Lettre de Daniel Nézer (vers 1768)
conservée aux Archives Municipales d’Arcachon (fonds Rebsomen)
Date illisible
Monsieur
J’ai reçu la lettre que vous m’avez écrite le premier de ce mois au sujet du changement qui a été fait pour le transport des fonds, paquets et lettres de Bordeaux à la Colonie, et de la Colonie à Bordeaux. Je croyois que ce transport ne vous tenoit pas beaucoup à cœur, puisque je vous ai entendu dire souvent qu’il vous occasionnoit surtout en été plus de dépenses que de profits. Il y a longtems que M. de Faverolles s’est plaint de ce que ses paquets se trouvoient souvent retardés, plusieurs autres personnes a la Colonie se sont aussi plaintes de ce que outre que les lettres qui leur étoient adressées de Paris ne leur parvenoient pas régulièrement, et que plusieurs qu’ils avoient écrites pour Paris n’etoient point arrivées, on prétendoit que vous aviez de trop grandes complaisances pour une personne qui demeuroit cydevant à la Colonie et qui n’y est plus et que cette complaisance était cause de ce dérangement dans la correspondance.
Les plaintes à ce sujet se sont réitérées si souvent, que je n’ai pu refuser moi-même de contenter les esprits et de chercher un remède à ces plaintes, c’est en cette conséquen ce que fatigué à écrire toujours sur la même chose on a prié M. de Faverolles de chercher quelqu’autre. Il s’est adressé a Casenave qui s’en est chargé, voilà toute l’histoire du changement, je suis fort faché si cela vous fait la moindre peine, puisque dans mon particulier je n’ai aucun sujet de mécontentement sur votre compte. J’irai vous voir lorsque je me rendrai à la Colonie, ce sera pour le mois prochain, et toutes les fois ou je pourrai vous rendre quelques services, soyez bien persuadé que je le ferai toujours avec plaisir
Je suis très parfaitement
Monsieur
Votre très humble et très obéissant serviteur
Dl Nezer