HISTOIRE DE L’ÉCOLE SAINT-ELME D’ARCACHON
(2ème partie)
Pour lire le début, cliquez ici.
LES DOMINICAINS DE RETOUR MAIS EN SOUTANE NOIRE (1920-1940)
Le 13 juin 1919, un peu avant la signature, le 28 juin du Traité de Versailles mettant fin à la guerre, les cardinaux, archevêques et évêques de France adressèrent aux catholiques de France une lettre où il était dit : « Le régime de la séparation de l’État d’avec l’Église est, de soi, contraire à l’ordre voulu de Dieu. Si cependant certaines circonstances semblent l’imposer, la séparation doit se faire selon les règles de la justice, et l’État reste toujours tenu de respecter les droits et les libertés de l’Église ».
De son côté, tout en restant ferme sur les principes, l’Église se faisait plus accommodante. Le principe était que les enfants catholiques ne devaient pas fréquenter une école non catholique ou neutre, mais dans la pratique, l’Ordinaire du lieu pouvait préciser les circonstances dans lesquelles la fréquentation de ces écoles pouvait être tolérée (Canon 1374 du code canonique en vigueur depuis la Pentecôte de l’année 1918). Du côté de l’État, le sectarisme était en baisse, le patriotisme manifesté par le clergé pendant la guerre ayant donné à réfléchir.
Le vent de tolérance qui soufflait sur la France incita les Dominicains à quitter l’Espagne et à revenir à Arcachon.
Le 8 février 1920, le journal « La vigie d’Arcachon » annonçait : « L’École Saint-Elme dépossédée de son immeuble pendant cinq ans a repris sa vie normale avec pensionnaires, demi-pensionnaires et externes surveillés. D’importants travaux s’y poursuivent pour la réfection des bâtiments et l’amélioration de la vie matérielle des élèves. Ils feront de Saint-Elme une maison d’Éducation qui ne cèdera à aucune pour l’hygiène, l’agrément et le confort ».
7 mars 1920 : bien qu’ils soient revenus en habits de prêtres séculiers et non revêtus de la robe blanche de leur ordre, pour ne pas avoir l’air de braver la loi sur les congrégations toujours en vigueur, les Dominicains célèbrent la fête de Saint Thomas d’Aquin suivant la tradition. L’Amiral de Faramond de la Fajolle, ancien élève (1875-1880), assiste à la cérémonie.
Programme de la fête sportive du dimanche 28 mai 1922
8 h. 30 Grand’messe
9 h. 45 Mouvements d’ensemble
a) petite division – b) grande division – Salut au drapeau
10 h. 30 Jeux et concours. Eliminations : Vitesse, haies, 300 et 600 m ; sauts en hauteur et longueur
15 h. 00 Vêpres, salut
16 h. 00 Finale des jeux et concours. Carrousel d’attelages (petite division)
17 h. 00 Assauts d’armes
18 h 00 Relais – Course en sacs- Mât incliné – Fil – Corde de traction
18 h 30 Grand carrousel (manège) sous la direction de M. Mesmin, écuyer
20 h 00 Séance de cinéma
21 h 00 Illuminations – Embrasement des cours. Concert de cors de chasse
Le 22 novembre 1923, une troupe de comédiens ambulants joue devant les élèves un opéra comique : Le marquis de Turlupin. « Le journal d’Arcachon » rend compte de l’événement, le 2 décembre, de la façon suivante : «On a beaucoup ri et si quelques pharisiens ont été scandalisés par l’apparition d’une femme sur une scène ecclésiastique, nous leur répondons que Saint-Elme n’est pas un séminaire » (sic).
Juillet 1925 : visite de l’Abbé Bergey, ancien combattant, député de la Gironde.
Les élèves, groupés dans la cour, devant la salle des fêtes, saluent le Député de la Gironde de leurs applaudissements. Quand l’Abbé pénètre dans la salle comble, où seuls les parents des élèves ont été admis, l’orchestre dirigé par le compositeur Martz joue une marche entraînante ; il monte alors sur la scène pavoisée de drapeaux tricolores au milieu des ovations. Le R.P. Maurel lui souhaite la bienvenue, puis l’Abbé Bergey prononce un admirable discours.
5 juillet 1925 : banquet des adieux.
Plus de 300 couverts. Ont été très applaudis les toasts de l’élève René Conelle, du R.P. Maurel et des anciens élèves Joseph Delmas et Abel Auschitsky, « l’avocat bordelais bien connu ».
12 juin 1927 : le journal « L’Avenir d’Arcachon » annonce que le 17 juin, à 5 heures de l’après-midi, se déroulera à Saint-Elme la magnifique procession de la Fête-Dieu dans le parc où des reposoirs seront dressés.
11 juin 1931 : le cardinal Andrieu, archevêque de Bordeaux, vient à Saint-Elme administrer le sacrement de confirmation à 32 élèves. Le 16 juin 1932, il en confirmera 30.
6 juillet 1932 : Edmond Ducasse, ancien élève (1917-1922) ordonné prêtre à Paris le 29 juin, célèbre sa première messe dans la chapelle de l’École, assisté par le R.P. Maurel. Celui-ci tombera malade peu après et devra abandonner la direction de l’École en décembre 1932.
7 juillet 1932 : distribution des prix.
La séance est présidée par le général Gaby, commandant de la base aérienne de Cazaux, accompagné par deux colonels. Les trois officiers sont vivement applaudis quand ils montent sur l’estrade.
La distribution des prix du 3 juillet 1933, lit-on dans l’annuaire 1933-1934, s’est déroulée sous le signe de l’Humanisme. «M. Albert Chérel, l’éminent professeur de littérature à la Faculté des Lettres de Bordeaux, présidait, entouré de tout le Corps professoral. Dans la salle des fêtes fleurie et pavoisée, la foule des parents et des élèves avait peine à tenir. Les claires toilettes féminines tranchaient sur la masse sombre des uniformes. Après une chaleureuse présentation par M. le Supérieur, M. Chérel prononça un magistral discours ».
Obsèques du T.R.P. Maurel
Le Père Maurel, décédé à Marseille le 15 février 1935, avait demandé à reposer dans le petit cimetière de cette École Saint-Elme où il avait été professeur et directeur de 1885 à 1903 et de 1919 à décembre 1932. Les obsèques eurent lieu le 21 février. «Ce fut un spectacle grandiose et profondément émouvant. La messe fut célébrée par le T.R.P. Créchet, provincial de la congrégation… La belle liturgie dominicaine, claire, limpide et aérée comme une nef de cathédrale gothique, déploya toute sa douleur. Après l’Évangile, le T.R.P. Gache, successeur comme prieur du Père Maurel, prit la parole. Sur la terrasse de la chapelle, l’Abbé Martin rendit à celui dont il avait été le collaborateur si fidèle, un suprême hommage… Puis ce fut le tour du président de l’Association des Anciens Élèves, Robert des Moutis. Ce fut ensuite le pieux et lent cheminement, à travers le parc, sur le sable humide, vers le petit cimetière que cachent les fougères et qu’abritent les grands pins. Le temps était très doux, le ciel tout en grisaille et comme endeuillé, avec çà et là, quelques rayons de soleil qui laissaient percer l’espérance. (« Le T.R.P. Maurel », par Auguste Casati).
L’esprit de Saint-Elme et de Captier
Extraits du discours de Benito de Véricourt, président de l’Association des anciens élèves, à l’Assemblée Générale du 28 février 1937 à Paris :
« En certaines vacances du jour de l’An ou de Pâques, cinq ou six d’entre nous, dont les familles étaient trop loin pour pouvoir les rejoindre, étaient allés de l’autre côté du Bassin d’Arcachon, avec le Père Maurel, passer quelques jours chez Bélisaire. Bélisaire, à ce moment-là, ce n’était pas cet ensemble de charmantes et nombreuses villas qui couvrent maintenant une partie du Cap Ferret… C’était un bistrot, une auberge accueillante avec sa bonne cuisine bourgeoise et quelques chambres sans luxe.
« Nous étions joyeux de goûter pendant quelques jours les plaisirs et la liberté que nous offrait le Père Maurel, lorsque survint la nouvelle de la mort subite du R.P. Belin, économe de l’École. En raison de ces fonctions, nous le connaissions moins que les autres pères et nos professeurs ; pourtant, la nouvelle de sa mort nous frappa.
« Le Père Maurel voulait retourner à Arcachon au plus vite en nous laissant chez Bélisaire. Nous voulions, nous, prendre aussi notre part de deuil en rentrant avec lui. La baleinière était là et nous voilà repartis. Il y avait un calme plat, c’est donc à la rame que nous avons retraversé tout le Bassin.
« Nous sentions que le Père Maurel avait hâte de saluer la dépouille du Père Belin, aussi nous souquions dur, si bien qu’après quelques temps nous avions les mains pleines d’ampoules, mais nous ramions toujours. Pourquoi cette hâte pour atteindre plus tôt ce qui n’était plus qu’un cadavre ? Parce qu’en nous, bouillonnaient tous ces sentiments que nous avions acquis à Saint-Elme, parce que nous avions l’impression que ce sacrifice, passager mais volontaire qui rendait nos mains douloureuses, valait autant qu’une prière pour l’âme du Père Belin.
« Voilà ce qu’est l’esprit de Saint-Elme et de Captier ! »
Benito de Véricourt avait été élève de 1886 à 1894. En février 1937, cela faisait donc 43 ans qu’il avait quitté l’École. Raphaël de Saint-Louvent, lui, était élève et, en qualité de grand dignitaire, avait été invité au banquet des Anciens, à Bordeaux, le 14 février.
Dans son discours il dit à peu près la même chose que son grand ancien : « Être élève de Saint-Elme, c’est quelque chose, non pas seulement pour le temps des études, mais pour le reste du temps qu’on doit vivre ensuite ».
19 mars 1939 : réunion des anciens élèves à Paris.
La messe pour les morts est célébrée par le T.R.P. Milleret et servie par des Moutis et Flattet, pour l’instant élèves à l’École spéciale militaire de Saint-Cyr. Benito de Véricourt, toujours président, dans la conclusion de son discours déclare : « Nous avons le devoir d’être aux premiers rangs de ceux qui travaillent au redressement de la France, à sa défense comme tant des nôtres en ont donné l’exemple, à son relèvement moral et spirituel qui peut seul lui rendre le rayonnement que nous souhaitons » .
Cinq mois plus tard, c’est la guerre et en juin 1940 la défaite. Le 27 juin, le premier détachement des Troupes d’Occupation passe sur le boulevard Deganne. Les Allemands n’évacueront Arcachon que le 22 août 1944.
DIRECTEUR DE SAINT-ELME ET MAIRE D’ARCACHON
L’arrivée des Allemands à Arcachon coïncida, sans qu’il y ait eu de rapport de cause à effet, avec le départ de Saint-Elme des Dominicains.
Il semble que des frictions étaient intervenues depuis quelques temps entre le R.P. Milleret, prieur, et l’Abbé Martin2, Directeur académique et économe, comme en témoigne la lettre suivante du 22 juillet 1938, adressée par le premier à M. Jacques Boisot, membre du Conseil d’Administration : « Cher Monsieur – Puisque je vous ai fait part de mes difficultés avec M. l’Abbé, je tiens avant le Conseil d’Administration, à vous aviser qu’à Paris, j’ai reçu du Père Crechet des directives pour respecter les fonctions et les titres actuels de M. l’Abbé. Je me propose de le dire à M. l’Abbé dès ce soir, en rentrant, si j’ai le temps de le voir. Veuillez croire, Monsieur, à mes sentiments déférents et dévoués ».
Quoi qu’il en soit, le 19 août 1940, de l’archevêché, le chanoine Peuch, directeur de l’Enseignement Libre, écrivait à Monsieur l’Abbé Martin, supérieur de Saint-Elme : « Cher Monsieur l’Abbé – En même temps qu’elle me charge de vous confirmer votre nomination de Supérieur du Collège Saint-Elme, son Excellence me prie de vous dire combien elle vous est reconnaissante d’accepter cette lourde tâche à laquelle un long passé vous a admirablement préparé.
« Si vous avez dû, comme nous, vous incliner devant les motifs graves qui ont obligé les R.P. Dominicains à reprendre leur liberté, comme nous, vous avez compris le devoir présent et plus que jamais urgent, de maintenir ce foyer d’éducation chrétienne.
« Nous vous y aiderons de tout notre pouvoir et j’ai mission de m’entendre avec vous pour vous donner les collaborateurs nécessaires ».
Le 24 août 1940, on pouvait lire dans le journal « L’avenir d’Arcachon » : « L’École Saint-Elme est une institution remarquable dont l’histoire se confond avec celle d’Arcachon. Il n’est pas excessif de dire qu’elle a ajouté au prestige de la cité et contribué dans une mesure non négligeable à sa prospérité. Le bruit que Saint-Elme ne rouvrirait pas ses portes a provoqué partout une vive émotion. C’est un faux bruit.
« Mgr Feltin, archevêque de Bordeaux, vient de placer à sa tête l’Abbé Martin. Saint- Elme continuera à faire mieux que des latinistes et des mathématiciens, des jeunes gens animés d’un pur idéal et d’une foi patriotique. La France en a un pressant besoin ». Trente-deux anciens élèves de Saint-Elme allaient tomber au Champ d’Honneur de 1939 à 1945.
L’Abbé Martin était membre du Conseil Municipal d’Arcachon depuis l’année 1929 et avait été adjoint au maire en 1932, 1935 et 1936. Le gouvernement de Vichy le nomma maire en mai 1941. « L’Avenir du Bassin d’Arcachon » commenta ainsi cette nomination : «Pour nous, Arcachonnais, qui avons vu à l’œuvre l’abbé Martin au cours de ces douze dernières années, l’effet de surprise passé, nous conviendrons que cette nomination vient à son heure et que le nouveau maire est bien « the right man in the right place » (3).
« Appelé à la tête de la municipalité arcachonnaise, écrira le journal « Sud-Ouest » du 29 janvier 1959, il donna dans des moments parfois très difficiles, la mesure de son intelligence et de sa souriante, mais très ferme diplomatie ».
L’abbé Martin abandonna la mairie à la libération, après la constitution, le 23 août 1944, d’une délégation spéciale remplaçant le Conseil Municipal. Il consacra à partir de cette date toute son activité à l’École Saint-Elme, mais la tâche n’était pas facile comme en témoigne cette lettre du 26 décembre 1945 que lui adressa, de l’archevêché, le directeur de l’Enseignement Libre : « Monsieur le supérieur – Le diocèse considère Saint-Elme comme un organisme de première importance pour l’éducation chrétienne de la jeunesse. Malgré la pénurie effroyable du clergé en ce moment, il lui consent de lourds sacrifices de personnels qu’il est tout disposé à intensifier, pour autant que les circonstances l’exigeront. Par contre, il a le désir et le besoin d’être assuré qu’une circonstance fortuite comme serait par exemple un arrêt brusque de votre activité personnelle, ne rendront pas vains ces sacrifices. Le temps n’est plus où le diocèse était assez riche en prêtres éducateurs pour consentir à les prêter à des œuvres qui n’étaient pas proprement les siennes ou sur lesquelles il n‘avait pas un important droit de regard. »
Dans cette lettre, le directeur de l’Enseignement Libre du diocèse parlait également « d’un retour souhaitable aux traditions du collège ». C’était évoquer la possibilité d’un retour des Dominicains à Saint-Elme. Les Dominicains reviendront progressivement. En 1950, ce sera le R.P. Audouard «collaborateur très précieux d’une bonté particulièrement attirante et d’un dévouement aussi exemplaire qu’inlassable ». Ce bon Père décèdera en début d’année 1957 mais ne sera pas remplacé.
2 février 1956 : le conseil d’administration déclare dans son rapport que d’août 1954 à août 1955, i1 ne s’est rien passé qui vaille la peine d’être signalé.
15 février 1957: le Conseil fait connaître que les effectifs scolaires se sont sensiblement accrus.
15 juin 1957 : réunion des anciens élèves à Saint-Elme. Sont présents le Chanoine Martin, le R.P. Malebranque, prieur, le R. P. Delcuvellerie, censeur et le R. P. Girardet, régent. Messe à 11 heures, ensuite banquet. Pour leur rappeler leur temps d’élève, le censeur fait mettre les anciens, colonne par un, ce à quoi ils se soumettent docilement, et pénètrent dans la salle du banquet. A l’issue de celui-ci, une collecte est faite, qui permettra le lendemain d’offrir un très beau poste radio au Chanoine Martin.
6 décembre 1957 : une cérémonie est organisée à l’École à l’occasion de la nomination du chanoine Martin dans l’Ordre de la Légion d‘Honneur, au titre de l’Éducation Nationale, en présence du cardinal Richaud, archevêque de Bordeaux. Dans son allocution de remerciement, le chanoine proclamera son attachement à cette École Saint-Elme à laquelle il a consacré plus de 50 ans de son existence : «École dominicaine, dit-il, restée fidèle à l’esprit de on fondateur et sur laquelle l’Ordre de Saint-Dominique a des droits imprescriptibles ».
Quelques jours plus tard, à l’asile hospitalier Saint Dominique dont il était l’aumônier, le chanoine Martin recevra la croix de Chevalier de l’Ordre de la Santé Publique des mains de M. de Gracia, maire d’Arcachon.
Obsèques du chanoine Martin
En plus de ses fonctions de directeur de l’École Saint-Elme, le chanoine Martin assurait donc celle d’aumônier de l’Asile Saint-Dominique où il allait tous les matins célébrer la messe à 7 heures. C’est en se rendant à Saint-Dominique que le 27 janvier 1959, il fut terrassé subitement.
Les obsèques furent célébrées le 30 janvier à 10 heures dans la chapelle de l’École. L’assistance était si considérable que les portes furent laissées ouvertes pour que les personnes n’ayant pu pénétrer puissent suivre l’office de l’extérieur. Mgr Gallissaire, vicaire général, représentait le cardinal Richaud et lut une lettre de ce dernier où était fait l’éloge du défunt. Précédée du drapeau de l’École et escortée d’élèves en uniforme, la dépouille du chanoine Martin fut conduite au petit cimetière et inhumée au milieu des tombes des pères dominicains.
Dans sa lettre du 26 décembre 1945, le directeur diocésain de l’Enseignement Libre avait évoqué la possibilité d’un « arrêt brusque » de l’activité du chanoine Martin. Cet arrêt brusque se produisit le 27 janvier 1959, mais il n’en résulta rien de dommageable pour l’École, car, à la suite des tractations engagées avec l’ordre des Dominicains, la reprise en charge par eux de l’École Saint-Elme était prévue dans le courant de l’année 1959.
NOUVEAU RETOUR DES PÈRES DOMINICAINS, MAIS CETTE FOIS-CI EN ROBE BLANCHE.
Le 21 janvier 1960, un an après le décès du chanoine Martin, le Père Provincial de la province de Toulouse et le Père supérieur de l’École Saint-Elme décident de célébrer à Arcachon la réunion définitive du Collège à l’ordre de Saint-Dominique, le 2 février, et invitent à cette fête les membres du Conseil d’Administration «qui a aidé à la vie de ce collège pendant si longtemps». Ce sera l’occasion d’étudier ensemble les questions que pose la vie actuelle du Collège.
Le 1er mars 1960, le compte rendu n° 5 de l’Association des anciens élèves se félicite que Saint-Elme soit redevenu une École Dominicaine. Il semble que la tendance manifestée par l’ordre d’abandonner l’enseignement pour se consacrer uniquement à la prédication s’infléchirait.
L’École compte alors 250 élèves sous la responsabilité de six Pères Dominicains, assistés de professeurs et de surveillants laïques. Un des problèmes majeurs du moment est l’exécution et le paiement des réparations, conséquence de l’abandon forcé dans lequel, depuis la guerre, sont demeurés les locaux.
Rentrée 1968 : L’insuffisance du recrutement de l’Ordre et ses nouveaux domaines d’activités l’ont obligé de remettre, à compter de la rentrée 1968, l’administration de l’École à une Association d’Éducation Populaire (AEP) et à donner la direction à des laïcs. Depuis 1964, les filles sont admises à l’École.
25 mai 1968 : journée d’amitié (élèves, parents, anciens, amis)
8 h. 30 Messe dans la chapelle
10 h. 30 Jeux nautiques à la jetée d’Eyrac
Déjeuner sous les ombrages des cours organisé par le Comité des Parents
14 h. 15 Demi-finales :
Ping-pong et pelote Basque
Jeux par les petits
Démonstration de judo et d’escrime
Rodéo cycliste.
Décembre 1968 : Inauguration officielle de la maison de retraite dite « Fondation Larrieu », par M. Delaunay, préfet d’Aquitaine, et M. de Gracia, maire d’Arcachon. Ce dernier souligna le geste de la Société Civile de Saint-Elme et des Pères Dominicains, qui, soucieux de participer à une œuvre humanitaire « avaient cédé le terrain à un prix plus que raisonnable ». La Fondation Larrieu, effectivement, s’élève sur l’ancienne carrière d’équitation de l’École, soit 1 hectare, cédé au prix de 27,50 F le mètre carré.
21 septembre 1969 : dans le journal « Sud-Ouest », un article sur le Collège Saint-Elme, intitulé « Une page d’Histoire vue du ciel », est accompagné d’une belle vue aérienne de l’École et du parc qui l’entourait encore. Aujourd’hui, en raison du morcellement du parc et de la construction, au sud de la chapelle, de la résidence dite « Plein Ciel » qui écrase de toute sa hauteur les deux clochetons de la Chapelle, une vue aérienne du même endroit pourrait paraître sous le titre : La matière écrasant l’esprit.
En 1971 paraît aux éditions du Seuil, le roman « Fiesta » de Jose-Luis de Villalonga, dont le début se passe à l’École Saint-Elme – Saint-Elfe dans le livre – au moment où, en Espagne, le général Franco se soulève contre le gouvernement républicain.
27 mai 1972 : célébration du centenaire de l’École en présence des maires d’Arcachon et du Teich et du député.
11 h. 00 Messe concélébrée
Vernissage de l’exposition de dessins d’élèves
Apéritif, suivi d’un déjeuner en plein air organisé par les parents d’élèves.
Lâcher de ballons, attractions diverses.
15 h. 00 Séance théâtrale : « Coup de chapeau à Saint-Elme », à la salle des fêtes
17 h. 00Danses folkloriques par le groupe testerin « Lous Bougès »
Juillet 1973 : le R.P. Rambaud4 abandonne ses fonctions de Directeur de Saint-Elme et va enseigner au Collège Dominicain d’Oullins. Le R.P. Rambaud avait lancé à Saint-Elme la pratique du canoë-kayak.
1er mars 1974 : à l’initiative du R.P. Dastarac, seul dominicain resté à l’École, sort le premier numéro de « L’Ancre d’Or », bulletin trimestriel de l’École ; y figurent :
1°) L’organisation administrative de l’École : L’École est gérée par une Association d’Éducation Populaire conformément à la loi de 1901. Son premier président sera M. Laymand, pharmacien, maire du Teich, ancien élève.
2°) L’organisation pédagogique :
– Supérieur, directeur académique, aumônier : R. P. Dastarac
– Directeur des études secondaires : M. Jean Pinson
– Censeur : M. Farel
– Directeur des études primaires : M. G. Devin
– Intendant : M. Dubois
(Les fonctions de Directeur Académique ne sont confiées que provisoirement au R. P. Dastarac).
3°) Le mot ainsi libellé de l’Association des parents d’élèves : « Notre École, telle que l’a définie le Concile est un centre où doivent se rencontrer, pour partager les responsabilités de son fonctionnement et de son progrès, familles et groupements de tous genres.
« Direction et professeurs sont bien décidés à œuvrer après une longue hibernation, à redonner allant et fierté dans le travail, pour un plus grand bonheur et un plus grand succès des enfants, tout en sauvegardant le patrimoine religieux, moral et matériel, légué par leurs prédécesseurs.
4°) Un poème en vers alexandrins d’un humoriste qui signe « Ignotus » et demande benoîtement aux anciens :
– De nous léguer de quoi réparer la chapelle,
– Ressusciter notre orgue et tout pareillement,
– Remettre des ardoises à nos flèches si belles.
16 mars 1974 : réunion des anciens élèves (120 présents)
Avant la messe, le R. P. Dastarac bénit une plaque fixée au-dessus de la crypte qui se trouve sous l’autel du bas côté gauche, sur laquelle sont gravés les noms des morts qui étaient enterrés dans le petit cimetière de l’École et dont les restes ont été transférés dans la crypte. Le petit cimetière, en effet, à la suite d’aliénations de parcelles du parc, se trouvait en bordure du domaine de la résidence « Plein Ciel » et avait été plusieurs fois profané. Le banquet qui suivit fut présidé par Daniel Feau, président national des anciens élèves des Écoles Dominicaines. Roger Casati, président de l’Association Parisienne des anciens élèves de Saint-Elme, remercia le Père Dastarac et Marcel Bich5 « dont les remarquables qualités sont un exemple pour tous les anciens et qui a envoyé un chèque substantiel pour la restauration de l’École ».
18 mai 1974 : fête familiale à l’École. A noter à 21 h 15, une soirée cabaret, dans la salle de spectacles de l’École avec le concours des artistes du café-théâtre « L’œil » de Bordeaux.
Prévention routière : M. Pédroli, élève de 8ème, obtient le premier prix de la Prévention Routière de la ville d’Arcachon. Il est sélectionné pour la générale départementale de juin 1974.
Septembre 1974 : le numéro 2 de « l’Ancre d’Or » donne l’organisation de l’École pour l’année scolaire 1974-1975 :
– Chef d’établissement : M. Jean Pinson
– Directeur adjoint aux classes élémentaires : M. G. Devin
– Aumônier : R. P. Dastarac
– Censeur : M. R. Farel
– Économe : M. E. Dubois
15 mars 1975 : inauguration d’une plaque portant le nom du R. P. Baudrand, boulevard Deganne, au départ de l’allée conduisant à la résidence « Plein Ciel ». Devant les nombreuses autorités présentes et le R.P. Fauvarque, aumônier de la fédération des anciens élèves des écoles dominicaines, M. de Gracia, maire d’Arcachon, déclara que lui et le Père Dastarac s’étaient étonnés que la ville n’ait pas encore donné le nom du R.P. Baudrand à l’une de ses rues. Cet oubli était aujourd’hui réparé. Pauvre Père Baudrand ! Avant même la cérémonie, une polémique avait éclaté entre la municipalité et les copropriétaires de la tour « Plein ciel », ces derniers refusant que l’allée conduisant à leur immeuble porte le nom d’allée « Baudrand » comme le voulait la municipalité. Pour les calmer, la plaque inaugurée portait l’inscription : « Square du R.P. Baudrand », bien qu’il n’y eût aucun square à l’endroit. Aujourd’hui, il n’y a toujours pas de square. Il n’y a pas non plus de plaque. Celle inaugurée le 15 mars 1975 a disparu !
Présence dominicaine à Saint-Elme
« L’Ancre d’Or », bulletin trimestriel a été remplacé par un bulletin annuel intitulé« École Privée Saint-Elme ». Sur le numéro de janvier 1977, on lit, page 23 : « Nous avons eu le grand regret de voir le Père Dastarac, appelé à un autre ministère, quitter l’École en août dernier.
Actuellement la présence dominicaine est assurée par le R.P. Raphaël Dupont qui dispense la catéchèse deux jours par semaine. Mais nous avons un sérieux espoir que l’ordre pourra envoyer de nouveau à Saint-Elme un aumônier permanent ».
Dans le numéro de juin 1978 figure le compte rendu de l’Assemblée générale des anciens élèves du 4 juin 1977 où il est dit : « L’Assemblée décide que soit poursuivie vigoureusement l’action entreprise auprès de l’Ordre dominicain, en particulier auprès du R.P. Vesco, prieur provincial de Toulouse, afin que soit rétablie à l’École Saint Elme la présence dominicaine qui est interrompue depuis le départ du R.P. Dastarac.
« Le R.P. Vesco a bien voulu nous assurer de son entière compréhension mais n’a pas encore été en mesure de nous donner satisfaction ».
Le R.P. Dastarac aura-t-il été le dernier religieux dominicain, détaché par son ordre à l’École Saint-Elme d’Arcachon ? Quand on a vu, en 1972, « devant la pénurie des vocations et les nombreuses charges qu’elle assume tant en France qu’en Amérique Latine », la province dominicaine de Toulouse renoncer à exercer la Direction de l’École de Sorèze, le plus prestigieux collège dominicain, celui où s’était retiré le Père Lacordaire, on peut le penser. Dix-neuf ans plus tard, à la rentrée d’octobre 1991, l’École de Sorèze n’ouvrit pas ses portes.
ENSEMBLE SCOLAIRE PRIVÉ SAINT-ELME
Depuis la rentrée de septembre 1977, l’École Saint-Elme s’appelle officiellement «Ensemble Scolaire Privé Saint-Elme». L’effectif des élèves, de 282 en 1973, est passé à 467, quatre ans plus tard. Dans le bulletin paru en juin 1978 a été présenté le projet éducatif de Saint-Elme, que l’on peut résumer comme suit :
« Saint-Elme est un établissement privé catholique d’éducation et d’enseignement primaire et secondaire. Il accueille des garçons et des filles dans toutes les classes. Etant placé sous contrat d’Association avec l’Etat, il doit concilier son caractère propre et les exigences de la législation scolaire en vigueur. Saint-Elme veut :
– Être une École qui contribue à plus de justice
– Permettre l’expression et l’éducation de la liberté
– Être ouvert sur la vie
– Favoriser les relations et donner aux jeunes qui lui sont confiés, un sens à leur vie. Enfin, Saint-Elme permettra de donner aux jeunes un sens à leur vie en leur proposant de redécouvrir des valeurs que la civilisation estompe aujourd’hui et en leur offrant un lieu où la rencontre personnelle et communautaire de Jésus-Christ est possible ».
Le 4 juin 1977, l’École avait fêté son 105ème anniversaire. Le journal « Sud-Ouest » rendit compte de l’événement en titrant son article : « Un collège qui a su s’adapter aux temps modernes ». À signaler dans le même journal trois articles en 1980 :
– 27 juin 1980 : « l’Amicale des anciens élèves de Saint-Elme ne veut pas regrouper que des vétérans ».
– 3 novembre 1980 : « Deux nouveaux bâtiments et des projets éducatifs ». Renonçant à son droit sur la moitié inoccupée de son domaine, l’École s’est procuré des subsides qui vont lui permettre d’améliorer ses immeubles.
– 9 décembre 1980 : « Les «jeunes anciens» ont”répondu à l’appel des vétérans”.
Juin 1982 : 110ème anniversaire de l’École
– Vendredi 4 : 21 h. Soirée récréative et évocatrice de l’École.
– Embrasement de la chapelle
– Soupe à l’oignon (sic)
– Samedi 5 : 10 h. Assemblée générale de l’Association des anciens élèves du Sud-ouest
– 11 h. Messe célébrée par Mgr David, évêque auxiliaire du diocèse
– 12 h. Vin d’honneur
– 12 h. 45 Déjeuner dans les réfectoires modernisés
– Après-midi : kermesse – Sports – Jeux
Sports: bilan de l’année 1983-1984
1°) En voile et planche à voile, 50 élèves ont navigué sur le Bassin.
2°) Deux équipes masculines de hand-ball inscrites l’une en benjamins, l’autre en minimes. Les benjamins ont terminé 1er du district Bassin Sud.
3°) Trente élèves ont fréquenté assidûment le golf international d’Arcachon le mercredi après-midi.
4°) En course d’orientation, Catherine Saux a terminé première au Championnat d’Académie et neuvième au Championnat de France.
Février 1985 : assemblée générale de l’AEP. et de l’APEL. Les effectifs ont atteint 550 élèves dont 135 pensionnaires : de nombreuses inscriptions ont dû être refusées. Les élèves bénéficient d’activités sportives : judo, escrime, voile, s’ajoutant aux cours obligatoires d’éducation physique. Des stages pour étudiants étrangers sont organisés, en particulier pour les étudiants américains de l’Iowa. Le directeur de l’École, M. Pinson, a rappelé la nécessité de l’ouverture sur le monde et de l’accueil des cas sociaux
Septembre 1985 : à la rentrée nouvelle, poussée des effectifs qui s’élèvent maintenant à 570 dont 140 pensionnaires. Trois nouvelles classes et un laboratoire ont été créés. L’électricité de la chapelle a été restaurée grâce aux anciens élèves. La ville a installé des barrières le long du boulevard Deganne pour assurer la sécurité au moment des sorties et à l’arrivée des autobus scolaires.
Nouveau sport : depuis la rentrée 1985-1986, 21 élèves pratiquent le char à voile sur la plage de la Salie tous les mercredis après-midi.
13 octobre 1988 : Le directeur de l’École, M. Jean Pinson vient de fêter ses 20 ans de présence à Saint-Elme, dont 14 à sa tête. « Près de 3000 élèves ont étudié sous sa houlette », assure le journal « Sud-ouest », qui ajoute : « Saint-Elme a évolué, il n’est plus cet établissement huppé destiné à une classe sociale élevée et Jean Pinson s’en félicite ».
Effectivement, à la réunion de l’AEP précédente, M. Pinson avait déclaré : « Contrairement à ce que pensent les personnes mal informées, Saint-Elme souhaite accueillir des élèves de tous milieux et quel que soit leur revenu. Près de 60 familles bénéficient, soit d’une bourse nationale, soit d’une bourse Saint-Elmoise, à l’intérieur de l’établissement ».
17 juin 1989 : journée des anciens élèves
Au cours de la réunion qui précéda la messe, intervint M. Pierre Lataillade, maire d’Arcachon, qui assura l’École et les anciens élèves du soutien de la ville. M. Pinson précisa à son tour que les anciennes écoles dominicaines étaient désormais sous tutelle diocésaine. Le diocèse apportait à Saint-Elme une aide religieuse et matérielle, cette dernière sous forme de caution en garantie du remboursement des emprunts contractés ; quant à la première, elle consistait dans la mise à la disposition de l’École pour la catéchèse de 4 prêtres de paroisse, mais à temps partiel. Un office était assuré tous les vendredis à 12 heures à la chapelle. Mais M. Pinson craignait que vers l’an 2000, il n’y eut plus que 2 prêtres à la disposition de l’École. Après quoi, on se rendit à la chapelle derrière le drapeau de l’École. Une partie de l’office fut chantée en latin « avec joie et ardeur » tant par les anciens que par les jeunes, tout au moins ceux ayant lu « le génie du christianisme » où Chateaubriand déclare : « On reproche au culte catholique d’employer dans ses chants et dans ses prières une langue étrangère au peuple… Nous croyons qu’une langue antique et mystérieuse, une langue qui ne varie plus avec les siècles, convenait assez bien au culte de l’Être Êternel ».
Au cours de l’apéritif qui suivit, M. Pinson fut décoré des Palmes Académiques, décoration bien méritée par 20 ans consacrés à l’éducation de la jeunesse. D’autres palmes, mais celles-ci de natation, lui furent offertes par de joyeux farceurs. Au cours du repas, on dégusta un Château Ferrand 1983 offert aimablement par le baron Bich.
L’auteur de cette chronique, élève du temps du R.P. Maurel, a décidé de s’arrêter à cette date du 17 juin 1989. En 1989, en effet, on est à la veille du Troisième millénaire. Il appartiendra à un ancien élève du temps de M. Pinson de raconter la vie de l’École de l’an 1990 à l’an 2000 … et après.
Jacques RAGOT (†)
NOTES
2. Gabriel Martin, né à Pellegrue (Gironde) en 1881, ordonné prêtre en 1895, professeur à l’école Saint-Elme en 1903, économe de l’école en 1920, devint en 1940 directeur de l’École Saint-Elme.
Élu conseiller municipal d’Arcachon en 1929, adjoint au maire en 1932, 1935 et 1936, il fut nommé maire d’Arcachon en mai 1941 par le gouvernement de Vichy en remplacement d’André de Fels maire élu en 1936. Contraint d’abandonner la mairie en août 1944, il se consacra à la direction de Saint-Elme. Le 2 mai 1957, à l’occasion du centenaire de l’érection en commune de la section d’Arcachon, Lucien de Gracia, maire de la ville, en présence de Gilbert Jules, ministre de l’Intérieur, lui épinglera sur sa soutane la croix de chevalier de la Légion d’Honneur et quelques mois plus tard, en 1958, lui remettra la croix de chevalier dans l’Ordre de la santé publique. Le chanoine Gabriel Martin décèdera subitement le 27 janvier 1959.
3. C’est avec l’abbé Martin que l’École Saint-Elme abandonne l’uniforme marin obligatoire qui est remplacé par un simple blazer portant le sigle de l’école.
4. Né en 1922, le R.P. Rambaud, directeur de Saint-Elme de 1962 à 1973, enseignera ensuite au collège dominicain d’Oullins qu’il dirigera jusqu’à sa mort en 1986.
5. Le baron Marcel Bich (1914-1994) fut pensionnaire à l’école Saint-Elme de 1924 à 1930, soit de la sixième à la première, avant d’entrer au lycée Carnot à Paris où il obtint les deux baccalauréats de philosophie et de mathématiques élémentaires. Après le succès mondial de «la pointe Bic», créée en 1950 et adoptée par l’Éducation Nationale en 1965, Marcel Bich s’investit dans la conquête de la coupe America où, malgré ses efforts, il échouera.
Sollicité par le président de l’AEP Saint-Elme, lui demandant un petit voilier de régate, le baron Bich envoya par la route « Le Constellation », un voilier de 21 mètres et de 3 mètres 10 de tirant d’eau qui fut mis à flot sur le Bassin d’Arcachon le 21 octobre 1978. À cette occasion, le docteur Fleury, maire d’Arcachon et ancien élève de Saint-Elme (1927-1937), remit au baron Bich la médaille vermeille de la ville d’Arcachon.
Malheureusement « Le Constellation » s’avéra difficile à manœuvrer par les apprentis navigateurs de Saint-Elme. Marcel Bich s’en étant rendu compte, le reprit et offrit à sa place trois voiliers de 8 mètres 60 de long, beaucoup plus maniables.
– ANNEXE –
Prieurs et directeurs de l’École
1872-1883 R. P. BAUDRAND (prieur)
1883-1892 R. P. LIBERCIER (prieur)
1892-1898 R. P. LIGONNET (prieur)
1898-1903 R. P. MAUREL (prieur)
1903-1920 Chanoine BACHERE (prieur)
1920-1933 R. P. MAUREL (prieur)
1933-1938 R. P. GACHE (prieur)
1938-1940 R. P. MILLERET (prieur)
1938-1959 Abbé MARTIN (directeur)
1959-1962 R.P. MAYRAND (prieur)
1962-1973 R. P. RAMBAUD (prieur)
1973-1974 R. P. DASTARAC (prieur)
Septembre 1974 H. J. PINSON, chef d’établissement.
Extrait des Bulletins n° 120 et 121 de la Société historique et archéologique d’Arcachon et du Pays de Buch.