspondant des années précédentes. À défaut de cette base, on calculera d’après la consommation du mois pendant lequel le mesurage aura été effectué régulièrement, en diminuant ou en augmentant d’un sixième selon la croissance ou la décroissance des jours, le tout, sauf appréciations de circonstances extraordinaires qui auraient pu modifier sensiblement en plus ou en moins la consommation.

Art. 8 – Dans le cas où quelque accident de force majeure ou une interruption de service commandée par les travaux à faire sur les canalisations obligerait la Compagnie à interrompre momentanément la fourniture de l’électricité, celle-ci ne sera tenue à aucune indemnité.

Art. 9 – La Compagnie se réserve, en la personne de ses employés, la surveillance permanente de toutes les parties de l’installation et l’inspection du nombre de lampes.

Art. 10 – Si l’abonné utilise l’énergie électrique à la production de la force motrice ou à des usages industriels, il devra, pour jouir du prix réduit du courant destiné à cet usage, avoir un compteur spécial desservant cette installation de force motrice.

Il est formellement interdit de brancher des lampes, même provisoirement, sur le circuit distribuant le courant à prix réduit, sous peine d’être poursuivi par toutes les voies de droit, et, au cas où des prises de courant existeraient dans une installation o* il est distribué à la fois de l’énergie pour lumière et de l’énergie pour force motrice, ces prises de courant devront être de formes différentes et d’un modèle agréé par la Compagnie.

Art. 11 – En cas de détérioration du compteur ou des appareils (interrupteurs, coupe-circuits, etc.) fournis et posés par la Compagnie, comme en cas de perte à la terre, l’abonné devra en prévenir la Compagnie afin que les réparations ou changements soient effectués par ses agents, eux seuls étant autorisés à toucher les conducteurs et appareils dans lesquels circule le courant électrique non mesuré.

Art. 12 – Le cautionnement exigé, d’après l’art. 44 du cahier des charges de la concession est fixé à 7 fr. par lampe de 16 bougies, et pour tous autres appareils d’après leur équivalence en lampes de 16 bougies.

Art. 13 – Les frais de timbre et d’enregistrement de la police sont à la charge de l’abonné.

Sous les stipulations ci-dessus, mutuellement acceptées, et sous les conditions générales du cahier des charges de la concession du 18 mai 1907 et du règlement sur les installations intérieures de la Compagnie M____________________ déclare à la Compagnie, qui accepte, contracter à partir du _______________ un abonnement de _____________ pour une fourniture d’énergie électrique destinée à alimenter :

________ lampes à incandescence de _______ watts

________ lampes à arc par ______ en série de ______ Amp.

qui seront alimentées par un compteur de __________ watts

________ moteur électrique de _____________

________ appareil de chauffage de __________

qui ser _ alimenté _ par un compteur de ____________

Les prix de l’hectowatt heure seront ceux prévus au cahier des charges et stipulé à l’article 4 de la présente police

______________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________

Le dépôt de garantie est fixé à _______________

La participation aux frais de branchement est fixée à ________________

La fourniture de l’interrupteur et du coupe-circuit principaux et la pose du compteur sont fixés à _________________

Fait double, à Arcachon le ______________191 _

POUR LA COMPAGNIE,                                                                          L’ABONNE,

 

 

M __________________ propriétaire de l’immeuble dans lequel M _______________ lui a demandé à faire installer l’électricité, autorise cette installation ainsi que la pose d’un support de fils sur son immeuble, et renonce à toute revendication sur les objets et appareils qui sont la propriété de la Compagnie, celle-ci pouvant, le cas échéant, enlever lesdits objets et appareils.

SIGNATURE :

 

 

(Avenir d’Arcachon N° 3032 du 08/01/1911)

Cinéma Pathé Frères – Les séances de cet établissement de premier ordre se poursuivent toujours avec succès. L’intelligent et actif directeur ne recule devant aucun sacrifice et c’est aussi bien dans les modifications de la salle que dans la nouveauté du programme que nous voyons son désir de satisfaire le public tant arcachonnais qu’étranger. Nous l’en félicitons sincèrement.

Depuis la nouvelle direction de M. Bernos de Gasiold, le spectateur a été émerveillé de voir les améliorations toujours plus grandes, qui ont transformé cette salle de spectacle en un véritable bijou de l’art architectural. Éclairé par le nombreuses ampoules électriques multicolores, aéré par de vastes lucarnes s’ouvrant ou se fermant à volonté, , chauffé par un immense poêle qui traverse la salle dans toute sa longueur, répandant une chaleur douce et régulière, cet établissement offre ainsi toutes les conditions voulues d’hygiène et de commodité.

Nous n’avons pas parlé des améliorations matérielles entreprises malgré des frais considérables :

Les Réservées, en effet, pour que le spectateur ne fut pas gêné par les courants d’air et un va-et-vient continuel occasionné par les exigences du service, ont été placées au premier balcon, et, ainsi dominant les autres places, peuvent jouir de l’animation générale sans en être aucunement dérangé.

Les Premières, par la suppression des Réservées, on pu prendre de la place et s’agrandir tant en profondeur qu’en largeur, ce qui a permis de desserrer les rangs et d’offrir ainsi au spectateur plus de commodité dans ses mouvements.

Les Secondes de ce fait ont profité, car en espaçant les places on leur a facilité l’entrée, sans qu’on ait à craindre de déranger personne.

Les Troisièmes elles-mêmes, grâce à une ingénieuse combinaison, ont été creusées et élevées en gradins, ce qui a permis de gagner de l’espace et de mettre le public plus à l’aise.

Au point de vue du programme, le public n’a rien à désirer. Toutes les représentations offrent des films nouveaux : sujets littéraires, comiques, historiques, moraux, pathétiques. En un mot tous sont instructifs. Ils sont même agrémentés parfois de sujets locaux.

Les pellicules ne sont pas seulement instructives, elles sont encore artistiquement présentées et beaucoup ont les teintes naturelles ou les couleurs éclatantes des habits de cour ou des contes de féerie. Leur netteté est impeccable grâce à une mise au point parfaite, qui fait que le cliché ne sautille pas et ne vous fatigue pas la vue.

Le succès du Cinéma Pathé qui a été considérable pendant la saison estivale, s’affirmera ainsi auprès de nos hivernants. Nous en voulons pour preuve les nombreuses voitures et les automobiles qui, pendant les après-midi de dimanche ou jours fériés, stationnent devant le 230, boulevard de la Plage.

Mais comme dit le proverbe italien : « c’e tempo per tutto », tout vient à point qui sait attendre. L’Administration, en effet, qui nous a donné d’entendre une célèbre artiste parisienne comme intermède pendant les représentations de Nouvel An, nous promet de nouvelles attractions. Sur la petite scène qu’elle a su aménager devant l’écran, paraîtront des conférences qui expliqueront, pendant leur développement, une exploration ou une industrie, des comiques qui trouveront le mot spirituel et amusant pour faire rire le spectateur, et, peut-être, des danseuses émérites qui nous feront goûter leur talent chorégraphique.

Nous invitons donc le public arcachonnais et étranger à se rendre à ce spectacle choisi, où il trouvera un accueil toujours sympathique et affable, où il pourra amuser ses sens sans les fatiguer.

Voici le programme de la semaine :

En Suisse, plein air ; Clown et Pacha, L’imprudence de Jacqueline, Salomé, films d’art ; Pêcheuses d’éguilles, Amour du Pâtre, drames ; Consécration d’un bonze, couleur ; 4 vues comiques ; Actualités du Pathé-Journal.

Fenpoé.

 

(Avenir d’Arcachon N° 3039 du 26/02/1911)

Rectification de M. Veyrier-Montagnères

Arcachon, le 16 février 1911

Monsieur de Gabory,

directeur de l’Avenir d’Arcachon

Dans l’Avenir du 12 février 1911 (1ère page, 1ére colonne), vous insinuez que la municipalité Veyrier-Montagnères est l’auteur de l’article 30 relatif au dépôt de 7 francs par brûleur de gaz, et du droit d’octroi qui frappe le coke vendu en ville.

Permettez-moi de redresser cette double erreur.

L’article 30 de la convention modificative intervenue en 1907 entre la Ville d’Arcachon et la Société d’éclairage, est la reproduction textuelle de l’article 32 du traité conclu en 1881 entre la Société Immobilière et la Municipalité Georges Méran.

Si en 1907 le Conseil municipal n’a pu, malgré tous ses efforts, obtenir de la Compagnie la suppression de l’article 30, ce n’était pas une raison pour ne pas faire bénéficier la population arcachonnaise et les étrangers des améliorations considérables réalisées par la nouvelle convention et dont les principales sont les suivantes :

1° abaissement immédiat du prix du gaz de 5 centimes par mètre cube pour la Ville, de 10 centimes pour les particuliers ; aujourd’hui la diminution est de 7 centimes pour la Ville, et de 12 centimes pour les particuliers, soit un tiers en moins.

2° Réduction des frais d’entretien de l’éclairage public. Cet entretien coûtait 25 fr. 30 apr appareil d’éclairage et par ans, il ne coûte plus que 12 fr. 80.

3° Installation de l’éclairage public et privé.

4° Construction du tramway électrique de l’Aiguillon à Moulleau.

J’ajoute que dès que la compagnie a manifesté, en décembre dernier, le désir de faire application aux abonnés des prescriptions de cet article, j’ai écrit au Président du Conseil d’Administration pour lui demander à quelle caisse de garantie il comptait déposer les sommes réclamées aux abonnés et quels intérêts leurs seraient servis.

En ce qui concerne le coke, le droit d’octroi qui lui est appliqué est l’œuvre du Conseil municipal de 1869 (M. le vicomte de Thury étant maire) et du Conseil municipal de 1881 (M. Georges Méran étant maire).

L’article 12 de la convention modificative de 1907 visant ce droit d’octroi est, comme pour l’article 30, la reproduction de l’article 12 du traité de 1881, et si la compagnie du gaz a pu ne pas acquitter les droits sur le coke vendu en ville, c’est en raison d’une erreur ou d’une négligence coupable du service de l’octroi.

En effet, au mois de mars 1909, l’Inspection des finances, chargée par la loi de la vérification et de la surveillance des octrois, a découvert la fissure et mis en demeure la Ville et le service de l’octroi de percevoir immédiatement sur le coke sortant de l’usine le même droit que sur le coke venant de l’extérieur, c’est à dire 8 centimes par hectolitre, alors qu’à La Teste ce droit est de 12 centimes.

Il ressort de ces explications que ce n’est pas la municipalité Veyrier-Montagnères qui a institué le droit d’octroi sur le coke et, si les particuliers éprouvent, à l’heure actuelle, par un pur caprice de la Compagnie du Gaz, dont je cherche vainement les mobiles, des difficultés pour se procurer du coke, la faute n’en est pas au maire qui se propose, d’ailleurs, d’intervenir en temps opportun, pour exiger l’application intégrale par la Compagnie de tous les articles de la convention de 1907.

Pour parer au plus pressé, et éviter aux particuliers la tracasserie que la compagnie du Gaz tente de leur imposer, en les obligeant illégalement à se faire délivrer, avant de prendre livraison du coke, un quittance de paiement des droits au bureau central de l’octroi, j’ai donné l’ordre au préposé en chef de mettre d’office en service, à l’usine, un préposé qui a pour mission de prendre note des quantités de coke, livrées aux particuliers, sans que ces derniers puissent être inquiétés.

Enfin, pour répondre à la préoccupation dont vous faites l’écho que la Compagnie du Gaz s’étonne à juste titre qu’on frappe d’un droit d’octroi, c’est à dire d’un droit d’entrée, une matière première, du coke, qui n’entre pas dans Arcachon puisqu’il y est fabriqué sur place, je dois vous apprendre, puisque vous l’ignorez, que l’article 36 de la loi régissant les octrois stipule que tout produit fabriqué sur place, extrait d’une matière première, qui n’a pas acquitté les droits à l’entrée, – par exemple la houille introduite en franchise dans l’usine à gaz, – est passible d’un droit d’octroi.

Je vous requiert de publier la présente lettre de rectification dans le plus prochain numéro de l’Avenir et je vous présente, Monsieur, mes salutations.

Le Maire,

Veyrier-Montagnères.

 

(Avenir d’Arcachon N° 3042 du 19/03/1911)

L’embellissement d’Arcachon – Je n’ai jamais compris pourquoi, depuis 25 ans, notre boulevard de la Plage n’a jamais changé de physionomie. À part quelques constructions récentes, dans l’étonnante proportion de 3/100 ; à part bien entendu, les villas et les hôtels qui, avec leurs jardins, longent sur main droite le côté de la mer ; on peut constater que tous les magasins construits sur main gauche sont d’un primitif stupéfiant.

Ce sont, pour la plupart, non des habitations bâties en pierres de taille, comme on en voit ailleurs dans les sous-préfectures et même les gros villages, offrant un ou deux étages d’élévation ; non, ce sont de simples constructions en briques et bois, des rez-de-chaussée, qu l’on est obligé de repeindre chaque année, et dont les habitants s’installent, plus ou moins mal logés, rarement sur caves, rarement à un étage, toutes conditions inverses d’aisance, de salubrité, d’espace ; ce sont même de beaux magasins, mais ce ne sont pas des maisons.

Ceci est d’autant plus inexplicable, que beaucoup de nos compatriotes commerçants riches, ont préféré devenir propriétaires dans la ville d’Hiver, la ville d’Automne, ou ailleurs, que de se faire bâtir pour eux-mêmes, sur le boulevard de la Plage, un bel immeuble cossu, solide, bien assis, offrant au rez-de-chaussée le magasin ou les ateliers ; et au premier ou au second, un logement confortable pour leur famille, avec au besoin des appartements qui seraient toujours d’une location facile.

Cette anomalie est aussi incompréhensible, aussi inexplicable, que les mouvements de l’opinion publique elle-même, variable comme la feuille au vent, comme les caprices d’une jolie femme, au dire de François 1er.

C’est donc avec joie que j’ai parfois et trop rarement constaté, en bordure gauche du boulevard de la Plage, la construction d’une belle villa, d’une habitation confortable, d’un magasin digne d’une ville.

Cette joie m’a été donnée récemment et sans mélange ; je me hâte de le proclamer.

Au 246 du boulevard de la Plage, en plein centre de la ville et en face de la place Thiers, M. Marceron, propriétaire du magasin « AUX CHAUSSURES POPULAIRES », vient de faire construire sur les plans de M. Fargeaudoux, architecte, une superbe maison en pierres de taille, style art nouveau, sur une propriété dont l’étendue ne mesure pas moins de 850 mètres carrés.

La façade divisée en deux parties, par un vestibule de 16 mètres de long, offre à droite le Café Central, avec au fond une spacieuse salle de billard, et desservi par derrière sur cour et jardin ; à gauche, l’œuvre principale, le magasin « AUX CHAUSSURES POPULAIRES », qui est un modèle d’élégance, de luxe et de bon goût.

Une galerie couverte précède l’entrée « AUX CHAUSSURES POPULAIRES », la devanture tout en chêne naturel et verni est d’un très bel effet, la porte à croisillons biseautés, dont la serrure très ingénieusement commode, consiste en un loqueteau va-et-vient très pratique. Nous ne nous attarderons pas à dire que les Vitrines, en glaces doubles de St-Gobain, éclairées à l’électricité et au gaz, sont protégées la nuit par des fermetures métalliques à rouleaux ; mais aussitôt entré dans le magasin, qui mesure… (à compléter)

… nous empêcher d’admirer le système des vitrines tournantes, servant pour l’étalage d’un très beau choix de chaussures ; vitrines qui avec une merveilleuse facilité tournent sur pivot et offrent à l’acheteur la possibilité de faire son choix sans sortir du magasin, et la faculté aux employés de pouvoir toujours les tenir en état de propreté continuel. Une fois refermées, ces vitrines font corps avec des étagères en glaces contournées et biseautées à double étage, soutenues par des supports de bronze vert, avec attributs vert et or.

Le fond de la vitrine est une glace mi-partie avec tain, formant miroir, et mi-partie claire dans le haut.

Dans le magasin, le rayonnage de soubassement est établit avec fermetures à coulisses, serrures à coquille, et l’on compte dans cette pièce une centaine de casiers tous bien garnis de nombreuses chaussures en boîtes multicolores d’un bel effet.

L’éclairage électrique d’environ 14 lampes forme un total de 700 bougies, installation Tocheport, 238, boulevard de la Plage, et suppléé au besoin par un éclairage au gaz, appareils à becs renversés, installation Boudry, rue du Casino.

De longues glaces présentent à l’acheteur sa vue en pied, ce qui lui permet de vérifier le chic avec lequel il est chaussé « AUX CHAUSSURES POPULAIRES ».

Une magnifique carpette de tapisserie recouvre le plancher au centre du magasin, et le chauffage à flamme renversée est assuré par une cheminée à émission souterraine.

Derrière le magasin se trouve celui de la saboterie ; puis un magasin de réserve pour chaussures ; puis un atelier de travail pour fabrication et réparations.

Montons au premier : nous comptons 6 chambres à feu avec cabinets de toilette, salles à manger, cuisines, chambres de bonne ; toutes desservies par des couloirs centraux, qui laissent chaque pièce indépendante. Partout l’eau, l’électricité, le gaz et sonneries électriques.

Du côté Nord, 4 balcons donnent vu sur le boulevard, la place Thiers et la mer ; du côté Midi, court une galerie vitrée.

Si nous revenons au rez-de-chaussée, nous constatons que la maison est bâtie sur de vastes caves. Elle ouvre au Midi sur cour et jardin, comprenant en bordure à gauche une construction qui offre 6 chambres au rez-de-chaussée et une au premier étage ; au fond, de vastes chais où s’entassent chaque année de 6 à 7 mille paires de sabots.

Ce chiffre n’a rien qui doive étonner ; car, sans faire d’incursion dans la question commerciale, nous savons que la Maison « AUX CHAUSSURES POPULAIRES » fait le gros, la commission, l’exportation, qu’elle a une succursale à La Teste, et qu’en été (pour citer une consommation qui fait honneur aux bains de mer arcachonnais), elle ne vend pas moins de 5 à 600 douzaines d’espadrilles ou sandalettes.

Si la Maison « AUX CHAUSSURES POPULAIRES » a, par sa belle prestance, attiré nos regards de promeneur sur le boulevard de la Plage, on comprend que les acheteurs et acheteuses soient séduits par la façon coquette et avenante dont sont si intelligemment présentées des marchandises, aussi remarquable par leur qualité extra, que par leur bon marché.

Enfin, nous terminerons en disant à nos nombreux lecteurs (et sans vouloir bien entendu chercher à porter atteinte aux autres marchands de chaussures d’Arcachon), allez voir la Maison « AUX CHAUSSURES POPULAIRES », 246, boulevard de la Plage ; comparez les articles et les prix et nous sommes persuadés que cela vous intéressera.

 

(Avenir d’Arcachon N° 3044 du 02/04/1911)

Hydrothérapie – On dit en ville que le projet d’un établissement de Grands bains, à construire sur la place Carnot, qui avoisine le Grand-Hôtel, se reprend, avec ses accessoires de douches, massage, traitement d’électricité ; plus la médicamentation à la sève de pins et dérivés. Cette dernière idée serait la bienvenue.

Nous ne sommes pas, faute de source, une station thermale. Notre station hivernale possède la double vertu d’être marine et forestière.

La cure par les essences térébenthinées n’a pas dit son dernier mot. C’est un filon inexploité, qui ne demande qu’à être mis en valeur.

* * *

4 août 1911, le tramway de l’Aiguillon à Moulleau est inauguré et est en service. Le même jour, inauguration de l’éclairage électrique assuré par l’usine électrique nouvellement construite conformément aux accords conclu avec la Ville. Selon F. Canton, rien vu dans l’AA.

26 et 27 août 1911, illumination (électrique ?) des villas en bordure de la plage, de la jetée-promenade, de la place Thiers et du débarcadère d’Eyrac. Selon F. Canton, rien vu dans l’AA.

 

1912

 

En 1912, la Société d’éclairage d’Arcachon est mise en liquidation et la Compagnie du gaz et de l’Électricité d’Arcachon et extensions, constituée alors, reprend les concessions de la Teste et d’Arcachon (AD Gironde, série O, La Teste-de-Buch, travaux eau-électrification). Selon R. Torlois.

 

Réunion du Conseil Municipal d’Arcachon du 31 octobre 1912

Canalisations électriques – Rapporteur : Monsieur Arnaudin.

Le projet de canalisations électriques souterraines pour l’éclairage de la Ville d’Hiver est approuvé.

L’Administration surveillera l’entretien des trottoirs et chaussées incombant à la Compagnie de l’Électricité.

 

(Avenir d’Arcachon N° 3128 du 10/11/1912)

Conseil Municipal Séance du vendredi 1er novembre 1912

– Approbation du projet de canalisation électrique dans la Ville d’Hiver.

 

1913

 

Réunion du Conseil Municipal du 19 avril 1913

Établissement de lignes électriques – (Monsieur Arnaudin, Rapporteur)

L’examen du dossier relatif à l’installation de lignes pour l’éclairage électrique, avenue Victor Hugo, Corrigan, Carmen, Lakmé, Rapp, Hennon et Sainte Marie, n’ayant fait ressortir aucun inconvénient, les Commissions proposent de donner un avis favorable.

Adopté à l’unanimité.

 

1914

 

Réunion du Conseil Municipal d’Arcachon du 4 avril 1914

Canalisations électriques – Le Conseil donne un avis favorable à l’exécution de lignes électriques dans la Ville d’Hiver, allées du Moulin Rouge, marie Christine, d’Espagne, Velpeau, Necker, Emile Pereire et Rapp.

Monsieur Peseux émet le vœu que le réseau soit étendu le plus rapidement possible, notamment dans le quartier de l’Aiguillon.

 

10 juillet 1914, le boulevard-promenade sur la plage est terminé et livré à la circulation. Les lampes électriques viennent d’être installées. Selon F. Canton.

 

1915

 

Réunion du Conseil Municipal d’Arcachon du 16 mars 1915

Canalisations électriques – Le dossier de nouvelles canalisations pour l’éclairage électrique est soumis au Conseil qui l’approuve avec la réserve cependant, que conformément aux conventions intervenues entre la Ville et la Société d’Éclairage, les poteaux en bois seront installés à titre précaire ; ils devront être droits et non disgracieux et seront remplacés par des poteaux en fer, de modèle adapté, à première réquisition de l’Administration municipale.

 

[1] Vautrait, d’un ancien verbe vautrayer, chasser avec les vautres (chiens de chasses), équipage de chiens courants spécialement destinés au courre du sanglier.

[2] Master, mot anglais signifiant monsieur, maître ou chef d’équipage de chasse à courre en société.

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